Si nous haïssons le racisme, nous devons aussi détester la guerre puisque c’est elle qui engendre toutes ces espèces malignes de racisme.
À notre époque, on observe cela à l’égard des musulmans. Les membres des deux partis diabolisent ces personnes et encouragent un sentiment anti-musulman dans l’ensemble de la population. On raconte aux chrétiens, de façon orwellienne, que « nous avons toujours été en guerre avec l’islam », que l’islam est une religion guerrière par nature, qu’« ils » s’emparent de l’Amérique avec leurs mosquées, leurs vêtements et leurs lois. Toute cette campagne ressemble à une nouvelle guerre froide, ou bien est-ce une guerre chaude dans laquelle l’islam remplace le communisme athée comme ennemi désigné ?
Ce qui frappe dans cette forme de racisme, c’est sa distance avec la réalité. Les pirates du 11 septembre n’étaient pas de fervents musulmans, mais on nous a souvent fait croire que si. Le gouvernement de Saddam Hussein était laïque, ce n’était pas un État islamique, mais on a vendu aux Américains l’idée que l’attaque contre l’Irak et les sanctions des dix dernières années contre ce pays s’effectuaient dans le cadre d’un « choc des civilisations » et étaient le début d’un long combat contre l’islam. Les élites de l’État doivent sans aucun doute être des chefs religieux chrétiens ou juifs pour croire que la lutte contre l’Islam doive être une telle priorité en matière de politique étrangère.
On oublie complètement que l’islam, le christianisme et le judaïsme vécurent en paix, parfois dans les mêmes régions d’Europe, pendant près de 700 ans entre les huitième et quinzième siècles. Cette période de l’histoire espagnole est connue comme la Convivencia, la coexistence. On la crédite en grande part d’avoir apporté à l’Europe la sagesse de la philosophie grecque.
Comment cela a-t-il pu se produire ?
Grâce au commerce, aux échanges culturels et à des institutions juridiques libérales. C’est possible. C’est possible dès aujourd’hui pour peu que nous arrêtions ce cercle vicieux d’attaques et de représailles, qui ne profite qu’aux pouvoirs en place. La paix peut revenir, mais seulement si les États-Unis cessent d’occuper les pays arabes, de soutenir des gouvernements qui ne sont pas soutenus par leur peuple, de financer l’occupation du Moyen-Orient, d’imposer des sanctions contre les pays musulmans, et de répandre des diatribes anti-musulmanes au sein de la population américaine.
Par Ron Paul Politicien americain
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