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La crÃĐation de la Banque Publique d Investissement est une faute lourde !

De gauche et de droite aucune voie ne c’est ÃĐlevÃĐ contre cette absurditÃĐ ÃĐconomique.

C’est donc mon expÃĐrience de quidam entrepreneur ayant dÃĐjà gouttÃĐ Ã  l’ANVAR ou OSEO et leurs florilÃĻges d’analyses de dossier que je vous livre cette pensÃĐe.

De tous cÃītÃĐs, on les prÃĐsente comme une panacÃĐe capable de guÃĐrir nos maux ÃĐconomiques. 

L’industrie privÃĐe est-elle partiellement moribonde? On peut y remÃĐdier par les dÃĐpenses du budget.

Y a-t-il du chÃīmage ? Cela est ÃĐvidemment dÃŧ à ÂŦ l’insuffisance du pouvoir d’achat Âŧ. Et le remÃĻde est tout aussi ÃĐvident : le Gouvernement n’a qu’à engager des dÃĐpenses assez fortes pour supplÃĐer ce ÂŦ manque à acheter Âŧ.

Les entreprises ne seraient pas assez innovantes? Avec l’argent gouvernemental, le dieu ÂŦ innovation Âŧ est la solution miracle et l’ÃĐtat va vous le donner avec ses prets aux entreprises.

La littÃĐrature repose sur cette illusion, un entrelacs d’idÃĐes fausses aux nœuds serrÃĐs.

Cette idÃĐe-mÃĻre donne naissance à toute une progÃĐniture d’inexactitudes qu’il est bon d’expliquer.

En dehors des dons gratuits que nous dispense la nature, quels que soient les biens que nous avons le dÃĐsir d’acquÃĐrir, il nous faut toujours les payer, de quelque maniÃĻre que ce soit.

Or le monde est rempli de soi-disant ÃĐconomistes qui, eux, sont remplis de thÃĐories d’aprÃĻs lesquelles on peut acquÃĐrir quelque chose pour rien.

Ils nous affirment que le Gouvernement peut dÃĐpenser sans compter, et cela sans jamais nous faire payer d’impÃīts, qu’il peut accumuler des dettes sans jamais les acquitter parce que, soi-disant, ÂŦ nous nous les devons à nous-mÊmes Âŧ.

Ces affirmations doctrinales de rÊves magnifiques de ce genre se sont toujours ÃĐcroulÃĐs dans le passÃĐ, laissant banqueroute nationale ou l’inflation. C’est le cas dÃĐmontrÃĐ par l’exemple des ex-pays de l’est.

Les dÃĐpenses de l’État doivent Être soldÃĐes au moyen de l’impÃīt, que reculer le jour fatidique du rÃĻglement de compte ne fait que compliquer le problÃĻme, que l’inflation elle-mÊme n’est autre chose qu’une forme particuliÃĻrement vicieuse de l’impÃīt.

Faisons abstraction de l’inflation et considÃĐrations monÃĐtaires, et acceptons comme une rÃĻgle que, tout ₮uro dÃĐpensÃĐ par l’État doit nÃĐcessairement Être obtenu par un ₮uro d’impÃīt.

Si nous envisageons ces choses sous cet angle, les soi-disant miracles des dÃĐpenses de l’État nous apparaissent dÃĐjà sous un tout autre jour.

Les partisans des dÃĐpenses publiques, de la BPI crÃĐent donc eux-mÊmes le problÃĻme du chÃīmage auquel ils se prÃĐtendent capables de mettre fin.

Il faut parfois redouter tout autant ÂŦ l’aide Âŧ que l’État peut apporter aux affaires que l’hostilitÃĐ qu’il peut leur montrer.

Cette prÃĐtendue aide se prÃĐsente soit sous la forme d’un prÊt direct, soit sous celle d’une garantie d’intÃĐrÊts aux emprunts privÃĐs.

Simplifions hors inflation, l’analyse de l’offre.

Ces crÃĐdits visent les Entreprises. D’aprÃĻs les politiques, les entreprises n’ont jamais assez de crÃĐdit.

Celui que les banques privÃĐes, ou les compagnies d’assurances, ou les banques de province, les entreprises leur font savoir qu’il n’est jamais ÂŦadaptÃĐÂŧ à leurs besoins. Le politique s’aperçoit sans cesse que certains manques ne sont pas comblÃĐs, et que les ÃĐtablissements publics de crÃĐdit qu’ils ont suscitÃĐs ne sont pas assez nombreux, quel que soit dÃĐjà le nombre de ceux qu’il a crÃĐÃĐ.

Les entreprises disposent peut-Être d’assez de crÃĐdits à long terme ou à court terme, mais, dit-on alors, ils n’ont pas assez de crÃĐdit à ÂŦmoyenÂŧ terme, ou bien l’intÃĐrÊt en est trop ÃĐlevÃĐ, ou bien encore on se plaint que les crÃĐdits privÃĐs ne soient accordÃĐs qu’à des entreprises riches et prospÃĻres.

Si bien que les politiques favorisent en capitaux des banques par des lois tendant à autoriser l’ouverture de nouveaux ÃĐtablissements ÃĐtatiques de crÃĐdit type BPI ou Oseo ou l’exposÃĐ de formules nouvelles de prÊt s’empilent les unes sur les autres tout au long de la lÃĐgislature.

La confiance que l’on apporte à cette politique du crÃĐdit, repose sur deux raisonnements de bien courte vue. L’un consiste à ne considÃĐrer la question que du point de vue de l’entreprise qui emprunte, l’autre à ne penser qu’à la premiÃĻre partie de l’opÃĐration.

Tout crÃĐdit, aux yeux d’un emprunteur honnÊte, doit ÃĐventuellement Être remboursÃĐ. Car le crÃĐdit est une dette. Demander davantage de crÃĐdit n’est pas autre chose que demander à augmenter le volume de ses dettes. Et si l’on employait couramment ce dernier terme plutÃīt que le premier, tout cela serait beaucoup moins attrayant.

Ne traitons que des crÃĐdits fait par la BPI aux entreprises, directement par les caisses de l’État, soit ceux garantis par lui. Rappelons que la BPI n’a pas d’argent, mais que l’argent qu’elle prÊte est de l’argent empruntÃĐ sur la base de la caution de ses actions dans les entreprises publiques ou privÃĐes.

Ces prÊts sont de deux types principaux. L’un permet à l’entreprise de garder sa part du marchÃĐ ou l’accroÃŪtre, l’autre est un prÊt de capitaux accordÃĐ bien souvent à l’entreprise qui dÃĐbute, afin de lui permettre d’acheter locaux ou outils de travail.

Au premier abord ce prÊt paraÃŪt vraiment d’excellente nature. Voici une entreprise pauvre, vous dit-on, sans aucun moyen d’existence. Il serait cruel et bien infructueux de mettre tous ses salariÃĐs au pÃīle emploi. Achetez-leur des outils, mettez-les au travail, faites-en des citoyens producteurs et dignes de considÃĐration.

Ils ajouteront le produit de leur travail à la production nationale, et s’acquitteront de leur dette grÃĒce à la vente de leurs productions. Ou bien voici une entreprise qui s’ÃĐreinte à travailler avec des outils dÃĐsuets, faute d’argent pour s’acheter des machines modernes. Avancez-lui l’argent, elle accroÃŪtra ainsi sa productivitÃĐ, et il aura vite remboursÃĐ ce prÊt, grÃĒce au meilleur rendement de sa production. Et ainsi, non seulement vous accroissez son bien-Être et la remettez sur pied, mais vous enrichissez ÃĐgalement la sociÃĐtÃĐ par ce rendement accru. Et notre politicien ou KeynÃĐsien de conclure: le crÃĐdit coÃŧte au Gouvernement et aux contribuables moins que rien puisqu’il est ÂŦpayantÂŧ.

En rÃĐalitÃĐ, examinons d’un peu plus prÃĻs ce qui se passe tous les jours de par l’institution du crÃĐdit privÃĐ. Qu’un particulier dÃĐsire acheter une entreprise et ne possÃĻde, par exemple, que la moitiÃĐ ou le tiers de ce qu’elle coÃŧte ; un voisin ou une caisse d’ÃĐpargne lui prÊtera le complÃĐment sous forme d’une hypothÃĻque sur l’usine. S’il dÃĐsire ensuite acheter une machine, la compagnie des machines elle-mÊme, ou une banque lui permettra de l’acheter pour le tiers de son prix d’achat, avec la facultÃĐ de s’acquitter du reste par acomptes, grÃĒce aux bÃĐnÃĐfices accrus que ce mÊme machine lui permettra de rÃĐaliser.

Mais il existe une diffÃĐrence fondamentale entre les prÊts allouÃĐs par les prÊteurs privÃĐs et ceux accordÃĐs par la BPI. Le prÊteur privÃĐ risque ses propres fonds dans l’affaire (un banquier, il est vrai, risque les fonds d’autrui, ou de sa crÃĐation monÃĐtaire, mais si cet argent est perdu, il lui faut, soit compenser cette perte en prenant sur sa fortune personnelle, soit faire faillite). Quand les gens risquent leur argent personnel, ils sont gÃĐnÃĐralement fort prudents dans leurs enquÊtes, et ils se renseignent toujours trÃĻs exactement sur l’honnÊtetÃĐ de l’emprunteur, la valeur de son travail et l’opportunitÃĐ de sa demande.

Si seulement la BPI agissait selon ces mÊmes critÃĻres, il n’aurait absolument plus aucune raison de s’occuper de cette question. Pourquoi remplirait-il cet office que des entreprises privÃĐes font? Le mÃĐtier des banques est de prÊter de l’argent. A quoi servirait elle puisque les banques classiques le font.

Mais presque toujours le politique opÃĻre sur d’autres donnÃĐes. Il prÃĐtend que s’il s’occupe de crÃĐdit, c’est qu’il doit rendre service à des gens qui ne peuvent s’en procurer auprÃĻs des banques privÃĐes. Cela revient à dire que les institutions qui prÊtent au nom de l’État, vont courir des risques avec l’argent des autres. Celui des contribuables, celui du capital des actions que l’ÃĐtat dispose en temps que caution. Des risques que les prÊteurs privÃĐs n’ont pas voulu courir avec leur argent personnel. L’ÃĐtat assÃĻche l’offre de crÃĐdit pour les entreprises qui n’ont pas besoin de lui pour le prÊter à des entreprises qui ont besoin de lui.

Et, de fait, il est admis que dans cette politique de prÊts publics, que le pourcentage des pertes est gÃĐnÃĐralement plus grand sur ces prÊts gouvernementaux que sur ceux des particuliers. Mais ils se plaisent à ajouter que ces pertes seront compensÃĐes, et bien au-delà de leur valeur, à la fois par la production accrue de ceux qui rembourseront, et mÊme aussi par celle des emprunteurs qui ne pourront rembourser.

Ce raisonnement n’est valable que si nous considÃĐrons seulement les gens à qui l’État apporte son aide, nÃĐgligeant par la mÊme ceux que cette aide mÊme prive de fonds.

Car ce que l’on prÊte ainsi en rÃĐalitÃĐ, ce n’est pas de l’argent, lequel n’est que l’instrument de paiement, mais c’est du capital. Ce qu’on prÊte rÃĐellement dans ce cas, c’est la nouvelle machine. Mais le nombre d’entreprises existantes est limitÃĐ, comme le capital disponible pour les entreprises l’est aussi. La machine prÊtÃĐ Ã  A ne peut l’Être à B.

La vÃĐritable question qui se pose est donc de savoir qui de A ou de B aura la machine?

Ceci nous conduit à mesurer les mÃĐrites de A et de B et leur capacitÃĐ productive respective. A, par exemple, est celui des deux qui saurait au besoin se procurer la machine, mÊme sans l’aide de l’État. Le banquier rÃĐgional ou ses voisins le connaissent et peuvent soupeser ses aptitudes. Ils cherchent à faire un placement de leur argent. Ils le tiennent pour un bon entrepreneur et pour un homme honnÊte, fidÃĻle à sa parole. Ils le considÃĻrent comme un ÂŦbon risqueÂŧ. Il a peut-Être dÃĐjà, grÃĒce à son travail, à sa vie modeste, à sa prÃĐvoyance, suffisamment ÃĐpargnÃĐ pour payer le quart de son entreprise. Ils lui prÊtent les trois autres quarts, et il acquiert son entreprise.

On entend souvent, à l’ÃĐtranger, les gens de finances plus ou moins fantaisistes dire que le crÃĐdit est quelque chose qu’un banquier donne à un client. Le crÃĐdit, au contraire, est une rÃĐalitÃĐ intrinsÃĻque que cet homme possÃĻde dÃĐjà en lui.

Il l’a, soit parce qu’il possÃĻde dÃĐjà des avoirs nÃĐgociables d’une plus grande valeur que le prÊt dont il fait la demande, soit parce que la confiance que l’on met en lui est due à sa bonne rÃĐputation. Et c’est cela qu’il apporte avec lui quand il entre à la banque. C’est à cause de cela que le banquier lui fait ce prÊt. Car le banquier ne donne rien pour rien.

Il se sent assurÃĐ d’Être remboursÃĐ. Il fait tout simplement l’ÃĐchange d’un crÃĐdit ou d’un avoir moins liquide contre un autre qui l’est davantage. Parfois il se trompe, mais alors ce n’est pas seulement lui qui en souffre, mais l’ensemble de la sociÃĐtÃĐ, car les valeurs que l’on escomptait voir produites par l’emprunteur ne le sont pas, et le prÊt est perdu.

Supposons maintenant que le banquier fasse un prÊt à A, qui a du crÃĐdit, mais le Gouvernement entre en scÃĻne, animÃĐ d’un esprit charitable, car, nous l’avons vu, il est en souci à cause de B.

B ne peut obtenir d’hypothÃĻque ou d’autre prÊt de ses amis parce qu’ils n’ont pas assez confiance en lui. Il n’a pas d’ÃĐconomies, sa rÃĐputation comme entrepreneur n’est pas excellente, peut-Être mÊme est-il à la charge d’une institution charitable. Pourquoi alors, disent les avocats socialistes du prÊt gouvernemental, ne pas lui permettre de redevenir un membre utile de la sociÃĐtÃĐ, l’aider et le rendre producteur en lui avançant assez d’argent pour qu’il achÃĻte une machine ou des locaux, et le mettre ainsi au travail ?

Il se peut que cela rÃĐussisse pour un cas individuel. Mais il est ÃĐvident que, en gÃĐnÃĐral, ceux que le Gouvernement choisira d’aprÃĻs ce critÃĐrium lui feront courir plus de risques que ceux qui auront ÃĐtÃĐ sÃĐlectionnÃĐs par les banques privÃĐes.

Le Gouvernement est sÃŧr de perdre plus d’argent que les banques, car le pourcentage des faillites sera plus ÃĐlevÃĐ parmi ces gens qui rÃĐussiront vraisemblablement moins bien que les autres. Finalement, à cause d’eux, beaucoup de ressources seront gaspillÃĐes. Les bÃĐnÃĐficiaires du crÃĐdit gouvernemental recevront leurs locaux ou machines aux dÃĐpens de ceux qui auraient ÃĐtÃĐ, sans cela, les bÃĐnÃĐficiaires du crÃĐdit privÃĐ.

C’est parce que B va Être dotÃĐ d’une machine que A en sera privÃĐ. A peut subir ce mÊme sort, soit parce que ces opÃĐrations de prÊt gouvernemental auront fait monter le taux d’intÃĐrÊt ou le prix d’achat des machines, soit parce qu’il n’y avait pas d’autre locaux à vendre dans le voisinage. Dans toutes ces hypothÃĻses, le rÃĐsultat final du prÊt de l’État n’est pas d’augmenter la richesse de la sociÃĐtÃĐ, mais de la rÃĐduire, parce qu’on arrive ainsi à mettre les capitaux rÃĐels disponibles (que reprÃĐsentent les locaux, les machines, etc.) non pas aux mains des plus habiles et des plus sÃŧrs, mais des emprunteurs les moins intÃĐressants.

Cela revient à dire que les fonctionnaires de l’État et des rÃĐgions vont dorÃĐnavant Être autorisÃĐs à courir des risques avec l’argent des contribuables, dont aucun ne voudrait les assumer avec son argent personnel.

Cette politique comporte des consÃĐquences nÃĐfastes de diverses sortes. Elle conduit au favoritisme car ces politiciens auront tendance à prÊter à leurs amis, ou contre effet d’annonce, ce qui ne manquera pas de faire naÃŪtre des scandales.

Elle soulÃĻvera de nombreuses rÃĐcriminations lorsque l’argent des contribuables sera prÊtÃĐ Ã  des affaires proches de la faillite. Enfin elle verse de l’eau au moulin du politique contre le contribuable car, se demandera ton à juste titre, puisque le Gouvernement court les risques d’une affaire, pourquoi ne s’en attribuerait-il pas les bÃĐnÃĐfices?

Que rÃĐpondre en effet à des contribuables qui assumeraient tous les alÃĐas d’une affaire en difficultÃĐ alors qu’on laisserait des capitalistes en rÃĐcolter les profits? (Or, c’est prÃĐcisÃĐment cela que nous faisons lorsque nous prÊtons aux entreprises sans obligation de rembourser, ainsi que nous le verrons plus loin.

NÃĐgligeons toutefois pour l’instant ces diverses consÃĐquences, et n’examinons que l’une d’entre elles, à savoir qu’une telle politique de crÃĐdit gaspillera des capitaux et rÃĐduira la production.

C’est en effet à des affaires difficiles ou tout au moins douteuses que l’on va affecter des fonds disponibles.

On les confiera à des personnes moins compÃĐtentes ou sur lesquelles on peut moins compter que celles qui les auraient obtenus sans cela. Or, ces fonds disponibles ne sont jamais illimitÃĐs, à quelque moment qu’on se place de la conjoncture ÃĐconomique (si on les distingue des simples jetons monÃĐtaires qui sortent des presses à billets). Ce que l’on accorde à B ne peut Être accordÃĐ Ã  A.

Or, nous dÃĐsirons tous placer notre argent sans trop de risques, et sur ce chapitre nous sommes tous prudents, car nous n’avons pas envie de le perdre. C’est pourquoi la plupart des prÊteurs font, avant de se dÃĐcider, une sÃĐrieuse ÃĐtude de l’affaire dans laquelle ils vont mettre leur argent. Ils pÃĻsent soigneusement les chances de profit et celles des pertes. Il leur arrive parfois, naturellement, de se tromper. Mais pour plusieurs raisons, il est vraisemblable qu’ils se tromperont moins souvent que ceux qui sont chargÃĐs de placer les fonds d’État.

D’abord parce que cet argent est à eux ou à ceux qui le leur ont confiÃĐ, tandis que lorsqu’il s’agit de fonds d’État, l’argent est celui de tous, c’est celui qui nous a ÃĐtÃĐ enlevÃĐ par les impÃīts, sans d’ailleurs nous demander notre avis sur son affectation. L’argent d’une banque privÃĐe ne sera placÃĐ que si l’on est sÃŧr qu’il rapportera un intÃĐrÊt ou un bÃĐnÃĐfice. On compte que ceux qui l’emprunteront se mettront au travail en vue de produire et de rÃĐpandre sur le marchÃĐ les objets dont le besoin se fait sentir. Les fonds d’État, eux, sont le plus souvent affectÃĐs à des buts vagues et gÃĐnÃĐraux, comme par exemple ÂŦcrÃĐer de l’emploiÂŧ.

De plus, la loi du marchÃĐ est inexorable, elle exerce une sÃĐvÃĻre sÃĐlection parmi les prÊteurs de capitaux. S’ils commettent une erreur, ils perdent leur argent et n’en ont plus à prÊter, car ce n’est que parce qu’ils ont rÃĐussi dans le passÃĐ qu’ils en ont encore de disponible pour l’avenir.

Si bien que les prÊteurs privÃĐs sont rigoureusement sÃĐlectionnÃĐs par la survivance des plus aptes.

Ceux qui prÊtent pour le Gouvernement, au contraire, sont ceux qui ont passÃĐ de brillants examens pour entrer dans l’administration, et ils ne sont capables que de rÃĐsoudre des problÃĻmes d’ÃĐcole par des hypothÃĻses, ou bien ceux qui savent trouver les meilleures raison pour justifier un emprunt, n’Être sensible qu’a ceux qui parlent leur langage, mais aussi pour expliquer en quoi ce n’est pas leur faute si l’opÃĐration a mal tournÃĐ.

Mais finalement le rÃĐsultat est là: les emprunts consentis par des prÊteurs privÃĐs utilisent à plein toutes les ressources et tous les capitaux existants beaucoup mieux que les emprunts faits par l’État. Les emprunts d’État gaspillent beaucoup plus de capitaux que les emprunts privÃĐs. Les emprunts d’État, en un mot, comparÃĐs aux emprunts privÃĐs, loin d’augmenter la production, ils la rÃĐduisent.

En rÃĐsumÃĐ, les emprunts accordÃĐs par la future BPI, voient bien B mais oublient A. Ils vous signalent celui qui reçoit des capitaux, mais ils oublient ceux qui, autrement, les auraient obtenus. Ils pensent aux projets que ces capitaux vont aider, mais ils oublient tous ceux que les sommes ainsi investies empÊcheront de rÃĐaliser. Ils supputent le bÃĐnÃĐfice proche d’un groupe particulier, mais ils ne prennent pas garde aux pertes des autres groupes, ni aux pertes que cela entraÃŪne pour l’ensemble de la sociÃĐtÃĐ.

Nous sommes en prÃĐsence d’une illustration de plus de cette idÃĐe politique fausse qui consiste à ne considÃĐrer qu’un intÃĐrÊt particulier dans ses effets immÃĐdiats, tout en oubliant l’intÃĐrÊt gÃĐnÃĐral et ses effets plus lointains.

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