Le 10 janvier (samedi dernier, donc), au lendemain de la derniÃĻre tuerie qui achevait cette semaine barbare, pendant que la France en ÃĐtat de choc descendait spontanÃĐment en masse dans les rues, prÃĐfigurant la manifestation historique du lendemain, que faisaient Manuel Valls et SÃĐgolÃĻne Royal ? Je vous le donne en mille : ils signaient entre deux mouchoirs et en douce le dÃĐcret lançant la construction de la ligne à grande vitesse (LGV) Poitiers-Limoges. Une ineptie à 2 milliards d’euros !

115 km de voies au prix du platine. Contre l’avis nÃĐgatif du Conseil d’État dÃĐbut dÃĐcembre. Contre la mise en garde de la Cour des comptes en octobre dernier, laquelle dÃĐnonçait dÃĐjà et en pure perte ÂŦ les folles dÃĐrives du TGV Âŧ. Un rapport qui ÃĐtablissait que ÂŦ le maillage extrÊmement large du territoire – pour satisfaire tous les ÃĐlus — est une hÃĐrÃĐsie ÃĐconomique. Les TGV desservent ainsi 230 gares en France, un outil d’amÃĐnagement du territoire ruineux. Âŧ

Une commission nommÃĐe ÂŦ MobilitÃĐ 21 Âŧ avait pourtant ÃĐtÃĐ chargÃĐe par le gouvernement de ÂŦ fixer en 2013 des prioritÃĐs aux grands projets d’infrastructures Âŧ, comme le rappelle Le Figaro. Et elle a rendu sur cette ligne un avis nÃĐgatif. Qu’importe. Comme le confie le dÃĐputÃĐ UDI Bertrand Pancher au quotidien, il s’agit là à l’ÃĐvidence d’ÂŦ une dÃĐcision guidÃĐe par l’intÃĐrÊt particulier qui prend le pas sur l’intÃĐrÊt gÃĐnÃĐral Âŧ.

L’intÃĐrÊt particulier d’un certain François Hollande assurÃĐment, qui se vit toujours en prÃĐsident du conseil gÃĐnÃĐral de CorrÃĻze. Hollande qui ne voudrait pas fÃĒcher sa marraine Bernadette Chirac, qui crÃĻvera elle aussi les griffes plantÃĐes dans son fauteuil d’ÃĐlue. Hollande qui s’est rabibochÃĐ avec SÃĐgolÃĻne Royal, qui lui sert dÃĐsormais de soldat à tout faire et à qui il ne refuse rien, pas plus le fiasco de l’ÃĐcotaxe que ses caprices ferroviaires.

Des gares vides, il n’en manque pas sur le trajet de nos TGV. VendÃīme, ChÃĒtellerault, Le Creusot, pour ne citer qu’elles, ou encore celle du Futuroscope de Poitiers, par exemple, qui ne voit parfois passer en hiver qu’un seul voyageur par jour. Le groupe ferroviaire SNCF et RFF traÃŪne dÃĐjà un boulet de 44 milliards d’euros de dettes. Certaines lignes sont dÃĐficitaires à plus de 80 %. Et qu’importeÂŦ l’ÃĐcologie Âŧ dont on nous rebat pourtant les oreilles. Avant que n’ÃĐclatent les tueries islamistes, la France a vÃĐcu un pic de pollution, particuliÃĻrement aigu dans la vallÃĐe de Chamonix. On a mÊme interrompu un moment le trafic des camions les plus pollueurs sous le tunnel du Mont-Blanc. S’inquiÃĻte-t-on alors du ferroutage moribond ? Non. On continue de s’ÃĐcharper sur le tracÃĐ du TGV Lyon-Turin.

Un problÃĻme ? Aucun. Comme l’a dit François Hollande pour les emplois aidÃĐs :ÂŦ Pas grave, c’est l’État qui paye. Âŧ Mais dis-moi, mon gros, c’est qui, ÂŦ l’État Âŧ ?

Source Marie Delarue