
 Bertrand est entrepreneur. Câest un ancien commercial salariĂŠ de la mĂŠtallurgie. En 2000, il avait remarquĂŠ dans sa prospection en clientèle que le crĂŠneau du rayonnage des rĂŠserves de grandes surfaces ĂŠtait intĂŠressant, mais son employeur de lâĂŠpoque ne sâintĂŠressait quâa lâautomobile, et jugeait que le crĂŠneau ĂŠtait trop petit, et la diversification de ce cotĂŠ hasardeuse. La grande distribution câĂŠtait pas pour eux. Alors Bertrand a dĂŠmissionnĂŠ. TerminĂŠ le salaire de cadre, le 13eme mois, les tickets resto de la multinationale, le CE et la relative sĂŠcuritĂŠ de lâemploi. Il câest lancĂŠ seul. il a pris tous les risques, et quittĂŠ une carrière toute tracĂŠe.
Pour crĂŠer son entreprise spĂŠcialisĂŠe en rayonnages des rĂŠserves pour la grande distribution, il a gagĂŠ sa maison pour disposer des fonds dâamorçage. Pour complĂŠter il a demandĂŠ Ă sa famille. Mais en France devenir actionnaire dâune entreprise privĂŠe et encore plus nouvelle, nâattire pas grand monde. En plus sa famille est Ă gauche, tendance ÂŤÂ alter mondialiste , pourtant, ils ont bien intĂŠgrĂŠ le fait quâun actionnaire peut perdre son capital en cas dâĂŠchec, bien que leurs reprĂŠsentants politiques insistent sur le cotĂŠ ĂŠvident de dividendes des investisseurs. Ils prĂŠfèrent assurer avec des placements ĂŠtatiques. Et pourtant ils ont tous bien plus de 50 000⏠dâĂŠconomie dans des bas de laine sĂŠcurisĂŠs.
Alors Bertrand a trouvĂŠ son meilleur ami, qui a mis 50 000âŹ. Contrairement Ă la famille, il nâavait pas lâargent. Il a empruntĂŠ pour Bertrand. Sans garanties dâun retour. Rare et exceptionnel en France. On avait dit Ă Bertrand quâil y avait des ÂŤÂ aides  pour les crĂŠateurs. Effectivement, il a eu droit Ă lâADIE, un petit prĂŞt. Juste de quoi acheter la valeur du tapis de la porte dâentrĂŠe de son entreprise. Il a vite laissĂŠ tomber les aides. Les obtenir câest un emploi Ă plein temps, et quand on dĂŠmarre, le temps on lâa pas.
Fin 2000, Bertrand est devenu ÂŤÂ patron . Il a crĂŠĂŠ son entreprise spĂŠcialisĂŠe en rayonnages des rĂŠserves pour la grande distribution. Pendant 20 mois, il nâa reçu absolument aucun revenu. Ăa lui fera de la ÂŤÂ dĂŠcote  de pension quand lâheure de sa retraite viendra. Prendre son indĂŠpendance, ça donne pas des bonifications, que des malus dans le social clientĂŠlisme Ă la Française.
Dans les annĂŠes 2000, le marchĂŠ Français a vu lâexpansion de nouvelles surfaces, les ÂŤÂ hard discountÂť. Il a eu la chance quâune chaĂŽne lui laisse sa chance et lui permette de dĂŠmarrer et le faire dĂŠcoller en 2001-2003. Dâautres clients sont venus complĂŠter son chiffre dâaffaire. La croissance a ĂŠtĂŠ tranquille et constante jusque la crise de 2008-2009.
En janvier 2008, Bertrand avait dans son entreprise 26 personnes, dont Didier, le fils du CĂŠgĂŠtiste Chalux. LâannĂŠe 2007 avait ĂŠtĂŠ une très bonne annĂŠe, et 2008 dĂŠmarrait sur les chapeaux de roue. Bertrand a dĂŠcidĂŠ en dĂŠbut 2008 dâinvestir lourdement dans du matĂŠriel de production en ce dĂŠbut dâannĂŠe, en janvier 2008. Une belle somme, 1 million dââŹuros. Payable en 4 annuitĂŠs Ă raison de 250 000⏠par an chaque 15 dĂŠcembre sur 2008, 2009, 2010, 2011. Un quart par annĂŠes. De janvier Ă septembre 2008, le carnet de commande fut au delĂ de toutes espĂŠrances. Une croissance de +30% par mois. Et fut venu le mois de âŚ..septembre 2008. Un choc! La crise des supprimes, un arrĂŞt brutal et violent des commandesâŚ.De septembre 2008 Ă dĂŠcembre 2008, lâentreprise de Bertrand est passĂŠe de +30% par mois Ă -40%, 2009 annonçant aucune amĂŠlioration du carnet de commande.
Bertrand tient une comptabilitĂŠ, il remet la totalitĂŠ des chiffres de janvier 2008 Ă dĂŠcembre 2008 dans les mains dâun comptable. Le comptable a 3 mois pour sortir le bilan. Il doit ĂŞtre ensuite validĂŠ par un commissaire aux comptes Câest comme cela en France. Le bilan validĂŠ de 2008 sortira le 20 mars 2009. Un beau bĂŠnĂŠfice sur le papier pour Bertrand. 11% avant impĂ´ts. Mais en mars 2009, Bertrand a dâautres soucis. Le monde a changĂŠ. Les commandes nâarrivent plus avec la crise des supprimes qui vient de dĂŠmarrer. Il faut payer les investissements de 2008. Les nouvelles commandes qui arrivent sont signĂŠes Ă perte, Bertrand les prend pour maintenir lâactivitĂŠ, mais elles entament les rĂŠserves financières de lâentreprise. Lorsquâil envoie son personnel sur un nouveau chantier, il perd plus dâargent quâil en gagne. Bertrand ne peut continuer Ă signer les mauvais contrats proposĂŠs par le marchĂŠ, Ă perte pour faire travailler le personnel. Sâacharner dans cette voie, câest tuer lâentreprise.
En Mai 2009, Bertrand dĂŠcide alors Ă la vu du carnet de commandes vides, de licencier 10 personnes. Se sera son premier conflit social. Didier, la fils de Chalux le CĂŠgĂŠtiste, au lieu de nĂŠgocier les dĂŠparts, utilisera le conflit politiquement et lâexportera vers les mĂŠdias. Lâeffet sera dĂŠsastreux pour lâentreprise. Les palettes brĂťlĂŠes devant lâentreprise, et le ÂŤÂ sitting-up merguez  devant lâentreprise sera vu au 20h de France3 rĂŠgion, vu par les clients, lâimage aggravera la baisse des commandes.
Bertrand nâĂŠtait jamais passĂŠ Ă la TV avant, bien quâil a rĂŠussit a crĂŠer une activitĂŠ qui emploie 26 personnes La rĂŠussite nâest pas mĂŠdiatique, la chute dâun entrepreneur au contraire attire les mĂŠdias. Il appris plus tard que France 3 rĂŠgion ĂŠtait phagocytĂŠ par le syndicat CGT. Une sorte de succursale de lâinfo du PCF. Les patrons, les employeurs, sur cette chaĂŽne sont toujours prĂŠsentĂŠs partialement comme sur tous les services publics. On apprend toujours Ă ses dĂŠpends.
La CGT dans une chaĂŽne du raisonnement socialiste de mauvaise foix exposera des poncifs,ÂŤune entreprise qui fait des bĂŠnĂŠfices ne doit pas licencierÂť, accompagnĂŠ de slogans du type ÂŤÂ licenciement boursier, . Lâentreprise de Bertrand nâest mĂŞme pas cotĂŠe.
Lâentreprise bĂŠnĂŠficiaire, Bertrand ne peut garder des salariĂŠs avec un carnet de commande videâŚ.
En 2010 lâentreprise de Bertrand nâa plus que 12 personnes. Les effectifs comme le chiffre dâaffaire ont fondu comme neige au soleil. 2010 fut une annĂŠe terrible de janvier Ă septembre. Il a encore du licencier. La concurrence malmenĂŠe sur le marchĂŠ automobile est arrivĂŠ sur son marchĂŠ pour trouver une diversification. Bertrand, a perdu des clients, les commandes sont maigrelettes. Les dernières ĂŠchĂŠances des investissement de 2008, on passĂŠ le compte bancaire de Bertrand dans le rouge, la banque câest servie de ce prĂŠtexte pour lui limiter les autorisations de dĂŠcouvert et facturer une montagne dâagios dĂŠbiteurs. A lâĂŠtĂŠ 2010, Bertrand câest posĂŠ la question de fermer. GĂŠrer de la dĂŠcroissance, on nâen voit pas le bout. Sa maison est toujours gagĂŠe, il pensait la perdre. Moralement, Bertrand a ĂŠtĂŠ touchĂŠâŚLicencier des salariĂŠs, pour partager avec ce qui restent un gâteau de plus en plus petit, mine le moral et le physique. Jusquâau mois de septembre 2010.
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Septembre 2010 la sortie de crise!
En septembre 2010, une chaĂŽne de magasin alimentaire de plusieurs centaines dâhypermarchĂŠ vient le voir en dĂŠlĂŠgation. Ils ouvrent un nouveau concept, les ÂŤdrivesÂť. Câest un local amĂŠnagĂŠ dĂŠpendant du supermarchĂŠ ou lâhypermarchĂŠ local avec un principe de commande par Internet. En plus, chaque magasin peut en ouvrir plusieurs. Ce client Ă succursales multiples lui remettra un cahier des charges de plusieurs dizaines dâouvertures par mois sur 2011, 2012, 2013.
Bertrand a bien eu une commande dâun magasin de la chaĂŽne en province dâun drive dâun nouveau type, mais il lâavait traitĂŠ comme les autres commandes classiquement avec sĂŠrieux. Le client a apprĂŠciĂŠ le travail et se trouve très satisfait. Pour le client, câĂŠtait un test grandeur nature pour un drive devenu ĂŠtalon et rĂŠfĂŠrence de sa chaĂŽne dâhypermarchĂŠs. Ce client a un objectif de crĂŠation impressionnant sur les 3 annĂŠes qui viennent, et ce client a choisit Bertrand et le professionnalisme de son entreprise pour lâaccompagner dans cette expansion. De octobre 2011 Ă dĂŠcembre 2011, Bertrand collectionnera plusieurs bons de commande par jour. Deux mois auparavant, il en avait difficilement un par semaine voir pas du tout. Largement plus fort et impressionnant que 2008. En plus, les concurrents de ce client sont venu aussi le voir, pour lui demander les mĂŞmes services. Le bouche Ă oreille ça marche encore.
En Mars 2012 Bertrand sort le bilan dĂŠfinitif correspondant Ă 2011. Une perte globale de 80% du capital. Un passif pulvĂŠrisĂŠ. Sur le papier lâentreprise ne produit plus grand chose, mais se sont les chiffres de 2011, et nous sommes en 2012, le vent a tournĂŠ quand il a le bilan dans les mains. Bertrand passe en 2012 de 10 Ă 110 salariĂŠs, un dĂŠmĂŠnagement du siège social, le parking ne suffisant plus Ă garer les voitures du personnel. Il amĂŠnage 4 Ă 6 drives par semaine. Vous imaginez? De 10 Ă 110 personnes. Une dizaine dâembauches par mois.
France 3 nâest pas venu le voir. Les mĂŠdias prĂŠfèrent montrer les licenciements. La rĂŠussite, câest pas vendeur en 2012. La mode est plutĂ´t la chasse et la stigmatisation des patrons.
Une entreprise qui fait des pertes, et qui multiplie par 11 ses emplois. Ăa pouvait pourtant faire un beau titre.
Les signatures des clients de Bertrand valent de lâor. Les banquiers qui sont en rĂŠalitĂŠ des vendeurs dâargent, ne se sont pas arrĂŞtĂŠ Ă la lecture du bĂŠnĂŠfice, mais Ă la valeur de la signature des bons de commande. Lâentreprise a un nouveau dĂŠcouvert autorisĂŠ impressionnant. Preuve que au moins pour eux le bĂŠnĂŠfice ou la perte sur un bilan nâest pas aussi important que les mĂŠdias et la pensĂŠe socialiste dominante, comme le croit la majoritĂŠ de la population.
En 2011, le bĂŠnĂŠfice de lâentreprise de Bertrand publiĂŠ en 2012 sera un ÂŤÂ super-bĂŠnĂŠfice . Lâami qui lui avait prĂŞtĂŠ 50 000⏠il y a 12 ans avait reçu deux fois des sommes symboliques en 2007 et 2008 en dividendes, mais lĂ il a ĂŠcarquillĂŠ les yeux avec le virement de Bertrand. Il a reçu de quoi sâacheter un appartement cash. La famille de Bertrand, ne veut toujours pas investir. Leur idole MĂŠlenchon fustige Ă la TV les actionnaires, ils vont quand mĂŞme pas jouer les capitalistes. Permettre a une entreprise de trouver du cash, pour eux câest immoral. Nâoublions pas quâils sont altermondialistes fonctionnarisĂŠs. La croissance ou la dĂŠcroissance dâune entreprise fusse t-elle dâun membre de la famille ne leur empĂŞche jamais Ă la fin du mois de recevoir leur salaire. En plus ça ne leur a mĂŞme jamais venu Ă lâesprit de se proposer de devenir actionnaire.
Bertrand en 2012 effacera plusieurs annĂŠes de dettes, fera des investissements. En 2013, les clients de Bertrand semblent toujours satisfait de la qualitĂŠ des prestations quâil offre. Il faut dire que câest devenu la rĂŠfĂŠrence du drive ÂŤÂ clĂŠ en main . LâannĂŠe 2012 lâa rendu extrĂŞmement professionnel dans cette niche de marchĂŠ. Les concurrents de Bertrand nâont pas cette expĂŠrience et lâavance professionnelle spĂŠcialisĂŠe de Bertrand et son ĂŠquipe.
Pourtant, derrière se ÂŤÂ super bĂŠnĂŠfice , Bertrand estime aujourdâhui en 2013 quâil a assez de personnel maintenant. Les drives se construisent toujours, mais, le marchĂŠ un moment ou un autre arrivera Ă son maximum. Le bouche Ă oreille agit aussi dans le mauvais sens, des concurrents vont pas tarder Ă montrer le bout de leur nez. On reste rarement seul sur un crĂŠneau porteur. Bertrand au delĂ de 2013, naviguera Ă vue. Câest un gestionnaire prudent.
La ministre du commerce, Sylvia Pinel, toujours en mal dâinterventionnisme sur lâĂŠconomie, comme toute socialiste sorti des grandes ĂŠcoles nâayant jamais travaillĂŠ dans une entreprise de sa vie, pour se donner une contenance et exister politiquement, toujours Ă lâaffĂťt dâun lobby, a dĂŠjĂ commencĂŠ a envisager des taxes sur les drives. Comme quoi ces gens lĂ dès qu’ils voient que quelque chose commence a fonctionner, ils s’empressent de le dĂŠtruire.
Cela fait maintenant 13 ans que Bertrand est chef dâentreprise. Cela fait 13 ans quâil gère une entreprise et quâil constate que le bĂŠnĂŠfice nâa aucun effet sur lâembauche. Une entreprise peut afficher des pertes et embaucher comme l’inverse.
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Il y a une certitude ĂŠconomique qui dĂŠcoule de lâhistoire de Bertrand.
Le bĂŠnĂŠfice est simplement une photo de lâentreprise sur des activitĂŠs passĂŠes N-1, lâembauche se fait sur les perspectives futures de lâentreprise jamais sur son passĂŠ. Le bĂŠnĂŠfice câest le passĂŠ.
Alors quand vous entendrez un politicien, un syndicaliste, un journaliste, quand vous lirez votre journal ou ĂŠcoutez les commentateurs Ă la TV ou Ă la radio, expliquer quâune entreprise dĂŠbauche alors quâelle fait des bĂŠnĂŠfices, vous analyserez que câest une construction sĂŠmantique socialiste, une habitude de pensĂŠe instinctive. Car au moins vous avez appris ce que 90% de la France ne sait pas.
Il nây a pas corrĂŠlation entre le bĂŠnĂŠfice et lâemploi.