On lit tout et nâimporte quoi sur la réflexion des USA à acheter le Groenland.
Bien entendu, dès que le mot « Trump » fait partie dâune équation, les meutes journalistes agissent comment des chiens et hurlent à lâunisson à charge sur la déraison des réflexions des USA.
Encore un constat que le journalisme en France nâest quâun tribalisme, et que la confiance est rompue. Vous avez lu beaucoup de poncifs, clichés, niaiseries et entendu tout et nâimporte quoi. Il faut donc rétablir les vérités.
Nous devons aujourdâhui ne plus prendre lâinformation des médias anciens, et réfléchir par nous même pour comprendre. Voici donc une vulgarisation de la situation.
Histoire du Groenland.
Le Groenland est une région qui a supporté plusieurs périodes de réchauffement-refroidissement dans lâhistoire. La préhistoire montre plusieurs périodes de migrations et exils des Amérindiens sur la partie proche du Canada.
Nous savons que la disparition des Groenlandais dâorigine indienne Dorset est due à la famine, causée par le refroidissement climatique avant le réchauffement climatique médiéval du xie siècle.
En 982, Erik le Rouge le viking, banni de Norvège explore le pays. Il nomma cette terre « Groenland » qui se traduit par « Pays vert ». Dâaprès Le Roy Ladurie, le Groenland était à l’époque bien plus vert qu’aujourd’hui et un peu plus hospitalier notamment sur les côtes (en raison de l’optimum climatique médiéval).
Le Groenland devient à la descendance d’Erik le Rouge, une colonie du royaume du Danemark et de Norvège avec les îles Féroé.
A la séparation de lâunion du Royaume de Danemark et Norvège en 1814, la propriété du Groenland revient au Royaume du Danemark.
Aujourd’hui, les 2 colonies danoises, les îles Féroé et le Groenland sont des provinces autonomes du royaume du Danemark. Elles possèdent un gouvernement qui leur est propre et qui a compétence dans la plupart des domaines politiques, à l’exception de quelques domaines régaliens, comme les affaires étrangères, de la défense et la politique monétaire, qui sont toujours contrôlés par Copenhague.
La relation du Groenland avec les USA
La première chose qui saute aux yeux, le Groenland fait partie géographiquement de lâAmérique du Nord.
Les danois ont par le passé vécu un phénomène migratoire vers les USA important. Avec la proximité du Groenland et des Amériques, les Danois ont étés sensibles au rêve Américain. De 1815 à 1914, 15% des Danois (300 000 personnes) émigrent vers les Ãtats-Unis et le Canada. Un nombre conséquent. La majorité des familles danoises aujourdâhui ont des branches familiales aux USA.
Après l’invasion du Danemark par l’Allemagne en 1940, les Ãtats-Unis déployèrent des forces dâintimidation pour protéger et sauver le Groenland de l’Allemagne. Le Groenland n’a pas été envahi par les nazis. Le Groenland le doit aux Américains.
Depuis lors, les Ãtats-Unis ont toujours une présence militaire sur l’île. A Thulé, se trouve la plus importante station dâalerte radar et de suivi par satellite pour la protection du territoire américain. Les bases militaires Américaines au Groenland sont vitales pour la sécurité des USA.
En 1946, lâadministration Truman tenta, sans succès, dâacheter 100 millions de dollars lâîle entière au Danemark. Ce nâest donc pas une lubie fantasque inventée par Trump, mais une suite des ambitions de lâhistoire Américaine. Ils nous ont bien acheté la Louisiane.
Le désir dâindépendance.
Le rapport entre le Danemark et le Groenland, câest en surface géographique le rapport entre la France et la Corse.
Au Groenland, le désir dâindépendance est très fort, en particulier parmi lâélite politique du Groenland. Pour une grande partie des Groenlandais, la question n’est pas de savoir s’ils vont devenir indépendant ou se relier aux USA, mais quand ! Pour eux câest déjà acté.
Lâéconomie du Danemark et lâéconomie du Groenland
Le Danemark est un paradoxe social, il ne connait pas le chômage. Pays prétendu « socialiste » alors que gouvernement n’interfère pas dans le social des entreprises.
Si le Danemark était socialiste comme le prétend la légende, la France est en comparaison lâunion soviétique.
Seule la partie fiscale semble socialiste. Le Danemark est après la France le pays le plus fiscalisé du monde. Mais même là , la courbe se croise, là ou les Danois ont entrepris une baisse des fiscalités, la France elle trouve tous les jours de nouvelles taxes à imposer à ses ressortissants.
Lâéconomie du Danemark est entièrement dirigée vers lâexportation. 70% de son PIB correspond au commerce extérieur. Câest un petit à lâéconomie mondialisée sur des marchés de niche et une puissance maritime mondialement reconnue.
Lâéconomie du Groenland
55% du budget du gouvernement groenlandais provient du Danemark sous forme dâune subvention globale. Le Groenland est donc un « boulet économique » pour le Danemark qui est un pays qui souffre de l’autre dâune sur-fiscalisation.
Les villes du Groenland ne sont pas reliées par des routes, rendant les déplacements et l’activité économique difficile et coûteuse
Les problèmes sociaux dans les communautés isolée, tels que l’alcoolisme et les taux de suicide élevés sont nombreux.
En l’état actuel des choses, aucun de ces coûts ne pourrait être compensé par l’exploitation rentable des ressources naturelles, comme la presse bien pensante le suggère.
Il nây a que 2 mines en activité au Groenland : la mine de rubis Aappilattoq et la mine d’anorthosite de Qaqortorsuaq. Elles survivent grâce aux subventions et ne sont pas profitables. Câest à peine 1% de lâactivité du Groenland.
Le Groenland est en fait mono-industrie, et câest la pêche qui représente 95% des exportations et de lâactivité des habitants.
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Les avantages à fusionner avec les USA
Le Groenland pour se désenclaver, a commencé la construction de trois grands nouveaux aéroports cette année et s’achèveront en 2023 (à Qaqortoq, au sud, à Nuuk, la capitale et à Illulissuaq, au nord).
Pour être rentable ces futurs aéroports doivent impérativement trouver des débouchés en Amérique du Nord. Le Groenland doit trouver des voyageurs dâaffaire et de tourisme. Les voyageurs US sont les premiers voyageurs du monde. Un débouché pour le désenclavement.
Les USA nâabsorbent seulement que 1% de lâindustrie de la pêche Groenlandaise. En fusionnant avec les USA, câest un débouché énorme qui sâouvrira à lâindustrie traditionnelle et principale du pays.
Lâactivité minière pourrait être développée. Câest une industrie qui nécessite de gros capitaux et une prise de risque. Les compagnies minières Américaines ont le gout du risque. Là encore cela serait une bonne affaire pour les habitants.
Conclusion
Ce n’est pas le 19ème siècle, et le Groenland n’est pas à vendre.
En fin de compte, il appartient à la population du Groenland de déterminer comment et par qui elle souhaite être gouvernée. Et à lâAmérique de valoriser son offre.
Et beaucoup pourraient être étonnés que les Groenlandais acceptent une proposition aussi intéressante.
Paradoxalement, en fait, câest surtout pour les Américains quâelle peut poser question. La rentabilité du Groenland. Ce nâest pas pour la semaine prochaine.
Par Spartacus Lequidam