L’héritage Chavez. Quid des milliers de miliciens incontrôlables «de protection de la révolution»?

 

A l’intérieur du quartier pauvre dans l’ouest de Caracas on se dit dit: «Fidèle au commandant Chavez ». Personne ne pénètre sans autorisation, pas même la police.

Le quartier est gardé par les gardiens de la révolution. Des Chavistes « die-hard » qui ne veulent pas de la démocratie et laisser le Venezuela à d’éventuels adversaires qu’ils qualifient de « protégés de Washington ».

Ces troupes de civils armés sont la face la plus visible d’un nombre inconnu de fidèles au gouvernement. Le gouvernement a demandé à 25000 cadres de former des milices armées pour « protéger la révolution ». Le recrutement a commencé et ils sont déjà entre 100 000et 200 000 miliciens.

Ernesto Villegas ministre de la Communication, pour faire élire son égérie, Maduro, le remplaçant désigné chauffe de manière irresponsable, la braise à la télévision et leur demande d’être «sur le pied de guerre», au cas ou l’opposition gagnerait les élections.

Nicolas Maduro, nommé par Chavez pour être candidat à la présidence aux élections semble encore plus autocrate que son prédécesseur. Il a affirmé a la télévision « il doit mourir » en parlant de son adversaire politique le jeune Enrique Capriles. L’accusant de conspiration. 

Nicolas Maduro utilise la ficelle éculée, de la rhétorique de la haine des USA, la CIA ou autre chimère capitaliste, il crée des ennemis factices intérieurs et extérieurs pour créer de la xénophobie. Il attise la xénophobie contre ses opposants, il transforme ses lieutenants en partisans armés et crée dans le pays des milices de choc civils. Maduro est « nerveux » sur l’issue du prochain scrutin. Il n’a pas le Charisme de Chavez.

Par contre le charisme de Capriles dénote.  Lors d’un rassemblement monstre qu’il a organisé, la foule c’est compressée sur les barrières de sécurité au moment où Capriles a lancé dans son discours de campagne. Capriles a tiré les gens de la cohue. L’image de son empathie reste.

Il est maintenant plus visible de voir la situation se détériorer davantage dans le sillage de la mort de Chavez. 

Le gouvernement pour garder son hégémonie sur la société, recrute une milice de déterminés à «défendre la révolution».

Quand l’économie en déconfiture obligera la population, par la force des choses à se rendre compte que le Venezuela doit tourner la page, et qu’il est dans une impasse économique complète. Il faudra pour revenir à un état de droit, désarmer les milices.

Le nationalisme économique et le régime autoritaire va hanter le Venezuela et les pays voisins pour les années à venir.

Le Venezuela était autrefois l’une des rares démocraties, certes imparfaite, dans une région en proie à des dictatures militaires, le Venezuela est désormais au bas des classements continentaux sur la qualité des institutions et des libertés politiques et civiles.

Ironiquement, Chavez a utilisé élections, les référendums et les aspects techniques juridiques pour détruire les institutions démocratiques vitales, tels que la séparation des pouvoirs et l’indépendance des médias.

Un modèle plus récent qui se reproduit dans l’Équateur, la Bolivie et le Nicaragua.

Chavez a appelé cela, le « socialisme du 21e siècle », mais ses principales caractéristiques, le leadership messianique, le contrôle étatique des industries clés et la répression politique, se rapprochent davantage du fascisme qui ont entaché certains pays d’Amérique du Sud dans le passé.

Refaire un tissu social sans haine de son voisin, au Venezuela prendra des années, voire des décennies. Une cicatrice ne se répare pas.

Selon Transparency International, le Venezuela est maintenant le pays le plus corrompu d’Amérique latine. C’est aussi l’un des plus violents, avec un taux d’assassinat stupéfiant de 73 homicides pour 100.000 habitants.

Aucun des successeurs probables de Chavez ne semble avoir la maîtrise ni le commandement (ou même la sympathie) de ces jusque boutistes «Chavistes ».

Dans le cas d’un changement démocratique, ces mécontents, éléments radicaux armés de fusils russes pourraient perpétrer des violences graves dans les mois à venir. 

La haine et la méfiance profonde a divisé la société Vénézuélienne entre partisans et adversaires de Hugo Chavez. C’est même cette haine qu’il laisse en héritage et qui va lui survivre.

L’économie du Venezuela est dans un état désastreux.

L’institut Fraser dans son classement de la liberté économique dans le Rapport mondial classe le Venezuela comme la dernière économie au libre sur 144 pays étudiés. 

Le taux d’inflation est la deuxième plus élevé du monde (derrière l’Éthiopie)

Les faits concrets sont encore plus sombre: Le pays souffre d’une pénurie chronique d’électricité et de produits de base. Les routes, des ponts et les autres infrastructures sont littéralement en train de s’effondrer après des années de négligence, alors que la capacité industrielle et agricole Venezuela a été décimée par les expropriations et nationalisations répétées.

Le pays importe actuellement 70% de sa nourriture, tandis que le pétrole représente 95 pour cent de ses recettes d’exportation.

La monnaie a été dévaluée de 32 pour cent après une frénésie de dépenses clientélistes du gouvernement qui a précédé l’élection présidentielle de Octobre 2012.

Chavez a laissé un déficit budgétaire impressionnant de 9% du PIB.

Le pire est à venir, sur le marché noir, la monnaie se négocie à un tiers du nouveaux taux officielle face au dollar, une dévaluation d’une plus grande envergure va venir bientôt.

Chavez n’aurait pas été en mesure de poursuivre son programme clientéliste s’il n’avait pas bénéficié de l’effet d’aubaine de remontée des cours du pétrole, qui représentaient une estimation 980 millions de dollars de recettes au cours de son mandat.

Environ un tiers est allé aux programmes sociaux d’où sa popularité parmi les pauvres. 

Mais le reste a été gaspillé dans des placements douteux ou allaient grossir les comptes bancaires d’une nouvelle classe privilégiée appelée les «boligarchs» – ainsi nommés parce qu’ils ont énormément prospéré sous Chavez soi-disant révolution bolivarienne.

Des dizaines de milliards sont allés à favoriser ses ambitions politiques, avec le financement d’extrême gauche des partis politiques de tous les pays, des gouvernements proches et des financement d’insurrections armées comme les FARC ou le sentier lumineux, en Amérique latine.

Cuba est sous perfusion du pétrole Vénézuelien. Sans la subvention massive du pétrole et autres émoluments en provenance du Venezuela, l’économie très vulnérable de Cuba pourrait probablement s’effondrer. 

Un changement démocratique au Venezuela mettrait en péril la dictature de Castro. La Havane joue un rôle actif dans la décision qui remplacera Chavez et comment la succession va se jouer.

Les alliés régionaux tels que l’Argentine, le Nicaragua, l’Équateur et la Bolivie vont probablement également faire face à des compressions de l’aide économique Vénézuélienne, mais pas assez importante pour menacer le pouvoir de leurs dirigeants actuels.

Le social-communisme de gauche en Amérique latine devrai connaître un écroulement dans la décennie à venir, par l’absence de porte-monnaie de Chavez et son charisme et le désordre maintenant visible qu’il a laissé derrière.

Le groupe des pays alignés avec le Venezuela, l ‘«Alliance bolivarienne pour les Amériques » ainsi que l’Argentine, représentent même pas 20% du PIB de l’Amérique du sud.

Le Chili, le Pérou et le Mexique qui ont choisi le capitalisme démocratique se portent beaucoup mieux et représentent un modèle beaucoup plus attrayant, eux aussi ont réussit à faire évoluer leurs populations, dans la même période, avec de meilleurs résultats sur les populations pauvres que ceux du Venezuela.

L’histoire retiendra d’Hugo Chavez, un caudillo autoritaire dont la politique a fait reculer le développement du Venezuela et de ses institutions pour des décennies.

Quand le Venezuela tournera la page, il faudra désarmer les milices. Il faudra que les milices de « protection de la révolution » rendent leurs armes.

A Cuba au moins, leurs équivalents dénoncent et font mettre en prison les propos contre -révolutionnaires, mais au moins, ils ne disposent pas d’armes et son maîtrisé par le régime en place, pas comme leurs homologues Vénézuéliens ou l’opposition est active et réelle…

Pour en savoir plus: 

http://bigstory.ap.org/article/venezuelas-maduro-says-opposition-seeks-violence

http://news.channelone.com/ap/international/The-wild-card-in-Venezuela%3A-Armed-Chavistas-58253210-fm


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