Il risque cette annĂŠe de servir de plateforme de communication aux bureaucraties nationales et internationales pour accroĂŽtre lâargent public qui les nourrit sous prĂŠtexte de plus dâĂŠgalitĂŠ et de dĂŠfendre la croissance, mais en rĂŠalitĂŠ avec lâeffet inverse.
Dans le sillage du succès remportĂŠ par les idĂŠologues de gauche avec les impostures statistiques de Thomas Piketty & Co. (voir ci-dessous lâune des plus belles), les organismes internationaux qui vivent de lâargent public, lâOCDE, la Banque Mondiale, le FMI se sont coalisĂŠs pour faire diffuser dans lâopinion que les inĂŠgalitĂŠs tuaient la croissance et convaincre nos dirigeants quâil fallait plus de redistribution, que les ĂŠtats prĂŠlèvent plus sur les riches et reversent plus aux dĂŠfavorisĂŠs.
Pour le FMI et Christine Lagarde, câest comprĂŠhensible : Olivier Blanchard, le chef ĂŠconomiste du FMI, est depuis longtemps de gauche ; câest lui qui a fait venir aux USA Piketty et Saez, frais ĂŠmoulus de Normale Sup.
Pour lâOCDE et la Banque Mondiale, il semble quâil sâagiisse de conversions plus rĂŠcentes, quand ils ont vu lâaĂŠronef des ĂŠgalitaristes sâenvoler et quâils se sont dit quâil valait mieux se trouver du bon cĂ´tĂŠ de la sĂŠbile pour leur carrière et lâargent qui coule sur leurs organisations.
Pour ceux qui auront le courage de lire le dernier rapport de lâOCDE sur inĂŠgalitĂŠs et croissance, nous doutons quâils soient convaincus par des ĂŠquations qui finissent par dĂŠcouvrir ce qui, au mieux, est un cheveu dans les paramètres de la croissance.
Il vaut mieux aller voir ce que dit le maÎtre : les inÊgalitÊs auraient augmentÊ aux USA ; cela est impardonnable en soi car, comme tout le monde le sait, les inÊgalitÊs divisent la sociÊtÊ.
Nous croyons au contraire que les inĂŠgalitĂŠs sont lâascenseur qui pousse les humains, notamment les jeunes Ă monter lâascenseur social, Ă se dĂŠpasser, Ă crĂŠer de la richesse, Ă faire reculer le chĂ´mage et la pauvretĂŠ.
Le maĂŽtre dit : ce sont les très hauts salaires, ceux des dirigeants du Dow Jones ou du CAC40 qui sont devenus fous, et ceux des hauts cadres dont le salarie nâest plus en rapport avec leur apport effectif Ă la sociĂŠtĂŠ.
Comme toutes les affirmations de Thomas Piketty, câest lĂ oĂš il faut gratter et vĂŠrifier.
Nous avions mis deux mois Ă trouver oĂš ĂŠtait son escroquerie dans son ouvrage prĂŠcĂŠdent ÂŤÂ pour une rĂŠvolution fiscale [1], nous avons mis Ă peu près le mĂŞme temps pour montrer quâaux USA, le temple de la montĂŠe des inĂŠgalitĂŠs, il y a bien montĂŠe, mais faible, et que celle-ci sâexplique par le succès de ses entrepreneurs, pas par les salaires. (voir ÂŤÂ Le point sur la montĂŠe des inĂŠgalitĂŠs de revenu et de patrimoine aux Ătats-Unis ).
Plus de 80% en effet de la montĂŠe de leur patrimoine se trouvent dans leurs investissements industriels, et notamment dans les très petites entreprises que dirigent les trois quarts dâentre eux, mais pas dans les salaires.
Ce qui gĂŞne le plus les ĂŠgalitaristes, ce sont les listes des milliardaires de Forbes qui montrent que les deux tiers dâentre eux ont crĂŠĂŠ leur fortune de leur vivant et que plus de 80% du patrimoine total des milliardaires aujourdâhui proviennent, non pas de la croissance de la fortune de ceux qui ĂŠtaient dĂŠjĂ dans la liste de Forbes Ă ses dĂŠbuts â la thĂŠorie de la rente chère Ă Piketty et Stiglitz -, mais de ceux qui y sont rentrĂŠs depuis.
Ceux qui sont au sommet nây restent pas, mais câest cette montĂŠe de tous ces entrepreneurs vers le sommet qui soulève la toile cirĂŠe des richesses vers le haut et a fait la prospĂŠritĂŠ des sociĂŠtĂŠs occidentales.
DĂŠnoncer cette montĂŠe, câest faire la guerre Ă tous ces entrepreneurs.
Demandez donc aux Français sâils ne prĂŠfèreraient pas avoir deux fois plus de milliardaires mais aussi le taux de chĂ´mage des Ătats-Unis ou de la Grande-Bretagne.
Il ne faut certes pas prĂ´ner les inĂŠgalitĂŠs que lâon rencontre dans les dictatures des PVD. Mais, dans les pays occidentaux, faire la guerre aux inĂŠgalitĂŠs ne sert que les bureaucraties qui en vivent.
Il faut savoir que la France est lâun des pays ayant le Gini, lâindice dâinĂŠgalitĂŠ, le plus bas, mais que la part des prĂŠlèvements transfĂŠrĂŠs des riches aux pauvres est environ moitiĂŠ de ce quâelle est aux USA, au Gini beaucoup plus ĂŠlevĂŠ, et que la diffĂŠrence va dans la poche des fonctionnaires qui vivent de cette redistribution. (voir lâarticle joint sur ÂŤÂ changer Bercy pour change la France )
Il serait peut-ĂŞtre temps que les entrepreneurs de Davos sâinquiètent des statistiques et conclusions qui leur sont prĂŠsentĂŠes par les organismes publics.
Ps. Dans la mĂŞme veine, il faut citer la rĂŠplique de Marc Fiorentino dans sa newsletter Ă propos dâOxfam :
ÂŤÂ » Hier une des « news » du jour que tous les mĂŠdias se sont prĂŠcipitĂŠs pour reporter ĂŠtait que « 1% de la population mondiale dĂŠtenait 50% des richesses mondiales ». Chacun y est allĂŠ de son commentaire. Le problème câest que personne nâa lu le fameux « rapport » qui soutient ces chiffres et personne nâest allĂŠ sur le site de lâONG qui publie ces chiffres. Je lâai fait. Et je vous conseille de le faire. Il sâagit de lâOXFAM dont la branche Française est une ĂŠmanation dâATTAC. Si vous avez le temps, lisez ce quâils ĂŠcrivent des pays oĂš ils interviennent : la Russie et Cuba sont des pays formidables, le Maroc une dĂŠmocratie ĂŠclairĂŠe, IsraĂŤl nâexiste pas mais il y a un pays qui sâappelle « la Palestine occupĂŠe », etc. etc. Câest donc une ĂŠtude aussi fiable que celle que pourrait faire la CGT sur la place des patrons en France. Mais comme tout le monde rĂŠpète ce que tout le monde rĂŠpète, sans creuser, câest parfait. 
ÂŤÂ Si vous voulez des donnĂŠes sĂŠrieuses, le rapport sur la pauvretĂŠ dans le monde de lâONU :The millenium development goals report qui montre le recul spectaculaire de la population dans le monde qui vit en dessous du seuil de très grande pauvretĂŠ, le recul de la mortalitĂŠ infantile, le recul de la malnutrition. La route est longue mais le monde sâamĂŠliore. 