
Sâil y a des sujets qui mĂŠritent amples discussions et dĂŠbats, il y a en revanche une plĂŠthore de clichĂŠs dans les dĂŠbats politiques qui ont la vie dure. Sans dĂŠvelopper une liste exhaustive de contre-arguments, voici quelques points que je considère comme clĂŠs, avec dâautres liens pour approfondir et rebuter les clichĂŠs les plus rĂŠpandus. Jâai mĂŞme une certaine difficultĂŠ Ă les qualifier dâarguments ÂŤÂ libĂŠraux  dans la mesure oĂš â disons-le â ce nâest que du bon sens et un minimum de connaissance ĂŠconomique.
1. Rien nâest gratuit
Vous seriez surpris de voir Ă quel point la croyance que les services publics sont gratuits est profondĂŠment ancrĂŠe dans les esprits populaires. Croyance qui est largement exploitĂŠe par les diffĂŠrents partis populistes, prompts Ă ĂŠtablir comme programme une liste de choses que les ĂŠlecteurs voudraient ne pas avoir Ă payer pour.
Pourtant, tout ce qui est fournit par lâĂtat a un cout, Ă moins dâavoir des fonctionnaires bĂŠnĂŠvoles. LâĂtat français est dâailleurs dâune ingĂŠniositĂŠ sans limite pour masquer les prĂŠlèvements en tous genres. Qui sait, parmi la population, que ce sont les cotisations qui paient la sĂŠcuritĂŠÂ sociale ? Que les cotisations ÂŤÂ patronales  existent ? Que ce ne sont pas les patrons qui les paient, mais les salariĂŠs ? Qui sait que lâimpĂ´t sur le revenu nâest payĂŠ que par la moitiĂŠÂ des mĂŠnages français ? Quâil est un des plus faibles dâEurope contrairement aux idĂŠes reçues ? Qui sait que la TVA reprĂŠsente le double de lâimpĂ´t sur le revenu ?
Donc, la prochaine fois que vous entendez ÂŤÂ X devrait ĂŞtre gratuit , il faut comprendre ÂŤÂ Au lieu de payer X directement Ă la caisse, vous allez payer un supplĂŠment dâimpĂ´t mais vous pourrez en prendre autant que vous voulez, il faudra payer des bureaucrates pour gĂŠrer ce système, et il faudra obĂŠir Ă tout un tas de restrictions pour en obtenir. 
2. Taxer les riches ne rapporte que très peu
Et câest communĂŠment admis, mĂŞme parmi les intellectuels qui voudraient taxer les riches. Thomas Piketty, quâon peut difficilement qualifier de capitaliste primaire, a lui-mĂŞme reconnu dans son livre quâune super taxe sur les riches ne rĂŠcolterait pas ĂŠnormĂŠment dâargent. Le but, explique-t-il, est purement dissuasif et non de financer les services publics.
Jây vois une raison assez simple : les super riches sont beaucoup moins nombreux quâon ne le croit. Ce nâest pas le ÂŤÂ 1%  pour reprendre la formulation couramment admise, puisque pour faire partie des 1% les plus riches du monde il faut gagner approximativement le salaire amĂŠricain mĂŠdian. LâĂŠnorme richesse des ultra-riches est concentrĂŠe dans un cercle encore plus restreint, le ÂŤÂ 0.1%  si vous prĂŠfĂŠrez. Et si vous preniez tout, la somme peut paraitre ĂŠnorme au premier abord mais elle serait bien vide absorbĂŠe par les rouages de lâĂtat, qui rappelons-le dĂŠpense 1900 milliards dâeuros par an, soit 5.2 milliards par jour. La fortune des ultra-riches ne parait ĂŠnorme que parce quâelle est concentrĂŠe en quelques mains.
3. Les politiques nâont aucune idĂŠe de ce quâils font
Pardon pour lâargument de bas ĂŠtages, mais la raison pour laquelle je me suis intĂŠressĂŠ Ă la politique est parce que jâai vu Christine Albanel dĂŠbiter ĂŠnormitĂŠ sur ÊnormitĂŠ en parlant dâinternet. Je me suis dit alors ÂŤÂ Eh, je rĂŠagis parce que je connais internet et je sais quâelle raconte des âneries, mais si ça se trouve câest pareil dans les autres sujets et je ne mâen rends pas compte ! . Je peux vous assurer que je nâai pas ĂŠtĂŠ dÊçu.
La dĂŠmocratie dans laquelle nous vivons (aussi imparfaite soit elle, inutile de sortir un homme de paille sur la ÂŤÂ dĂŠmocratie rĂŠelle  qui nâexiste pas plus que le ÂŤÂ vrai communisme ) nâest pas basĂŠe sur la compĂŠtence ou lâexpertise mais sur combien est-ce que les candidats plaisent aux ĂŠlecteurs sur le poste de TV. La sociologie des ministres et des dĂŠputĂŠs est alarmante quand on pense une seule seconde au pouvoir de nuisance dont ils disposent. Ni la droite ni la gauche ne possède le monopole de la connerie, jâen veux pour preuve Mariani qui sâĂŠtonnait de voir Ă quel point la CorĂŠe du Sud est en pointe sur les Wifi publics au contraire de la France. Il oublia, au passage, quâil avait votĂŠ sous Sarkozy la loi HADOPI qui rendra ce genre de pratiques illĂŠgales en France.
4. Les corporations tirent les ficelles des rĂŠgulations
Lâaffirmation ÂŤÂ Il faut rĂŠguler XÂ Âť est assez intĂŠressante car elle est employĂŠe comme si elle ĂŠtait auto-suffisante. Il nâest jamais prĂŠcisĂŠ qui doit opĂŠrer la rĂŠgulation (autant que je sache ce ne sont pas ceux qui font cette affirmation qui les rĂŠdigent), quel degrĂŠ est nĂŠcessaire, et de quelle rĂŠgulation exactement parle-t-on.
Le lobbying est beaucoup subtil et pernicieux quâon ne veut bien le croire. Il ne sâagit pas de valises de billets ĂŠchangĂŠes lors de diners mondains, mais dâĂŠlĂŠments de langages bien prĂŠcis. Quand un politique dĂŠfend une subvention au nom de la ÂŤÂ protection de lâemploiÂŤÂ , vous pouvez ĂŞtre certain quâil y a un patron quelque part qui se frotte les mains par avance. Savoir masquer les intĂŠrĂŞts corporatistes derrières les meilleures intentions du monde est un sport national. Vous croyiez sincèrement que le milieux ĂŠolien nâa pas un intĂŠrĂŞt financier Ă bien sĂŠlectionner quelle ĂŠtude mettre en avant pour vendre son matĂŠriel ?
Le problème, pour chaque nouvelle rĂŠgulation, est quâil y a deux camps distincts : ceux qui vont en bĂŠnĂŠficieret ont des millions Ă perdre, et ceux qui ne le sont pas et ne verront que quelques centimes en plus sur leur feuille dâimpĂ´ts. Plus on ajoute de rĂŠgulations, plus le corporatisme sera dĂŠveloppĂŠÂ dans notre ĂŠconomie, et non pas lâinverse.
Source lefrenchlibertarien