La France coule et notre aristocratie administrative sâen fiche royalement. Lâessentiel câest que leurs privilèges perdurent.
Jack Lang ayant un jour déclaré que le Parti Socialiste était celui de lâintelligence, il est donc logique de penser que lorsque ce dernier est au pouvoir, notre pays le devient de facto. Câest du reste comme cela quâil faut prendre lâétrange décision des dirigeants de Facebook dâimplanter, à Paris, leur laboratoire de recherche sur lâintelligence artificielle. Il est vrai quâen matière dâartifice, avec les socialistes, nous sommes en avance de plusieurs siècles sur les autres nations. Des courbes du chômage qui nâen finissent plus de sâinverser négativement, en passant par toutes les usines à gaz fiscales destinées à rééduquer les déviants, à inciter les citoyens à Åuvrer pour la planète, nous ne manquons pas de solutions fictives à proposer aux grands défis de notre époque. Le tout en respectant les grands principes républicains qui sont, on lâaura compris, le credo de nos temps obscurs. Du reste, quel plus bel exemple dâintelligence artificielle que celui de notre Président bien mal aimé, lui qui nâa pas son pareil pour, toujours, nous dénicher LA connerie à ne pas faire.
La République nous (r)appelle
Dernière stupidité en date : contester puérilement le nom dont vient de se doter lâUMP. Comble de lâhorreur pour un socialiste « normal », la République, quâil invoque totémiquement du soir au matin, pour nous vendre tout et son contraire, est préemptée par le camp dâen face. Marine Le Pen eût-elle décidé de découper son père en rondelles en adoptant cette dénomination que les PS nâauraient pas été plus indignés. Comment ce facho de Sarkozy a-t-il bien pu oser faire main basse sur les oripeaux dont se drape le socialisme dès quâil sâagit de diffuser sa moraline délétère ? Et la médiacratie, en service commandé, dâembrayer derrière le PS pour dénoncer le « scandale ».
En admettant que plus grand monde ne se souvienne de lâUNR et de lâUDR, les temps du RPR ne sont pas si lointains quâil faille pousser des cris dâorfraie à la seule perspective de voir des gens de droite se référer à la République, fut-elle la cinquième du nom. Ils nâallaient tout de même pas sâappeler « Les Monarchistes » pour se conformer aux clichés véhiculés par des socialistes qui eux, câest bien connu, « ne sont animés que des meilleures intentions ». En tout cas, une chose est sûre, ils ne risquaient pas de se dénommer « Les Libéraux », tant la Liberté leur est un concept, à peu près aussi étranger que le courage et la constance.
La course à lâouverture dâesprit
Si Marthe Richard nâavait pas rendu lâexercice théorique, lâaverse de bons sentiments qui attendait les militants Républicains, lors de leur congrès fondateur le 30 mai dernier, aurait pu provoquer la réaction suivante : « La tolérance, Monsieur, il y a des maisons pour cela ! » Rien ne nous aura été épargné dans le style « vivons heureux au pays du vivre ensemble ». Il est interdit de dire du mal des ministres qui coulent : la Justice pour lâune, le système « éducatif » pour lâautre. Elles sont issues des « minorités visibles » donc infaillibles. Les critiquer câest être raciste, ne pas être dâaccord câest du nazisme ! Il est exact que ces deux mammouths ne les avaient pas attendus pour branler sérieusement du manche. Il nâen reste pas moins que Tata Taubira et Cousine Belkacem achèvent leurs bêtes respectives, avec un talent et une énergie qui laisserait songeur le plus stakhanoviste des bouchers Charal. Prétendre que les politiques ne peuvent plus rien à la marche des affaires est une ânerie. Ils ne peuvent plus améliorer les choses quâà lâinsu de leur plein gré, câest un fait, mais ils peuvent, en toute bonne conscience, rendre apocalyptiques des situations déjà cauchemardesques.
Le pire dans tout cela câest que lâalternance nây changera probablement rien. Bien entendu, pour se faire élire, le candidat du moment nous promettra tout et son contraire. Encore que⦠à écouter les thuriféraires dâAlain Juppé, sa grandeur consiste justement à dire maintenant quâil ne changera rien (je lâavoue je schématise, mais câest quand même bien ce quâil fera au final sâil accède au Graal). Câest un concept comme un autre, bien que peu enthousiasmant ! Sarkozy avait été élu en 2007 en nous affirmant : « je dis ce que je fais et je fais ce que je dis ». Il a ensuite passé le plus clair de son mandat à faire ce quâil nâavait jamais dit et à faire croire quâil avait fait ce quâil avait dit. Juppé, lui, commence par dire ce quâil ne fera pas, pour être bien sûr de ne pas avoir à dire ce quâil fera. Pas étonnant quâil soit lâhomme de droite préféré de la gauche.
La stratégie « normale » de François Hollande
Pour le Président le moins populaire de la cinquième République, il nâexiste pas trente-six façons de prolonger son inaction au-delà de 2017. Alors que ses résultats lamentables devraient lâinciter à se cacher sous le tapis en attendant que ça passe, Hollande repart en campagne, comme si de rien nâétait. Il déterre les morts pour les placer au Panthéon, il court de commémoration en repentance à tel point quâil sâexcuse de tout sauf dâexister. Cette agitation frénétique nâa dâautre objectif que de tuer dans lâÅuf toute pensée stratégique rationnelle dans le marigot qui lui tient lieu de parti. Son action est si positive quâil sait quâil a autant de chance dâarriver à ses fins que Depardieu de gagner le Marathon de Paris. Pour renverser le cours des choses, il lui faut provoquer un « 21 avril à lâenvers » et éliminer le candidat de droite. Même comme cela, son élection nâest pas acquise, mais seulement vraisemblable. En effet, la France nâest pas encore mûre pour la passionaria des terrils, mais sait-on jamais, deux ans avec Hollande câest très long et tout peut arriver. Pour espérer lâemporter quand même, il nâa quâune seule solution : que les Républicains désignent Juppé comme candidat, à lâissue dâune primaire où tous les prétendants se seront écharpés sur le thème de la morale et du Front National (corollaire du thème précédent). La presse subventionnée par nos sous lây aide du reste puissamment, en faisant de Juppé le Balladur, Jospin, Ségolène Royal (rayez la mention inutile) du moment.
« Le meilleur dâentre les Républicains » (aux dires de Chirac) occupe le créneau très couru du centre bien pensant socialo-compatible. En ce sens, il « croit en lâaction de lâÃtat » (câest dâailleurs une foi quâil partage avec Marine Le Pen et Florian Philippot, mais passons bien vite). Tout le monde sait bien que ce positionnement est électoralement étroit (le centre, pas la croyance en lâinfaillibilité de lâÃtat, hélas) car peu dâélecteurs sâen satisfont (la Duhamélisation des esprits nâest pas encore complète, Deo gracias !). Même si ceux qui votent pour le centre sont très bruyamment satisfaits dâeux-mêmes, ils ne représentent guère plus de 15% des voix (au mieux). En admettant que le maire de Bordeaux sâarrache et se fasse violence en campagne (après tout, Balladur est bien monté sur une table avant de se ramasser) ses positions droits-de-lâhommistes et tolérantes ne lui vaudront pas de dépasser les 20%.
Marine, que le système médiatique poussera à fond (voir plus haut), fera autour des 30%. Il ne restera plus à Pépère quâà rassembler son camp de base (pour le PS câest acquis, depuis le « succès » de la motion Cambadélis), à limiter la dispersion extrême gauchiste à Mélenchon. Le tour sera joué et les 20% franchis. Les verts peuvent bien risquer de gripper la machine, mais leur poids électoral découlant de leurs propositions fumeuses les rend, en dehors de Paris, singulièrement négligeables. Seul Cohn-Bendit serait en mesure de fédérer les bobos mais même comme cela⦠Et voilà comment un Président haï risque de nous enfumer pour cinq longues années supplémentaires. Quand on voit ce quâil a fait en trois ans, on imagine dans quel état sera la France de 2022.
La France, lâhomme malade de lâEurope
Oui, ce nâest pas très charitable de penser que François Hollande ruinera la France au terme de son second quinquennat. Pourquoi attendre 2022, alors quâil est en passe de réaliser lâexploit aux trois cinquièmes du premier, je vous le concède. Loin de sâinverser, la courbe du chômage nâen finit pas de monter et avec elle son cortège de drames humains. Pendant ce temps-là , les socialistes sâaccrochent aux totems sociaux (CDI, seuils, prélèvements confiscatoires, représentation syndicaleâ¦) comme la vérole sur le bas-clergé. Nous sommes le seul pays dâEurope à ne pas profiter du retour de la croissance et de la baisse conjuguée du pétrole et de lâEuro : même pas mal ! Nous flirtons avec les 5,5 millions de chômeurs et une dette qui avoisine les 100% du PIB : vous reprendrez bien 150 000 emplois aidés avec vos sous supplémentaires ! Il est urgent de rétablir la confiance avec les entrepreneurs qui, seuls, peuvent créer des emplois : amis patron de PME, tu auras toi aussi ton délégué syndical ! Les socialistes ont ce talent rare, de pouvoir faire dérailler les trains en gare rien quâen les regardant.
Le pire, câest quâils ne peuvent pas comprendre que leur politique est mortifère. Câest impossible pour eux puisquâils font le bien. Un petit exemple de lâétendue de leurs bienfaits nous est donné par leur politique de maquillage des comptes de réduction des déficits. Selon lâAssociation des Maires de France, les collectivités locales représentent 37% de lâinvestissement public. Elles sont responsables dâun peu plus de 4% du déficit public et vont pourtant supporter lâessentiel des efforts de réduction de la dépense. Que pensez-vous quâil va se passer dans les prochaines années, si rien ne vient endiguer cette catastrophe ? Lâinvestissement public va sâeffondrer (-25% en 2017 par rapport à 2014), pour le plus grand bonheur de ce capitalisme, certes de connivence, mais pourtant grand pourvoyeur dâemplois peu qualifiés (BTP, services collectifs, transports).
La France coule et notre aristocratie administrative sâen fiche royalement. Lâessentiel câest que leurs privilèges perdurent. Les scandales qui se multiplient comme celui de la Présidente de lâINA qui claque 40 000 ⬠de taxis en une année, alors quâelle a un chauffeur, ne provoquent aucune réaction, à part celle de la recaser dans un placard doré au ministère de la Culture. Dans ce foutoir généralisé, la seule réforme que veulent porter les socialistes pour se trainer lamentablement jusquâen 2017, est celle du prélèvement à la source des impôts directs. Oh la belle idée que voilà  ! Comme il nâest pas question de nous faire cadeau dâune année de prélèvement, ces dingues sont en train de nous concocter une usine à gaz qui nous permettra dâapurer notre « dette fiscale » ancien système tout en nous pompant nos impôts « nouvelle formule » à la source. Payer deux fois ses impôts, en une année (ou plus, le tout est de savoir en combien de fois nous allons couper la queue du chien) voilà qui va très certainement relancer la croissanceâ¦
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