Posted on 20 aoÃŧt 2015.
Par Murray N. Rothbard.
Traduit par Marc Lassort, Institut Coppet. Les titres de section sont du traducteur.
Murray N. Rothbard (1926-1995) fut le doyen de lâÃĐcole autrichienne, fondateur du libertarianisme moderne, etdirecteur acadÃĐmique du Mises Institute. Il fut ÃĐgalement ÃĐditeur avec Lew Rockwell du Rothbard-Rockwell Report, et avait nommÃĐ Lew Rockwell comme son exÃĐcuteur testamentaire.
La trahison de Reagan
Au printemps 1981, les rÃĐpublicains conservateurs de la Chambre des reprÃĐsentants ont pleurÃĐ. Ils pleuraient parce que, dans la premiÃĻre vague de la RÃĐvolution Reagan, qui ÃĐtait censÃĐe apporter des coupes drastiques dans les dÃĐpenses publiques et les impÃīts, ainsi quâun budget ÃĐquilibrÃĐ, il leur ÃĐtait demandÃĐ par la Maison Blanche et leurs propres dirigeants de voter pour une augmentation de la limite lÃĐgale de la dette publique fÃĐdÃĐrale, qui a ensuite atteint le plafond lÃĐgal dâun billion de dollars. Ils pleuraient parce que toute leur vie, ils avaient votÃĐ contre lâaugmentation de la dette publique, et maintenant on leur demandait, leur propre parti et leur propre mouvement, de violer leurs principes de toujours. La Maison Blanche et sa direction leur assurait que cette violation, en principe, serait la derniÃĻre : quâil ÃĐtait nÃĐcessaire pour une derniÃĻre fois dâaugmenter le plafond de la dette pour donner au PrÃĐsident Reagan une chance de parvenir à un budget ÃĐquilibrÃĐ et de commencer à rembourser la dette. Beaucoup de ces rÃĐpublicains en larmes avaient annoncÃĐ quâils prenaient cette ÃĐtape dÃĐcisive parce quâils avaient profondÃĐment confiance en leur PrÃĐsident, qui ne les laisserait pas tomber.
De belles paroles. En un sens, les gestionnaires de Reagan avaient raison : il nây avait plus de larmes, plus de plaintes, car les principes eux-mÊmes avaient ÃĐtÃĐ vite oubliÃĐs, envoyÃĐs dans les poubelles de lâhistoire. Les dÃĐficits et la dette publique se sont depuis lors massivement entassÃĐs, et peu de personnes sâen soucient, encore moins les rÃĐpublicains conservateurs. AprÃĻs quelques annÃĐes, la limite lÃĐgale fut augmentÃĐe automatiquement. à la fin du rÃĻgne de Reagan, la dette fÃĐdÃĐrale ÃĐtait de 2,6 billions de dollars, elle est maintenant de 3,5 billions de dollars et est en hausse rapide []. Et câest le cÃītÃĐ optimiste de la situation, parce que si vous ajoutez les garanties de prÊts ÂŦ hors-budget Âŧ, et les charges, la grande dette fÃĐdÃĐrale totale est de 20 billions de dollars.
Avant lâÃĻre Reagan, les conservateurs ÃĐtaient clairs sur ce quâils pensaient des dÃĐficits et de la dette publique : un budget ÃĐquilibrÃĐ ÃĐtait bon, et les dÃĐficits et la dette publique ÃĐtaient mauvais, entassÃĐs par les keynÃĐsiens et les socialistes qui dÃĐpensent sans compter, qui proclamaient de maniÃĻre absurde quâil nây avait rien de mal ou dâonÃĐreux à propos de la dette publique. DâaprÃĻs les cÃĐlÃĻbres dÃĐclarations de lâapÃītre keynÃĐsien de gauche de la ÂŦ finance fonctionnelle Âŧ, le Professeur Abba Lerner, il nây a rien de mal avec la dette publique parce que ÂŦ nous la devons à nous-mÊmes Âŧ. En ces temps, au moins, les conservateurs ÃĐtaient assez astucieux pour se rendre compte que cela faisait une ÃĐnorme diffÃĐrence de montant, lors du combat avec les collectifs obscurÃĐment nommÃĐs, entre celui qui fait partie de ÂŦ nous Âŧ (le contribuable accablÃĐ) et celui qui fait partie de ÂŦ nous-mÊmes Âŧ (ceux qui vivent en dehors du produit de la fiscalitÃĐ).
Depuis Reagan, cependant, la vie intellectuelle et politique est allÃĐe à lâenvers. Les conservateurs et les supposÃĐs ÃĐconomistes ÂŦ libÃĐraux Âŧ ont retournÃĐ leur veste pour trouver de nouvelles raisons pour lesquelles ÂŦ les dÃĐficits nâimportent pas Âŧ, pourquoi nous devrions tous nous dÃĐtendre et profiter du processus. Peut-Être que lâargument le plus absurde des Reaganomistes ÃĐtait que nous ne devrions pas nous inquiÃĐter de lâaugmentation de la dette publique parce quâelle ÃĐtait adaptÃĐe au bilan fÃĐdÃĐral par une expansion des ÂŦ actifs Âŧ publics. Il y avait là un nouveau tournant dans la macroÃĐconomie libÃĐrale : les choses vont bien car la valeur des actifs ÃĐtatiques monte ! Dans ce cas, pourquoi lâÃtat ne nationalise-t-il pas purement et simplement tous les actifs ? Les Reaganomistes en sont venus en effet à tous les arguments imaginables pour justifier la dette publique, à lâexception de la phrase dâAbba Lerner, et je suis convaincu quâils ne recyclent pas cette phrase parce quâil serait difficile de la soutenir avec un visage impassible à un moment oÃđ la propriÃĐtÃĐ ÃĐtrangÃĻre de la dette publique est en pleine ascension. MÊme en dehors de la propriÃĐtÃĐ ÃĐtrangÃĻre, il est beaucoup plus difficile de soutenir la thÃĻse de Lerner quâauparavant. à la fin des annÃĐes 30, lorsque Lerner a ÃĐnoncÃĐ sa thÃĻse, le total des paiements dâintÃĐrÊt sur la dette publique a ÃĐtÃĐ dâun milliard de dollars. Maintenant, ils ont grimpÃĐ en flÃĻche à 200 milliards de dollars, le troisiÃĻme ÃĐlÃĐment le plus important dans le budget fÃĐdÃĐral, aprÃĻs lâarmÃĐe et la sÃĐcuritÃĐ sociale : le ÂŦ nous Âŧ devient de plus en plus minable par rapport au ÂŦ nous-mÊmes Âŧ.
ConsidÃĐrations gÃĐnÃĐrales sur la dette
Pour penser intelligemment sur la dette publique, nous devons dâabord revenir aux principes premiers et considÃĐrer la dette en gÃĐnÃĐral. En dâautres termes, une opÃĐration de crÃĐdit survient lorsque C, le crÃĐancier, transfÃĻre une somme dâargent (disons 1000 dollars) à D, le dÃĐbiteur, en ÃĐchange de la promesse que D remboursera C dans le dÃĐlai dâun an avec paiement des intÃĐrÊts. Si le taux dâintÃĐrÊt convenu de la transaction est de 10%, alors le dÃĐbiteur sâoblige à payer dans un dÃĐlai dâun an 1100 dollars au crÃĐancier. Ce remboursement termine la transaction, qui contrairement à une vente rÃĐguliÃĻre, se dÃĐroule au fil du temps.
Jusquâà prÃĐsent, il est clair quâil nây a rien de ÂŦ mal Âŧ avec la dette privÃĐe. Comme pour tout commerce privÃĐ ou ÃĐchange sur le marchÃĐ, les deux parties de lâÃĐchange gagnent, et personne ne perd. Mais supposons que le dÃĐbiteur est stupide, que cela dÃĐpasse ses capacitÃĐs financiÃĻres, et quâil se rend compte quâil ne peut pas rembourser la somme quâil avait acceptÃĐe ? Ceci, bien sÃŧr, est un risque encouru par la dette, et le dÃĐbiteur a intÃĐrÊt à garder ses dettes jusquâà ce quâil puisse assurÃĐment rembourser. Mais ce nâest pas un problÃĻme de dette à lui seul. Tout consommateur peut dÃĐpenser bÊtement. Un homme peut faire sauter tout son salaire sur un bijou coÃŧteux et ensuite se rendre compte quâil ne peut pas nourrir sa famille. Donc la folie des consommateurs nâest guÃĻre un problÃĻme confinÃĐ Ã la dette seule. Mais il y a une diffÃĐrence cruciale : si un homme est dÃĐpassÃĐ par ses capacitÃĐs de remboursement et ne peut pas payer, le crÃĐancier souffre aussi, car le dÃĐbiteur nâa pas rÃĐussi à rendre la propriÃĐtÃĐ du crÃĐancier. Dans un sens profond, le dÃĐbiteur qui ne parvient pas à rembourser les 1100 dollars dus au crÃĐancier a volÃĐ la propriÃĐtÃĐ qui appartient au crÃĐancier. Nous avons ici non seulement une dette civile, mais un dÃĐlit, une agression contre la propriÃĐtÃĐ dâautrui.
Le sort des dÃĐbiteurs
Au cours des siÃĻcles prÃĐcÃĐdents, lâinfraction commise par le dÃĐbiteur insolvable ÃĐtait considÃĐrÃĐe comme grave, et à moins que le crÃĐancier fÃŧt prÊt à ÂŦ pardonner Âŧ la dette par charitÃĐ, le dÃĐbiteur continuait à devoir de lâargent plus lâaccumulation des intÃĐrÊts, plus les pÃĐnalitÃĐs pour la poursuite du non-paiement. Souvent, les dÃĐbiteurs ÃĐtaient envoyÃĐs en prison jusquâà ce quâils puissent payer â un peu draconien peut-Être, mais au moins dans le vÃĐritable esprit de faire respecter les droits de propriÃĐtÃĐ et de faire respecter lâinviolabilitÃĐ des contrats. Le problÃĻme pratique majeur ÃĐtait la difficultÃĐ pour les dÃĐbiteurs en prison de gagner lâargent pour rembourser le prÊt. Peut-Être quâil aurait ÃĐtÃĐ prÃĐfÃĐrable de permettre au dÃĐbiteur dâÊtre libre, à condition que ses revenus aillent payer le crÃĐancier pour son dÃŧ.
DÃĻs le XVIIe siÃĻcle, cependant, les Ãtats ont commencÃĐ Ã sangloter sur le sort des malheureux dÃĐbiteurs, en ignorant le fait que les dÃĐbiteurs insolvables sâÃĐtaient mis eux-mÊmes dans leur situation, et ils ont commencÃĐ Ã subvertir leur propre fonction proclamÃĐe de lâexÃĐcution des contrats. Les lois sur la faillite ont ÃĐtÃĐ adoptÃĐes, qui, de plus en plus, ont laissÃĐ les dÃĐbiteurs se dÃĐbrouiller, et ont empÊchÃĐ les crÃĐanciers dâobtenir leur propre propriÃĐtÃĐ. Le vol ÃĐtait de plus en plus tolÃĐrÃĐ, lâimprÃĐvoyance ÃĐtait subventionnÃĐe, et lâÃĐpargne ÃĐtait entravÃĐe. En fait, avec le dispositif moderne du chapitre 11, instituÃĐ par la loi sur la rÃĐforme des faillites de 1978, non seulement les gestionnaires et les actionnaires inefficaces et imprÃĐvoyants sâen tirent facilement, mais ils restent souvent dans des positions de pouvoir, sans dette et gÃĐrant encore leurs entreprises, et affligeant les consommateurs et les crÃĐanciers de leurs inefficacitÃĐs. Les ÃĐconomistes utilitaristes nÃĐoclassiques modernes ne voient rien de mal à cela. Le marchÃĐ, aprÃĻs tout, ÂŦ sâadapte Âŧ à ces changements dans la loi. Il est vrai que le marchÃĐ peut sâadapter à presque tout, et donc ? Entraver les crÃĐanciers signifie que les taux dâintÃĐrÊt augmentent en permanence, pour le sÃĐrieux et lâhonnÊte ainsi que pour les imprÃĐvoyants, mais pourquoi les premiers devraient-ils Être taxÃĐs pour subventionner les seconds ? Mais il y a des problÃĻmes plus profonds avec cette attitude utilitariste. Câest la mÊme revendication amorale des mÊmes ÃĐconomistes, qui veut quâil nây ait rien de mal avec la montÃĐe du crime contre les rÃĐsidents ou les commerçants du centre-ville. Le marchÃĐ, affirment-ils, sâadaptera et proposera des rabais pour de tels taux ÃĐlevÃĐs de criminalitÃĐ, et donc les loyers et la valeur des logements seront plus faibles dans les rÃĐgions du centre-ville. Alors tout sera pris en charge. Mais quelle sorte de consolation est-ce ? Et quelle sorte de justification à lâagression et au crime ?
Dans une sociÃĐtÃĐ juste, alors, seul le pardon volontaire des crÃĐanciers laisserait les dÃĐbiteurs sâen tirer facilement, sinon, les lois sur les faillites sont une invasion injuste des droits de propriÃĐtÃĐ des crÃĐanciers.
Un mythe à propos des ÂŦ dÃĐbiteurs Âŧ est que les dÃĐbiteurs sont habituellement pauvres et que les crÃĐanciers sont riches, de sorte quâintervenir pour sauver les dÃĐbiteurs est simplement une exigence de ÂŦ justice Âŧ ÃĐgalitaire. Mais cette hypothÃĻse nâa jamais ÃĐtÃĐ vraie : dans les affaires, plus riche est lâhomme dâaffaires, plus il est susceptible dâÊtre un large dÃĐbiteur. Ce sont les dettes des Donald Trump et de Robert Maxwell de ce monde qui dÃĐpassent spectaculairement leurs actifs. La pression exercÃĐe pour lâintervention au nom des dÃĐbiteurs a gÃĐnÃĐralement ÃĐtÃĐ dÃĐfendue par des grandes entreprises avec de larges dettes. Dans les sociÃĐtÃĐs modernes, lâeffet des lois sur la faillite toujours plus restrictives a ÃĐtÃĐ dâentraver les crÃĐanciers obligataires pour le bÃĐnÃĐfice des actionnaires et des dirigeants actuels, qui sont gÃĐnÃĐralement installÃĐs par, et alliÃĐs avec, quelques grands actionnaires dominants. Le fait quâune entreprise soit insolvable dÃĐmontre que ses gestionnaires ont ÃĐtÃĐ inefficaces, et quâils doivent Être rapidement retirÃĐs de la scÃĻne. Les lois sur la faillite qui maintiennent la prolongation de la rÃĻgle des gestionnaires existants envahit non seulement les droits de propriÃĐtÃĐ des crÃĐanciers, mais nuit ÃĐgalement aux consommateurs et au systÃĻme ÃĐconomique entier en empÊchant le marchÃĐ de purger les gestionnaires imprÃĐvoyants et inefficaces et les actionnaires, et de transfÃĐrer la propriÃĐtÃĐ des actifs industriels aux crÃĐanciers les plus efficaces. Non seulement cela. Dans un article rÃĐcent dâune revue de droit, Bradley et Rosenzweig ont montrÃĐ que les actionnaires, autant que les crÃĐanciers, ont perdu un montant significatif dâactifs dus à lâinstauration du Chapitre 11 en 1978. Comme ils ÃĐcrivent, ÂŦ si les obligataires et les actionnaires sont tous les deux perdants en vertu du Chapitre 11, alors qui sont les gagnants ? Âŧ Les gagnants se rÃĐvÃĻlent Être, de maniÃĻre remarquable et sans surprise, les gestionnaires dâentreprises existants, inefficaces, ainsi que les avocats assortis, les comptables, et les conseillers financiers qui gagnent des frais ÃĐnormes de rÃĐorganisation de faillites.
Dans une ÃĐconomie de libre marchÃĐ qui respecte les droits de propriÃĐtÃĐ, le volume de la dette privÃĐe est auto-contrÃīlÃĐ par la nÃĐcessitÃĐ de rembourser le crÃĐancier, car aucun Ãtat paternaliste ne vous laissera filer facilement. En outre, le taux dâintÃĐrÊt quâun dÃĐbiteur doit payer ne dÃĐpend pas seulement du taux gÃĐnÃĐral de prÃĐfÃĐrence temporelle, mais aussi du degrÃĐ de risque quâun dÃĐbiteur pose à un crÃĐancier. Un bon risque de crÃĐdit sera une ÂŦ prime à lâemprunteur Âŧ, qui paiera relativement peu dâintÃĐrÊts. Dâautre part, une personne imprÃĐvoyante ou un fugitif qui a ÃĐtÃĐ en faillite avant, aura à payer un taux dâintÃĐrÊt beaucoup plus ÃĐlevÃĐ, proportionnel au degrÃĐ de risque sur le prÊt.
DiffÃĐrences entre dette publique et dette privÃĐe
La plupart des gens, malheureusement, appliquent la mÊme analyse à la dette publique quâils le font à la dette privÃĐe. Si lâinviolabilitÃĐ des contrats devait rÃĐgner dans le monde de la dette privÃĐe, ne devrait-elle pas Être tout aussi sacro-sainte dans la dette publique ? La dette publique ne devrait-elle pas Être rÃĐgie par les mÊmes principes que la dette privÃĐe ? La rÃĐponse est non, mÊme si une telle rÃĐponse peut choquer la sensibilitÃĐ de la plupart des gens. La raison est que les deux formes de la transaction-dette sont totalement diffÃĐrentes. Si jâemprunte de lâargent à partir dâune banque de crÃĐdit hypothÃĐcaire, je conclus un contrat pour transfÃĐrer mon argent à un crÃĐancier à une date future ; dans un sens profond, il est le vÃĐritable propriÃĐtaire de lâargent à ce moment-là , et si je ne paie pas, je le vole de sa propriÃĐtÃĐ lÃĐgitime. Mais quand lâÃtat emprunte de lâargent, ce nâest pas le gage de ses propres deniers : ses propres ressources ne sont pas endettÃĐes. LâÃtat nâengage pas sa propre vie, sa fortune, et lâhonneur sacrÃĐ de rembourser la dette, mais les nÃītres. Câest une cavalerie, et une transaction, de teints trÃĻs diffÃĐrents.
Car contrairement au reste dâentre nous, lâÃtat ne vend pas de biens ou de services productifs et donc ne gagne rien. Il ne peut obtenir de lâargent quâen pillant nos ressources à travers les impÃīts, ou à travers la taxe dÃĐguisÃĐe de la contrefaçon lÃĐgalisÃĐe appelÃĐe ÂŦ lâinflation Âŧ. Il y a des exceptions, bien sÃŧr, comme lorsque lâÃtat vend des timbres aux collectionneurs ou transporte notre courrier avec une grave inefficacitÃĐ, mais la grosse majoritÃĐ des revenus ÃĐtatiques est acquise par lâimpÃīt ou son ÃĐquivalent monÃĐtaire. En fait, à lâÃĐpoque de la monarchie, et surtout dans la pÃĐriode mÃĐdiÃĐvale avant lâavÃĻnement de lâÃtat moderne, les rois obtenaient eux-mÊmes lâessentiel des revenus de leurs biens privÃĐs â tels que les forÊts et les terres agricoles. Leur dette, en dâautres termes, ÃĐtait plus privÃĐe que publique, et de ce fait, leur dette sâÃĐlevait à presque rien par rapport à la dette publique qui a commencÃĐ en beautÃĐ Ã la fin du XVIIe siÃĻcle.
La transaction de la dette publique est donc trÃĻs diffÃĐrente de la dette privÃĐe. Au lieu dâun crÃĐancier à faible prÃĐfÃĐrence temporelle ÃĐchangeant de lâargent contre la reconnaissance de dette dâun dÃĐbiteur à grande prÃĐfÃĐrence temporelle, lâÃtat reçoit maintenant de lâargent de ses crÃĐanciers, les deux parties se rendant compte que lâargent sera remboursÃĐ non à partir des poches ou des cachettes des politiciens et des bureaucrates, mais des portefeuilles pillÃĐs et des sacs à main des contribuables malheureux, les sujets de lâÃtat. LâÃtat reçoit lâargent par la coercition fiscale, et les crÃĐanciers publics, loin dâÊtre innocents, savent trÃĻs bien que leurs produits vont sortir de cette mÊme contrainte. En bref, les crÃĐanciers publics sont maintenant prÊts à remettre lâargent à lâÃtat afin de recevoir une part du butin de lâimpÃīt dans le futur. Câest le contraire dâun marchÃĐ libre, ou dâune transaction rÃĐellement volontaire. Les deux parties sont immoralement contractantes dâune participation à la violation des droits de propriÃĐtÃĐ des citoyens dans le futur. Les deux parties font par consÃĐquent des accords sur la propriÃĐtÃĐ dâautrui, et cela mÃĐrite dâÊtre connu. La transaction de crÃĐdit public nâest pas un vÃĐritable contrat qui a besoin dâÊtre considÃĐrÃĐ comme sacro-saint, pas plus que les voleurs partageant à lâavance les rÃĐsultats de leur pillage ne doivent Être traitÃĐs par une sorte de contrat sanctifiÃĐ.
Toute fusion de la dette publique dans une transaction privÃĐe doit reposer sur la notion commune mais absurde selon laquelle lâimposition est rÃĐellement ÂŦ volontaire Âŧ, et que chaque fois que lâÃtat fait quelque chose, ÂŦ nous Âŧ le faisons volontairement. Ce mythe commode ÃĐtait exposÃĐ avec un ton humoristique mais incisif par le grand ÃĐconomiste Joseph Schumpeter : ÂŦ La thÃĐorie qui assimile les impÃīts à des cotisations de cercles ou à lâachat des services, par exemple, dâun mÃĐdecin, prouve seulement combien cette branche des sciences sociales reste encore ÃĐtrangÃĻre à lâapplication des mÃĐthodes scientifiques. Âŧ [] La morale et lâutilitÃĐ ÃĐconomique vont gÃĐnÃĐralement de pair. Contrairement à Alexandre Hamilton, qui a parlÃĐ Ã une petite mais influente clique de crÃĐanciers publics de New York et de Philadelphie, la dette nationale nâest pas une ÂŦ bÃĐnÃĐdiction nationale Âŧ. Le dÃĐficit public annuel, plus le paiement de lâintÃĐrÊt de la dette, qui ne cessent dâaugmenter dans le total que la dette accumule, canalisent de plus en plus lâÃĐpargne privÃĐe prÃĐcieuse et rare, et en font des gÃĒchis publics inutiles qui ÂŦ ÃĐvincent Âŧ les investissements productifs. Les ÃĐconomistes de lâestablishment, y compris les Reaganomistes, ÃĐludent habilement la question en qualifiant arbitrairement dâÂŦ investissements Âŧ la quasi-totalitÃĐ des dÃĐpenses publiques, faisant penser que tout va bien, que tout est ÃĐpatant, parce que lâÃĐpargne est ÂŦ investie Âŧ de maniÃĻre productive. Cependant, en rÃĐalitÃĐ, les dÃĐpenses publiques ne se qualifient pas dâÂŦ investissements Âŧ dans un sens orwellien : lâÃtat dÃĐpense rÃĐellement au nom des ÂŦ biens de consommation Âŧ et des dÃĐsirs des bureaucrates, des politiciens, et de leurs groupes de clients dÃĐpendants. Les dÃĐpenses publiques, donc, plutÃīt que dâÊtre des ÂŦ investissements Âŧ, sont des dÃĐpenses de consommation dâune sorte particuliÃĻrement inutile et improductive, car elles sont livrÃĐes non par les producteurs mais par une classe parasite qui vit au large, et affaiblit de plus en plus le secteur privÃĐ productif. Ainsi, nous voyons que les statistiques ne sont pas le moins du monde ÂŦ scientifiques Âŧ ou ÂŦ sans valeur Âŧ : la maniÃĻre dont les donnÃĐes sont classÃĐes â si par exemple, les dÃĐpenses publiques sont de la ÂŦ consommation Âŧ ou de ÂŦ lâinvestissement Âŧ â dÃĐpend de la philosophie politique et des idÃĐes du classificateur.
Le fardeau de la dette
Les dÃĐficits et une dette grimpante sont donc un fardeau croissant et intolÃĐrable sur la sociÃĐtÃĐ et lâÃĐconomie, à la fois parce quâelles augmentent le fardeau de la dette et parce quâelles ÃĐpuisent de plus en plus les ressources de la production vers le secteur ÂŦ public Âŧ, contreproductif et parasitaire. En outre, chaque fois que les dÃĐficits sont financÃĐs par lâexpansion du crÃĐdit bancaire â en dâautres termes, en crÃĐant de la nouvelle monnaie â les questions deviennent encore pires, puisque lâinflation de crÃĐdit crÃĐe une inflation des prix permanente et croissante ainsi que des vagues de ÂŦ cycles ÃĐconomiques Âŧ de prospÃĐritÃĐ et de rÃĐcession.
Câest pour toutes ces raisons que les Jeffersoniens et les Jacksoniens (qui, contrairement aux mythes des historiens, ÃĐtaient extraordinairement compÃĐtents en thÃĐorie ÃĐconomique et monÃĐtaire) ont haÃŊ et mÃĐprisÃĐ la dette publique. En effet, la dette nationale a ÃĐtÃĐ payÃĐe deux fois dans lâhistoire amÃĐricaine, la premiÃĻre fois par Thomas Jefferson et la seconde, et sans doute la derniÃĻre fois, par Andrew Jackson.
Malheureusement, le remboursement de la dette nationale, qui va bientÃīt atteindre 4 billions de dollars, va bientÃīt entraÃŪner la faillite de lâensemble du pays. Pensez aux consÃĐquences de lâimposition de nouveaux impÃīts de 4 billions de dollars aux Ãtats-Unis lâannÃĐe prochaine ! Une autre façon, et presque aussi dÃĐvastatrice, de rembourser la dette publique serait dâimprimer 4 billions de dollars de nouvelle monnaie â soit en dollars papier ou en crÃĐant un nouveau crÃĐdit bancaire. Cette mÃĐthode serait extraordinairement inflationniste, et les prix exploseraient trÃĻs rapidement, ruinant tous les groupes dont les revenus nâauraient pas augmentÃĐ dans la mÊme mesure, et dÃĐtruisant la valeur du dollar. Mais câest en substance ce qui se passe dans les pays qui pratiquent lâhyper-inflation, comme lâAllemagne en 1923, et dans dâinnombrables pays, en particulier dans le Tiers-Monde. Si un pays gonfle la monnaie pour augmenter sa dette, les prix augmentent de sorte à ce que les dollars, les marks ou les pesos que reçoivent les crÃĐanciers valent beaucoup moins que les dollars ou les pesos quâils ont originellement prÊtÃĐs. Quand un AmÃĐricain achetait une obligation allemande de 10 000 marks en 1914, elle valait plusieurs milliers de dollars. Ces 10 000 marks à la fin 1923 nâauraient pas valu plus dâun bÃĒton de chewing-gum. Lâinflation est donc une maniÃĻre sournoise et une maniÃĻre terriblement destructrice de rÃĐpudier indirectement la ÂŦ dette publique Âŧ. Elle est destructrice car elle ruine lâunitÃĐ de monnaie, dont les individus et les entreprises dÃĐpendent pour le calcul de toutes leurs dÃĐcisions ÃĐconomiques.
RÃĐpudier la dette publique
Je propose donc dâune maniÃĻre apparemment drastique mais en rÃĐalitÃĐ beaucoup moins destructrice de rembourser la dette publique dâun seul coup : la rÃĐpudiation pure et simple de la dette. ConsidÃĐrons cette question : pourquoi les pauvres, les citoyens maltraitÃĐs de Russie, de Pologne ou des autres pays ex-communistes sont liÃĐs par les dettes contractÃĐes par leurs anciens maÃŪtres communistes ? Dans la situation communiste, lâinjustice est claire : elle est que les citoyens qui luttent pour la libertÃĐ et pour une ÃĐconomie libÃĐrale doivent Être taxÃĐs pour payer les dettes contractÃĐes par lâancienne classe dirigeante monstrueuse. Mais cette injustice diffÃĻre seulement par le degrÃĐ de dette publique ÂŦ normale Âŧ. Car, au contraire, pourquoi lâÃtat communiste de lâUnion soviÃĐtique serait liÃĐ par les dettes contractÃĐes par lâÃtat tsariste quâils dÃĐtestaient et ont renversÃĐ ? Et pourquoi devrions-nous, citoyens amÃĐricains dâaujourdâhui en lutte, Être liÃĐs par des dettes crÃĐÃĐes par une ÃĐlite dirigeante passÃĐe qui a contractÃĐ ces dettes à nos dÃĐpends ? Un des arguments convaincants contre les ÂŦ rÃĐparations Âŧ visant à payer les Noirs pour lâesclavage passÃĐ, câest que nous, les vivants, nâavons pas ÃĐtÃĐ esclavagistes. De mÊme, nous, les vivants, nâavons pas contractÃĐ dans le passÃĐ ou le prÃĐsent des dettes contractÃĐes par les politiciens et les bureaucrates de Washington.
Bien que largement oubliÃĐe par les historiens et le public, la rÃĐpudiation de la dette publique est une partie solide de la tradition amÃĐricaine. La premiÃĻre vague de rÃĐpudiation de la dette de lâÃtat est venue pendant les annÃĐes 1840, aprÃĻs les paniques de 1837 et de 1839. Ces paniques ÃĐtaient la consÃĐquence dâun boom inflationniste massif alimentÃĐ par la Seconde banque des Ãtats-Unis dirigÃĐe par les Whigs. Surfant sur la vague du crÃĐdit inflationniste, de nombreux gouvernements des Ãtats, en grande partie ceux qui ÃĐtaient dirigÃĐs par les Whigs, flottaient sur une quantitÃĐ ÃĐnorme de dette, dont la plupart ÃĐtait allÃĐe dans les travaux publics inutiles (appelÃĐs par euphÃĐmisme des ÂŦ amÃĐliorations internes Âŧ), et dans la crÃĐation de banques inflationnistes. Lâemprunt de dette publique par les gouvernements des Ãtats a grimpÃĐ de 26 millions de dollars à 170 millions de dollars au cours de la dÃĐcennie des annÃĐes 1830. La plupart de ces titres ont ÃĐtÃĐ financÃĐs par des investisseurs britanniques et nÃĐerlandais.
Durant les annÃĐes dÃĐflationnistes de 1840, succÃĐdant à la panique, les gouvernements des Ãtats ÃĐtaient confrontÃĐs au remboursement de leur dette en dollars, qui avaient maintenant moins de valeur que ceux quâils avaient empruntÃĐs. De nombreux Ãtats, maintenant largement dans les mains dÃĐmocrates, ont rencontrÃĐ la crise en rÃĐpudiant ces dettes, soit totalement soit partiellement en rÃĐvisant à la baisse leur montant par des ÂŦ rÃĐajustements Âŧ. Plus prÃĐcisÃĐment, sur les 28 Ãtats amÃĐricains dans les annÃĐes 1840, 9 ÃĐtaient dans la position glorieuse de nâavoir aucune dette publique, et 1 (le Missouri) avait une dette nÃĐgligeable. Sur les 18 restants, 9 ont payÃĐ lâintÃĐrÊt sur leur dette publique sans interruption, pendant que 9 (Maryland, Pennsylvanie, Indiana, Illinois, Michigan, Arkansas, Louisiane, Mississippi et Floride) ont rÃĐpudiÃĐ une partie ou la totalitÃĐ de leurs engagements. Parmi ces Ãtats, quatre ont fait dÃĐfaut pendant plusieurs annÃĐes sur le paiement des intÃĐrÊts, alors que les cinq autres (Michigan, Mississippi, Arkansas, Louisiane et Floride) ont totalement et dÃĐfinitivement rÃĐpudiÃĐ leur dette publique. Comme dans toutes les rÃĐpudiations de la dette, le rÃĐsultat ÃĐtait dâÃĐvacuer une lourde charge sur le dos des contribuables des Ãtats qui ont fait dÃĐfaut et rÃĐpudiÃĐ la dette.
En dehors de lâargument moral ou de la saintetÃĐ contractuelle contre la rÃĐpudiation, que nous avons dÃĐjà discutÃĐs, lâargument ÃĐconomique classique est que cette rÃĐpudiation est dÃĐsastreuse, car qui, dans son esprit droit, prÊterait à nouveau à un Ãtat qui a rÃĐpudiÃĐ ? Mais le contre-argument efficace a rarement ÃĐtÃĐ pris en compte : pourquoi davantage de capitaux privÃĐs devraient Être versÃĐs dans les trous à rats de lâÃtat ? Câest prÃĐcisÃĐment lâassÃĻchement du crÃĐdit public futur qui constitue lâun des principaux arguments en faveur de la rÃĐpudiation, car cela signifie lâassÃĻchement avantageux dâun canal majeur dÃĐtruisant inutilement lâÃĐpargne du public. Ce que nous voulons, câest une ÃĐpargne abondante et de lâinvestissement dans les entreprises privÃĐes, et un Ãtat minimal, à petit budget, austÃĻre et maigre. Les gens et lâÃĐconomie ne peuvent croÃŪtre de maniÃĻre prospÃĻre et fertile que lorsque lâÃtat est affamÃĐ et chÃĐtif.
La prochaine grande vague de rÃĐpudiation de la dette ÃĐtatique est venue dans le Sud aprÃĻs le flÃĐau de lâoccupation du Nord et le fait que la reconstruction leur ait ÃĐtÃĐ enlevÃĐe. Huit Ãtats du Sud (Alabama, Arkansas, Floride, Louisiane, Caroline du Nord, Caroline du Sud, Tennessee et Virginie) ont procÃĐdÃĐ, vers la fin des annÃĐes 1870 et le dÃĐbut des annÃĐes 1880, sous des rÃĐgimes dÃĐmocrates, à une rÃĐpudiation de la dette imposÃĐe à leurs contribuables par lâaventure corrompue et gaspilleuse des Ãtats radicaux rÃĐpublicains en reconstruction.
Prospectives
Donc que peut-on faire maintenant ? La dette fÃĐdÃĐrale actuelle est de 3,5 billions de dollars. Environ 1,4 billions de dollars, soit 40%, est dÃĐtenu par lâun ou lâautre organisme de lâÃtat fÃĐdÃĐral. Il est ridicule pour un citoyen dâÊtre imposÃĐ par un bras de lâÃtat fÃĐdÃĐral (le fisc) à payer les intÃĐrÊts et le principal de la dette dÃĐtenue par un autre organisme de lâÃtat fÃĐdÃĐral. Cela permettrait de sauvegarder beaucoup dâargent du contribuable, et ÃĐconomiserait de lâÃĐpargne dâun gÃĒchis de plus, dâannuler purement et simplement cette dette. La prÃĐtendue dette est simplement une fiction comptable qui fournit un masque sur la rÃĐalitÃĐ et fournit un moyen commode de frapper dâune amende le contribuable. Ainsi, la plupart des gens pensent que lâAdministration de la sÃĐcuritÃĐ sociale prend leurs primes et les accumulent, peut-Être par un investissement sain, puis ÂŦ remboursera Âŧ le citoyen ÂŦ assurÃĐ Âŧ quand il aura 65 ans. Rien ne pourrait Être plus ÃĐloignÃĐ de la vÃĐritÃĐ. Il nây a pas dâassurance et il nây a pas de ÂŦ fonds Âŧ, comme il doit y en avoir dans nâimporte quel systÃĻme dâassurance privÃĐ. LâÃtat fÃĐdÃĐral prend simplement les ÂŦ primes Âŧ (les impÃīts) de SÃĐcuritÃĐ sociale sur la personne jeune, les utilise dans les dÃĐpenses gÃĐnÃĐrales du TrÃĐsor, et puis, lorsque la personne atteint lâÃĒge de 65 ans, prend lâargent de quelquâun dâautre pour payer la ÂŦ prestation dâassurance Âŧ. La SÃĐcuritÃĐ sociale, peut-Être lâinstitution la plus vÃĐnÃĐrÃĐe dans la politique amÃĐricaine, est ÃĐgalement le plus grand racket de toutes. Câest tout simplement une chaÃŪne de Ponzi gÃĐante contrÃīlÃĐe par lâÃtat fÃĐdÃĐral. Mais cette rÃĐalitÃĐ est masquÃĐe par lâachat dâobligations dâÃtat par lâAdministration de sÃĐcuritÃĐ sociale, le TrÃĐsor dÃĐpensant ensuite ces fonds dans ce quâil veut. Mais le fait que lâAdministration de sÃĐcuritÃĐ sociale a des obligations dâÃtat dans son portefeuille, et perçoit des intÃĐrÊts et le paiement du contribuable amÃĐricain, lui permet de se faire passer pour une entreprise assurantielle lÃĐgitime.
Lâannulation des obligations dÃĐtenues par les agences fÃĐdÃĐrales a donc rÃĐduit la dette fÃĐdÃĐrale de 40%. Je prÃĐconiserais de passer à la rÃĐpudiation pure et simple de la dette entiÃĻre, et de laisser les morceaux tomber oÃđ ils peuvent. Le rÃĐsultat glorieux serait une baisse immÃĐdiate de 200 milliards de dollars dans les dÃĐpenses fÃĐdÃĐrales, avec au moins la chance dâobtenir une coupe ÃĐquivalente en impÃīts.
Mais si ce systÃĻme est considÃĐrÃĐ comme trop draconien, pourquoi ne pas traiter lâÃtat fÃĐdÃĐral comme est traitÃĐe une faillite privÃĐe (en oubliant le Chapitre 11) ? LâÃtat est une organisation, alors pourquoi ne pas liquider les actifs de cette organisation et payer les crÃĐanciers (les dÃĐtenteurs dâobligations ÃĐtatiques) par une part proportionnelle de ces actifs ? Cette solution ne coÃŧterait rien aux contribuables et une fois de plus, le soulagerait de 200 milliards de dollars de paiement des intÃĐrÊts annuels. LâÃtat fÃĐdÃĐral des Ãtats-Unis devrait Être contraint de restituer ses biens, de les vendre aux enchÃĻres, et ensuite de payer les crÃĐanciers en consÃĐquence. Quels actifs ÃĐtatiques ? Il y a beaucoup dâactifs, de la TVA aux domaines nationaux, comme diverses structures telles que La Poste. Le siÃĻge massif de la CIA à Langley, en Virginie, devrait rapporter une belle somme pour suffisamment de logements en copropriÃĐtÃĐ pour lâensemble de la main-dâÅuvre à lâintÃĐrieur de la rocade. Nous pourrions peut-Être ÃĐjecter les Ãtats-Unis des Nations Unies, rÃĐcupÃĐrer les terres et les bÃĒtiments, et les vendre pour un logement de luxe sur la CÃīte est oÃđ vivent de nombreuses cÃĐlÃĐbritÃĐs. Un autre heureux hasard de ce processus serait une privatisation massive des terres socialisÃĐes de lâouest des Ãtats-Unis et du reste de lâAmÃĐrique. Cette combinaison de la rÃĐpudiation et de la privatisation serait un long chemin pour rÃĐduire le fardeau fiscal, en ÃĐtablissant la soliditÃĐ financiÃĻre, et en dÃĐsocialisant les Ãtats-Unis.
Pour aller sur cette voie, cependant, nous devons dâabord nous dÃĐbarrasser de la mentalitÃĐ fallacieuse qui amalgame public et privÃĐ, et qui traite la dette publique comme sâil sâagissait dâun contrat de production entre deux propriÃĐtaires lÃĐgitimes.
â
Commentaires rÃĐcents