Archive | mai, 2016

Venezuela en pays du tiers monde. Comment en est-on arrivÃĐ là ?

Comment le Venezuela, un pays si riche dans les annÃĐes soixante, en est devenu un pays du tiers monde ?

venezuela23Une ÃĐtude rÃĐalisÃĐe par trois centres acadÃĐmiques vÃĐnÃĐzuÃĐliens signale que 73% des foyers vivent au-dessous du seuil de pauvretÃĐ, alors que leur proportion ÃĐtait de 44% en 1998, annÃĐe oÃđ le Chavisme prit le pouvoir. ElectricitÃĐ rationnÃĐe, pire qu’en Afrique, pillages, pÃĐnuries de masse, rationnements….

Le Venezuela, vitrine du socialisme du 21eme siÃĻcle, figure maintenant à la premiÃĻre place de l’indice de misÃĻre ÃĐtabli par l’agence d’analyse ÃĐconomique Bloomberg. La situation est vouÃĐe à se dÃĐgrader davantage : le FMI prÃĐvoit une chute du PIB de 8% en 2016 aprÃĻs deux annÃĐes consÃĐcutives de dÃĐclin (4% en 2014 et 10% en 2015).
L’inflation a atteint 275% en 2015 et s’achemine vers 720% pour l’annÃĐe en cours. Un record planÃĐtaire.

Nouveau tiers-monde, dÃĐsespoir et violence.
La crise ÃĐconomique dÃĐferle sur le pays. Les gens doivent rÃĐsister à des pÃĐnuries gÃĐnÃĐralisÃĐes de produits de base.
L’administration Maduro a commencÃĐ le rationnement de l’ÃĐlectricitÃĐ, les villes sont plongÃĐes dans l’obscuritÃĐ pendant quatre heures par jour.
Le plus important producteur alimentaire du Venezuela « Polar » dÃĐpose le bilan. Connu pour sa biÃĻre, qui produit ÃĐgalement des aliments, sauces et pÃĒtes à tartiner, il licencie directement 10 000 personnes, et 300 000 indirectement dans les franchises, et services.

Le 26 Avril, les gens sont descendus dans les rues dans trois ÃĐtats du Venezuela, pour piller les magasins et pour trouver de la nourriture.
Maracaibo est devenue une ville du tiers monde, dans l’État de Zulia comme à Carabobo, un ÃĐtat dans le centre du Venezuela, les VÃĐnÃĐzuÃĐliens ont attaquÃĐ les pharmacies, les centres commerciaux, les supermarchÃĐs et commerces alimentaires, les camions avec de la nourriture …

Dans Caracas , la capitale vÃĐnÃĐzuÃĐlienne, trois quartiers de la ville viennent juste de subir les mÊmes pillages.

De la nourriture pour 15 Jours…
Les employÃĐs de supermarchÃĐs sont agressÃĐs, ils doivent faire face aux VÃĐnÃĐzuÃĐliens en colÃĻre qui viennent dans les magasins pour dÃĐcouvrir qu’il y a si peu à acheter…

Les achats sont rationnÃĐs par un systÃĻme d’empreinte digitale pour d’acquÃĐrir la nourriture misÃĐrable rÃĐglementÃĐe pour deux semaines.
Des millions de personnes doivent se tenir dans les longues queues pendant des heures, juste pour acheter des produits de base.
L’ÃĐtat qui a monopolisÃĐ et nationalisÃĐ les supermarchÃĐs, a 300 jours de retard sur les dÃĐlais de paiement des fournisseurs. En plus, les prix contrÃīlÃĐs par le gouvernement, ne reflÃĻtent pas le prix de fabrication. Les producteurs locaux sont en faillite, et les fournisseurs ÃĐtrangers, impayÃĐs ne livrent plus.

Des maladies telles que la gastrite sont apparues, les intoxications alimentaires de nourriture avariÃĐe, les parasites touchent les plus faibles par centaines.

L’histoire de la faillite du Venezuela :
La crise actuelle du Venezuela a deux explications principales.
L’une est la dÃĐpendance du pays au pÃĐtrole, l’autre est le socialisme.

Voici l’histoire et les raisons pour lesquelles le Venezuela est une catastrophe ÃĐconomique et un pays en voie de tiers-mondialisation.

Dans les annÃĐes 70, les politiques libÃĐrales ÃĐconomiques mises en œuvre permettent au Venezuela de croÃŪtre plus rapidement que tout autre pays dans le monde comme une sorte de Chine de son temps.
A cette ÃĐpoque c’est le pays le plus ÃĐvoluÃĐ de l’AmÃĐrique Latine. L’interventionnisme d’ÃĐtat aura tout bousillÃĐ.

1973-Choc pÃĐtrolier mondial provoquÃĐ par l’OPEP, le pays a le plus haut revenu par habitant d’AmÃĐrique du Sud. Le niveau de vie approche les pays d’Europe.

1974-Le candidat Perez, promet le bonheur au peuple avec un programme de nationalisation du pÃĐtrole. Il sera ÃĐlu.

1976-Le prÃĐsident Perez nationalise la production de pÃĐtrole en accrochant le pays à la dÃĐpendance à la rente pÃĐtroliÃĻre.

1989-Avec la fin de la guerre du golfe et la baisse des revenus du pÃĐtrole, le second mandat de Perez sera une catastrophe ÃĐconomique et sociale. Le  » Caracazo « une sÃĐrie de manifestations, d’ÃĐmeutes engendrera 3000 morts.

1992: le colonel Hugo ChÃĄvez et d’autres officiers de l’armÃĐe organisent un coup d’Etat en FÃĐvrier et un autre en Novembre. Une centaine de morts..

1994: AprÃĻs avoir passÃĐ deux ans en prison, ChÃĄvez et les autres meneurs sont graciÃĐs par le prÃĐsident de gauche de l’ÃĐpoque, Rafael Caldera.

1998: Les ÃĐlecteurs de la classe moyenne, veulent une ÂŦ remise en ordre du paysÂŧ et une ÂŦmain forteÂŧ pour lutter contre la criminalitÃĐ. DÃĐçus par une crise ÃĐconomique qui s’enlise, provoquÃĐe par une baisse des prix du pÃĐtrole, ils ÃĐlisent Chavez comme prÃĐsident.

1999 : Chavez modifie la constitution pour avoir le contrÃīle de l’ÃĐconomie, et le droit d’ingÃĐrence dans les libertÃĐs et le secteur privÃĐ. 49 lois liberticides donnent au gouvernement le contrÃīle total, la libre entreprise n’existe plus. La justice devient politisÃĐe.

2001: Face à la dÃĐrive marquÃĐe vers le collectivisme, des milliers de VÃĐnÃĐzuÃĐliens dans les rues manifestent contre Chavez. Le prÃĐsident dÃĐclare que son gouvernement mÃĻne une ÂŦrÃĐvolution pacifique, mais armÃĐe ».

2002: Une manifestation massive laisse 17 morts et ChÃĄvez est chassÃĐ du pouvoir par un coup d’Etat dirigÃĐ par l’entrepreneur Pedro Carmona qui s’auto-proclamÃĐ ÂŦ prÃĐsident Âŧ. ChÃĄvez revient au pouvoir 72 heures aprÃĻs avoir ÃĐtÃĐ ÃĐvincÃĐ.

bolivar2003: AprÃĻs une grÃĻve de deux mois qui ne parvient pas à expulser ChÃĄvez du pays, le prÃĐsident impose le contrÃīle des changes, encore maintenu aujourd’hui.
Depuis 13 ans, les VÃĐnÃĐzuÃĐliens n’ont pas eu un marchÃĐ lÃĐgal des changes. Le prix du Bolívar (Bs) est passÃĐ de 900 unitÃĐs à 1,2 millions d’unitÃĐs par dollar, sans que les rÃĐserves du pays n’augmentent.
En 2003 la 2eme guerre du Golfe fait monter les cours du brut, crÃĐant pour l’ÃĐtat et Chavez un formidable rÃĐservoir financier pour acheter les votes et des clientÃĻles ÃĐlectorales.

2004: ChÃĄvez fait voter un rÃĐfÃĐrendum binaire qui ratifie son mandat, bien que l’opposition affirme que le vote a ÃĐtÃĐ truquÃĐ. Les observateurs internationaux septiques n’ont pas ÃĐtÃĐs invitÃĐs à observer cette ÃĐlection. Dans la mÊme annÃĐe, ChÃĄvez crÃĐe le ÂŦAlternative bolivarienne pour les AmÃĐriques » (ALBA), comme une alternative à l’ALENA, la zone de libre -ÃĐchange proposÃĐe par les États-Unis.
ALBA comprend les pays d’AmÃĐrique centrale et des CaraÃŊbes, le Venezuela y vend son pÃĐtrole à prix rÃĐduits avec une pÃĐriode de carence de deux ans et une pÃĐriode de paiement de 20 ans.

A man carries toilet paper at a supermarket in Caracas 2005: ChÃĄvez dÃĐfait une opposition divisÃĐe qui dÃĐcide de s’abstenir aux ÃĐlections lÃĐgislatives, avec seulement 10% du vote de la population. Le prÃĐsident contrÃīle le Parlement dans son ensemble, ainsi que les pouvoirs judiciaires et exÃĐcutifs.

2006: ChÃĄvez remporte l’ÃĐlection prÃĐsidentielle encore une fois avec 62% des voix.
Le prix du pÃĐtrole passe les100 $ US, oÃđ il restera au-dessus pendant prÃĻs de sept ans. Il affirme tout au long de sa campagne que ÂŦceux qui ont votÃĐ pour ChÃĄvez a ÃĐgalement votÃĐ pour le socialisme. »

2007: ImmÃĐdiatement aprÃĻs sa rÃĐÃĐlection, ChÃĄvez commence une politique agressive de la confiscation et d’expropriation des entreprises privÃĐes. Il a pour but de contrÃīler l’industrie alimentaire et les mÃĐdias, et introduit des rÃĐformes constitutionnelles qui rendent pratiquement le Venezuela un pays communiste.
AlarmÃĐs, les VÃĐnÃĐzuÃĐliens votent non au rÃĐfÃĐrendum constitutionnel. ChÃĄvez reconnaÃŪt sa dÃĐfaite, mais note qu’il va continuer quand mÊme continuer ses politiques interventionnistes.
Logiquement, comme dans tous les pays oÃđ le marchÃĐ ne fixe pas les prix de lui-mÊme, les pÃĐnuries de produits essentiels viennent à manquer. L’industrie alimentaire est l’une des plus durement touchÃĐs.

2008: le pÃĐtrole est à son maximum 140 $ US par baril.
ChÃĄvez dÃĐtruit l’industrie manufacturiÃĻre privÃĐe du Venezuela avec le contrÃīle des changes, en empÊchant les ÃĐchanges internationaux en devises ÃĐtrangÃĻres pour les achats de fournitures et de matiÃĻres premiÃĻres essentielles.
Pour l’agriculture et les produits de base, c’est l’inverse, les fonctionnaires de la nomenklatura peuvent disposer de devises puisqu’ils agissent pour l’ÃĐtat…TrÃĻs vite, le pays du soleil ou tout pousse rapidement est inondÃĐ d’importations agricoles d’ÃĐtat. La surfacturation et la corruption abondent.

2009: AprÃĻs une chute importante des prix du pÃĐtrole, l’ÃĐconomie souffre. ChÃĄvez, cependant, passe un amendement qui lui permet d’Être rÃĐÃĐlu indÃĐfiniment. Il augmente ÃĐgalement la dette du pays. La Chine prend de vastes secteurs de l’ÃĐconomie vÃĐnÃĐzuÃĐlienne.
Le gouvernement qui en 1998 avait 800 000employÃĐs est comptabilisÃĐ Ã  3 millions de fonctionnaires.
Chavez annonce qu’il va importer des centrales ÃĐlectriques de Cuba pour 40 milliards US $. L’argent, a fini en Andorre et en Suisse dans la famille et les proches de Chavez.

venezuela242011: ChÃĄvez annonce au peuple qu’il a le cancer, mais se dÃĐclare candidat aux ÃĐlections prÃĐsidentielles de l’annÃĐe prochaine. Son plan de dÃĐpenses est si accÃĻs sur la dÃĐpense, qu’il aurait fallu un prix du pÃĐtrole à 150 $ US, de plus que le prix du marchÃĐ Ã  l’ÃĐpoque.
La diffÃĐrence ÃĐtait couverte par de la dette.

2012: Chavez remporte l’ÃĐlection prÃĐsidentielle, mais apparaÃŪt en public deux fois aprÃĻs sa victoire: deux jours aprÃĻs l’ÃĐlection et le 8 DÃĐcembre, quand il annonce qu’il doit subir à nouveau une intervention chirurgicale. Il ajoute que s’il ne peut pas terminer son mandat, son hÃĐritier Nicolas Maduro devrait dÃĐtenir le pouvoir. ChÃĄvez meurt le 5 Avril 2013, et Maduro remporte l’ÃĐlection prÃĐsidentielle un mois plus tard, bien que le rÃĐsultat soit à nouveau controversÃĐ . Maduro le nouveau prÃĐsident maintient « 21st Century socialisme » et continue à dÃĐtruire le secteur productif Venezuela.

pilage-venezuela

2013: Maduro ne prend aucune mesure et imprime en folie furieuse des montagnes de billets, ce qui augmente le dÃĐficit budgÃĐtaire du pays en priant que les prix du pÃĐtrole augmentent.
La masse monÃĐtaire augmente dix fois dans les trois annÃĐes Maduro, un processus qui conduit à une inflation galopante et fait du bolivar une monnaie sans valeur.

2014: L’ÃĐtranglement ÃĐconomique de Maduro sur les importations entraÃŪne des pÃĐnuries de mÃĐdicaments et de nourriture. Le pouvoir d’achat est dÃĐtruit par l’inflation.

2015-Le parti au pouvoir perd les ÃĐlections lÃĐgislatives. Maduro s’accroche au pouvoir comme un mollusque au rocher.

2016: Les pannes d’ÃĐlectricitÃĐ se gÃĐnÃĐralisent à travers le pays. L’incompÃĐtence et la corruption des autoritÃĐs sont mises à nu. 76% des VÃĐnÃĐzuÃĐliens sont tombÃĐs dans la pauvretÃĐ. Le gouvernement Maduro est rejetÃĐ par 85% de la population. Il n’y a mÊme plus d’argent pour imprimer les billets. Les fonctionnaires ne doivent plus travailler que 2 jours par semaine.
Non, le Venezuela n’est pas victime d’un blocus ou d’un embargo. Il n’y a pas de mÃĐchant impÃĐria-liste à blÃĒmer pour la mise en jachÃĻre du paysâ€Ķ.
Ce pays a dÃĐcouvert le ÂŦ socialisme du 21eme siÃĻcle Âŧ. Il est tout aussi pourri que ceux de 19 et 20 eme siÃĻcles.

Le pire c’est qu’en France, actuellement, la gauche continue, bille en tÊte, vaille que vaille de la rÃĐalitÃĐ, à rÃĐclamer qu’on emprunte globalement le mÊme trajet du mirage socialiste à ÂŦdormir deboutÂŧ.

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