Archive | octobre, 2015

La courbe du chÃīmage ne s’inversera pas!

Je suis confus de vous dÃĐcevoir tous, mais je vais casser le tabou. La courbe du chÃīmage ne s’inversera pas. Et elle est loin de le faire et aucune politique actuelle n’arrangera les choses. MÊme en cas de conjoncture internationale favorable, la France ÃĐtant devenue repoussoir aux investisseurs mondiaux.

Nous ne sommes pas prÊts de la voir s’inverser.

En voici les raisons :

1-Des politiciens incultes ÃĐconomiques.

Si une tendance s’inverse, sa reprÃĐsentation en coube ne s’inverse jamais. Elle peut varier, monter ou descendre mais jamais s’inverser. S’exprimer de cette maniÃĻre sur une inversion de courbe est dÃĐjà un indice de manque de rigueur.

Tous les membres des gouvernements successifs sont des incultes de l’ÃĐconomie de marchÃĐ. Les socialistes dÃĐcrochent quand mÊme le pompon.

Les Ministres du Travail se suivent comme se suivent leurs incompÃĐtences à maÃŪtriser le marchÃĐ du travail.

L’avant dernier, Rebsamen a quittÃĐ le poste de ministre par ambition de devenir maire. Le politicien à l’ambition à l’envers. Ubuesque ou simplement la dÃĐmonstration que ce type n’ÃĐtait pas à sa place.

La ministre suivante et actuelle ministre du travail Myriam El Khomri est encore plus nulle. Elle est dÃĐjà disqualifiÃĐe. Elle ne connaÃŪt rien au marchÃĐ du travail ayant toujours eu des postes par cooptation corporatiste.

RÃĐcemment à son comble du ridicule elle s’exprimait sur la redistribution des avantages financier du CICE des pilotes de Air France….

Sauf que n’ayant que trÃĻs loin conscience de la rÃĐalitÃĐ d’une feuille de paye du secteur privÃĐ, elle ignore que le reversement de CICE est versÃĐ Ã  l’entreprise uniquement sur les salariÃĐs au salaire infÃĐrieur à 2500₮ bien plus faible que des revenus de pilotes d’avion. Sa rÃĐflexion, de la part d’une ministre relÃĻve d’une incompÃĐtence du sujet ÃĐvoquÃĐ…

Et dire qu’ El Khomri est grassement payÃĐe en salaire de ministre!

En Angleterre, le pays est passÃĐ de 11 à 5,5% de son taux de chÃīmage, et il n’y a pas de ministre du travail, juste un secrÃĐtaire d’ÃĐtat. Et les anglais se passent de la dÃĐpense inutile d’un ministre.

inves2-courb2-La croissance

Pour crÃĐer de l’emploi la condition minimum connue est que la croissance se maintienne à +1,5% du PIB pendant un minimum de 2 trimestres.

La croissance est un ratio trimestriel entre N et N-1 de l’augmentation globale de l’activitÃĐ ÃĐconomique en macroÃĐconomie. Dans les pays occidentaux, les pays qui disposent d’une force entrepreneuriale et d’initiative sont les seuls pays qui connaissent une forte croissance.

Dans les pays oÃđ l’État intervient de façon permanente et frÃĐquente par des politiques industrielles, ÃĐconomiques, fiscales, protectionnistes et rÃĐglementaires sont les pays, qui en rÃĻgle gÃĐnÃĐral, ont une faible force entrepreneuriale, et une faible croissance.

A ce titre la France est exactement dans le cas le plus aggravant. Elle cumule cela, depuis 25 ans un nombre de dÃĐfaillances d’entreprises toujours supÃĐrieur à nos voisins.

Une population infantilisÃĐe des rÃĐalitÃĐs ÃĐconomiques et totalement formatÃĐe à la haine de l’ÃĐconomie de marchÃĐ par une ÃĐducation nationale ou 90% de profs regroupÃĐs en une caste de statutaires et d’emploi à vie, d’obÃĐdience marxiste prÃīnent la dÃĐcroissance pour le secteur marchand dont ils sont la charge.

eco-march3-Le coÃŧt du travail

Aujourd’hui un Smicard touche un revenu mensuel moyen de 1200₮ (selon les contraintes de la convention collective). Pour 1200₮ de salaire net versÃĐ au salariÃĐ, l’employeur doit ajouter 1000₮ en assurances sociales patronales et salariales et provisionne 400₮ mensuellement pour les revenus des semaines de RTT, de congÃĐs payÃĐs, et la provision des futures indemnitÃĐs de sÃĐparation, à cela s’ajoute les coÃŧts indirects, comme les coÃŧts de gestion des absences, les coÃŧts comptables des feuilles de paye, les coÃŧts de la gestion des ressources humaines, et des coÃŧts incompressibles contractuels comme les visites mÃĐdiales d’aptitude, les assurances civiles de l’entreprise, ou des cotisation d’OPCA, de la formation continue obligatoire et les adaptations normatives d’une incidence d’environ 300₮….

Mais ce n’est pas fini ! Pour un CDD, qui reprÃĐsente aujourd’hui 85% des nouvelles embauches, c’est 300₮ en plus, charges de prÃĐcaritÃĐ Fongecif et contractuelles minimales. Le tout s’additionne.

En rÃĐsumÃĐ le coÃŧt mensuel d’un salaire non qualifiÃĐ au SMIC en CDD hors primes et avantages, c’est:

1200₮ net net payÃĐ au salariÃĐ.

1000₮ de charges sociales, (retraite, santÃĐ, chÃīmage, CSG, CRDS etc…)

400₮ en provision (congÃĐs payÃĐs, RTT et indemnitÃĐs de sÃĐparation)

300₮ de charges de gestion (administration contractuelle, comptable et juridique, responsabilitÃĐ civile, feuille de paye).

300₮ de prÃĐcaritÃĐ de poste CDD.

Il faut donc que pour l’employÃĐ le moins qualifiÃĐ de l’entreprise, un salariÃĐ au SMIC à 1200₮ net doive gÃĐnÃĐrer 3200₮ pour son employeur de marge pour simplement assurer son revenu. Et cela ne comprend pas les amortissements des outils de travail, la trÃĐsorerie, le fond de roulement, le coÃŧt d’acquisition des clients, les taxes etc…

On augmente les coÃŧts par des taxes sur le tabac pour dÃĐcourager de fumer et les fumeurs sont moins nombreux…

On augmente pareillement les coÃŧts sur le travail pour dÃĐcourager les employeurs, et ça fonctionne à l’identique…..Les salariÃĐs sont moins nombreux…

Les charges sociales sont gÃĐrÃĐes par le paritarisme de syndicats. Leur attitude est une attitude de court terme pour ne pas rÃĐformer un systÃĻme en bout de course qui les fait subventionner et la conclusion est toujours des augmentations de charges sur les salariÃĐs….

chom+24-Quand le travail n’est pas rentable ou motivant.

Quand une grande majoritÃĐ perd de l’argent à travailler.

Vous savez cette employÃĐe compÃĐtente à qui vous avez proposÃĐ un poste supÃĐrieur et qui vous explique que ça ne l’intÃĐresse pas car si elle gagne plus elle perdra son APL car elle changera de situation sociale et de revenu?

De nombreuses personnes s’enfoncent ainsi insidieusement dans la passivitÃĐ, atteignant ainsi un point de non retour. La durÃĐe trÃĻs longue de l’indemnisation chÃīmage est un cadeau empoisonnÃĐ pour cette raison. À force d’attendre le job idÃĐal, de nombreux demandeurs finissent par se trouver hors jeu.

Les avantages sociaux participent à l’inadÃĐquation de la demande de l’emploi et de l’offre.

Le titulaire d’un logement social d’un lieu, s’il doit dÃĐmÃĐnager pour un job situÃĐ ailleurs, perd le bÃĐnÃĐfice du favoritisme de la redistribution pour repartir au bas d’une longue liste d’attente sans garantie pour un autre logement social ailleurs.

Le gros du chÃīmage est concentrÃĐ au sein des parcs de logements sociaux. Les habitants y sont incitÃĐs à y rester le plus longtemps possible en dÃĐpendance, pas à se prendre en main.

La longueur des indemnitÃĐs permet de remettre à demain la remise en question qui s’impose aujourd’hui. Parfois la qualification est obsolÃĻte. Il est nÃĐcessaire de se dÃĐplacer ou reprendre une formation qualifiante. Attendre d’Être en fin de droit pour se muter est pÃĐnalisant mais c’est comme cela que ça se passe. Les formations qualifiantes demandent une hargne administrative des demandeurs qui dÃĐmobilise les plus motivÃĐs.

La longueur des indemnitÃĐs de chÃīmage, permet de vivre correctement dans une situation qui cache au prÃĐsent la prÃĐcaritÃĐ future qui avance lentement, et un grand nombre de personne attend le dernier mois de la derniÃĻre annÃĐe pour commencer à chercher…C’est bien toujours trop tard.

Vu du cotÃĐ employeur il est toujours surprenant de voir les personnes licenciÃĐes qui ont ÂŦ attenduÂŧ avant de rechercher activement. Parfois mÊme de la part de gens instruits et qualifiÃĐs.

Une partie des chÃīmeurs ne cherchent tout simplement pas.

Avec une partie de la population qui est incitÃĐe à ne pas bouger et ne pas se remettre en question, qui s’achÃĻte des ÂŦ non-avantages Âŧ sociaux à vouloir travailler, c’est l’inversion des valeurs sociÃĐtales ou c’est le travail qui est subit et la situation au chÃīmage qui est avantagÃĐe.

5-La confiance.

En fait l’emploi est la rÃĐsultante de la perspective de l’employeur de croÃŪtre sur le marchÃĐ de son entreprise.

Embaucher est une avance de l’entreprise sur le fait que le travail rÃĐalisÃĐ par les salariÃĐs va trouver preneur. Dans une conjoncture de confiance, l’emploi entraÃŪne l’emploi. La confiance en l’avenir entraÃŪne la prise de risque. Actuellement c’est totalement l’inverse. La confiance est nulle. Elle entraÃŪne la dÃĐfiance et l’encouragement au ÂŦ non-risque Âŧ d’embaucher. La confiance est aggravÃĐe par l’interventionnisme de l’ÃĐtat sur tout.

-La fiscalitÃĐ? Elle est dirigÃĐe à charge contre les catÃĐgories sociales qui emploient.

-La redistribution ? Vous avez entendu parler du CICE ? Poisson d’avril….Pour cause de magouille dans les comptes du pays, cette soi-disant aide sera payÃĐ en avril 2016 au lieu de janvier….Si vous aviez comptÃĐ dessus vous Êtes mort.

-Le MarchÃĐ ? Chaque jour l’interventionnisme des politiciens remet en cause la libertÃĐ du marchÃĐ.

Vous vendez des pots de pÃĒte à tartiner ? Vous n’Êtes pas à l’abri d’un politicien qui fasse de votre gagne pain une stigmatisation pour redorer sur votre compte sa vitrine de politicien hass been. Vous vendez des machines, des voitures ? Il y a toujours un ÃĐcolo fonctionnarisÃĐ pour dÃĐcourager le marchÃĐ libre de la source de vos revenus.

-Les charges sociales ? Bienvenue aux changements permanents.

-Les charges administratives ? Les normes sont toujours plus nombreuses.

-La concurrence ? Les monopoles sont protÃĐgÃĐs. Votre emploi est la concurrence à leurs monopoles.

inves-courb6-Les jeunes inemployables.

Nous sommes en faillite ÃĐducative. Les jeunes sont formatÃĐs dans des filiÃĻres à crÃĐer des chÃīmeurs. Les diplÃīmes et l’instruction qui offrent le moins de dÃĐbouchÃĐs sont les filiÃĻres gÃĐnÃĐralistes, qui sont dÃĐpourvues de dÃĐbouchÃĐs professionnels identifiÃĐs, mais celles qui composent le principal de l’offre offerte aux jeunes.

Et il existe dans ces formations perdantes, les perdants des perdants qui ont ÃĐchouÃĐs. Les ÃĐtudiants à l’UniversitÃĐ qui ont ÃĐchouÃĐ en licence sont des dÃĐcalÃĐs de l’emploi inemployables sans une remise en cause individuelle.

A la sortie d’un enseignement gÃĐnÃĐraliste et en ÃĐconomie marxisÃĐs par l’ÃĐcole, ils se retrouvent infantilisÃĐs et donc dÃĐcalÃĐs des rÃĐalitÃĐs du monde du travail et forment un bataillon d’inemployables qui rÃĐclament des droits avant d’avoir poussÃĐ la clanche de la porte d’entrÃĐe des employeurs, sans avoir gÃĐnÃĐrÃĐ in bÃĐnÃĐfice pour aucun employeur.

40% des jeunes diplÃīmÃĐs sont toujours sans emploi un an aprÃĻs leur sortie d’ÃĐtudes. Et la situation tend à s’aggraver ces derniÃĻres annÃĐes.

Les inemployables n’attirent pas les employeurs.

7-Les entreprises qui pourraient crÃĐer de l’emploi.

Il y a une rÃĻgle extrÊmement simple, ÃĐvidente et dÃĐmontrÃĐe. Seules les entreprises nouvelles crÃĐent des emplois. Toutes les ÃĐtudes le dÃĐmontrent.

A pÃĐrimÃĻtre constant, d’une annÃĐe sur l’autre, là ou la moyenne des entreprises existantes diminuent leur nombre de salariÃĐ, les entreprises nouvellement crÃĐes logiquement sortent positives en crÃĐation d’emplois.

La France compte 22 à 23 million de personnes actives dans le secteur privÃĐ et de nombreuses ÃĐtudes ont ÃĐtÃĐs faites sur la structure des nouveaux emplois.

Il existe une grande diffÃĐrence typiquement Française avec les autres pays. La France dispose d’un ratio trÃĻs faible de crÃĐation d’emplois par les entreprises nouvelles. Les entreprises nouvelles crÃĐÃĐes en Allemagne crÃĐent deux fois plus d’emplois salariÃĐs, les entreprises nouvelles crÃĐÃĐes au Royaume-Uni en crÃĐent 5 fois plus.

Pour faire simple, une comparaison avec l’Angleterre dÃĐmontre que pour 100 salariÃĐs en France, 1 salariÃĐ est crÃĐÃĐ par une entreprise nouvelle là ou en Angleterre c’est 5.

Les emplois crÃĐÃĐs par les entreprises nouvelles sont relativement stables dans le temps, à l’inverse les crÃĐations et destructions d’emplois dans les entreprises existantes qui varient fortement avec la conjoncture et comme actuellement elle est mauvaise, les entreprises existantes diminuent leurs effectifs.

La raison est la structure capitalistique des nouvelles entreprises Françaises. Principalement basÃĐe sur l’auto-financement en France. Le fond de roulement qui gÃĐnÃĻre les salaires se retrouve plus faible que pour des entreprises à capitaux plus larges que ceux des crÃĐateurs.

Les nouvelles entreprises sont à la peine pour trouver des capitaux sur de l’immatÃĐriel qu’ils soient à risque ou pas.

Si vous devenez entrepreneur, vous verrez vous appeler toutes les semaines pour financer le dernier matÃĐriel à la mode, mais jamais le logiciel immatÃĐriel à mettre dedans.

En France l’ÃĐtat et ses politiciens prÃĐfÃĻrent une politique tournÃĐe vers la consommation et pour une taxation ÃĐlevÃĐe de l’accumulation des capitaux. C’est trÃĻs porteur envers la population française trÃĻs socialisÃĐe. MÊme celle de droite.

C’est bien plus porteur ÃĐlectoralement face à une population ou 90% des profs ont semÃĐ Karl Marx dans la tÊte des ÃĐlecteurs et l’actionnaire est stigmatisÃĐ et transformÃĐ en Stalone tous les soir aux Guignols.

Un pays dont les habitants sont prÊt à investir dans l’ÃĐconomie pour des projets espÃĐrÃĐs rentables et/oÃđ l’État ne cherche pas à confisquer en amont ou en aval sur les profits les capitaux de façon lÃĐgale par l’impÃīt et les taxes soit pour faire grossir la sphÃĻre publique soit pour faire de la redistribution ou les deux à la fois, a plus de chances de crÃĐer et dÃĐvelopper les entreprises nouvelles et par voie de consÃĐquence de favoriser l’emploi et l’enrichissement de tous.

En France un actionnaire du secteur micro-ÃĐconomique est pour beaucoup de Français un extra-terrestre.

8- Furie administrative et sociale

Les fonctionnaires de Bercy et les Énarques ont dÃĐcidÃĐ de dÃĐcourager ceux qui crÃĐent des emplois.

Une France ou la faute du chÃīmage est entiÃĻrement imputÃĐ Ã  ceux qui en crÃĐentâ€ĶPar ceux qui ne crÃĐent rien et n’investissent dans rien.

Le patron s’occupe de tout à votre place ! SantÃĐ retraite chÃīmage, l’ÃĐtat a dÃĐcidÃĐ infantiliser le salariÃĐ au maximum.

Voici pour les employeurs ce qui va tomber administrativement dans quelques semaines sur la figure au 1er janvier 2016 :

-Les entreprises doivent mettre en place le compte pÃĐnibilitÃĐ,

-La dÃĐclaration sociale nominative.

-La rÃĐforme des contrats responsables doit Être mise en place.

-La gÃĐnÃĐralisation de la complÃĐmentaire santÃĐ est imposÃĐe.

-Une augmentation du coÃŧt de gestion administratif des salariÃĐs.

-Et la suite est dans les tuyaux. AprÃĻs l’augmentation de 2015, les modalitÃĐs et coÃŧts des augmentations AGIRC et ARCCO ne sont pas encore connues mais dÃĐjà à envisager dans la foulÃĐe en 2016 puisqu’elles viennent d’Être votÃĐes.

Vous croyez que ces nouvelles perspectives de coÃŧts vont encourager l’embauche et le retournement de la courbe des chÃīmeurs ?

L’ÃĐtat se comporte en assistante sociale, une attitude ÂŦ roudoudou Âŧ bien plus porteuse politiquement pour acheter les votes des corporations et des castes conservatrices, adeptes du cocooning et malheureusement pas en gestionnaire responsable.

Les chiffres du chÃīmage sont exÃĐcrables. tous les mois ces nouveaux records à la hausse du nombre de demandeurs d’emploi, et ce n’est pas terminÃĐ.

Lutter contre le chÃīmage nÃĐcessite de faire l’antithÃĻse de la politique clientÃĐliste.

Malheureusement pour nous français, ces ÃĐvidences basiques mais tÊtues sur la crÃĐation d’emploi semblent probablement trop vulgaires et simplistes pour nos « brillants » politiciens ÃĐtatistes qui prÃĐfÃĻrent les usines à gaz qu’ils sont les seuls à inventer et sur lesquelles ils exercent leur absolu contrÃīle.

Voici pourquoi la courbe du chÃīmage ne s’inversera pas en France.

Quelques sources et complÃĐments d’infos :

Nouveau record de dÃĐfaillances d’entreprises

Pourquoi l’emploi ne peut repartir

textes d’illustration: collectif antigone

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C’est fascinant, une facture EDF

C’est fascinant, une facture EDF : belle comme une page de Verlaine, elle contient presque autant de lignes qu’un sonnet de Ronsard.

À la base, le gros monopole d’État vend des kilowatts/heure et le client, tous les deux mois, paye ce qu’il a consommÃĐ. Exactement comme chez le boucher : je choisis une escalope, il la pÃĻse, je paye le prix affichÃĐ et je repars avec une ÂŦ facture Âŧ – en rÃĐalitÃĐ un ticket – qui ne comporte qu’une seule ligne.

Alors, pourquoi la facture EDF est-elle si copieuse ?

On y trouve le prix du kilowatt/heure – 9,09 euros pour 100 kWh -, qui passera à 9,32 euros aprÃĻs l’augmentation estivale de 2,5 %.

Jusque-là, rien que de trÃĻs normal. Les gÃĒteries viennent immÃĐdiatement aprÃĻs.

D’abord, EDF facture un abonnement ! On se demande bien pourquoi ! Lorsque j’achÃĻte une escalope, je ne suis abonnÃĐ Ã  rien : j’ai, en face de moi, un commerçant qui vend ce dont j’ai besoin, nous faisons affaire et c’est tout. Non ! Avec EDF, mÊme monopole, faut s’abonner. Et ce n’est pas nÃĐgligeable : 11,6 euros par mois, soit 140 euros par an. Depuis aoÃŧt 2011, l’abonnement a augmentÃĐ de 22 %.

Puis viennent les taxes ! Ah ! Les taxesâ€Ķ oh, pardon, une seule taxe et deux ÂŦ contributions Âŧ. La contribution, c’est plus sympa, ça fait plus ÂŦ social Âŧ ; pour un peu, on serait heureux de s’en acquitter, alors que la ÂŦ taxe Âŧ, beurk !

Cela commence par la TCFE, la taxe sur la consommation finale d’ÃĐlectricitÃĐ. C’est quoi, la consommation finale ? Y a-t-il une consommation initiale ? Personne ne sait pourquoi cette taxe existe, mÊme pas EDF, qui se borne à dire que ce prÃĐlÃĻvement est reversÃĐ aux collectivitÃĐs territoriales et à l’État (qui dÃĐtient pourtant 84,5 % du capital du mastodonte). Depuis aoÃŧt 2011, elle a augmentÃĐ de 16 %, soit 4 % par an.

Arrive ensuite la merveilleuse CSPE, la contribution au service public d’ÃĐlectricitÃĐ. Moi qui croyais ingÃĐnument que je contribuais à ce service en me contentant d’acheter du courant ÃĐlectrique ! Eh bien, non ! En fait, cette CSPE sert, entre autres, à compenser le coÃŧt exorbitant auquel EDF s’est engagÃĐ Ã  acheter l’ÃĐlectricitÃĐ des petits malins qui se sont ÃĐquipÃĐs de bidules photovoltaÃŊques ou ÃĐoliens. En aoÃŧt 2011, elle ÃĐtait de 9 % du coÃŧt de la consommation ; elle en pÃĻse aujourd’hui 21,5 %. À ce rythme, elle reprÃĐsentera la moitiÃĐ de notre facture dans trois ans. On est parti joyeusement sur la belle voie rectiligne tracÃĐe par les taxes sur les carburants.

Puis vient enfin, toute menue, toute discrÃĻte, la CTAE, contribution tarifaire d’acheminement ÃĐlectrique car, contrairement au boucher vendeur d’escalope, EDF vous apporte votre achat à domicile contre la modeste somme de cinquante euros par an.

C’est alors que surgit la TVA. Sur la consommation, au prix fort de 20 % : là aussi, c’est courant ! Mais ÃĐgalement sur les taxes ! Chez EDF, les taxes sont taxÃĐes ! À 20 % (CSPE, TFCE) ou à 5,5 % (CTAE) !

Impigeable, mais poÃĐtique, vous dis-jeâ€Ķ

 

Source yannick chauvin

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Le salariat va disparaÃŪtre et l’État français ne s’y prÃĐpare pas.

Un des derniers billets de Verhaeghe (que je recommande) sur l’uberisation de la sÃĐcuritÃĐ sociale met en avant l’importance de l’actuel statut du salariÃĐ pour expliquer le fonctionnement (et la fin inÃĐvitable) de la SÃĐcuritÃĐ socialeà la française, et explique assez bien pourquoi, dans cette optique, le LÃĐviathan a faim de ces contrats de travail en particulier, au dÃĐtriment des autres formes de rÃĐmunÃĐration, pour perdurer.

Je partage bien ÃĐvidemment cette analyse, et je voudrais profiter de ces quelques lignes pour l’ÃĐtendre.

Tous les jours se multiplient des exemples d’ÃĐvolutions, voire de rÃĐvolutions, dans le domaine de l’emploi et des nouveaux services que les individus sont à mÊme de proposer. Ainsi, Le Monde nous relate la toute rÃĐcente introduction du ÂŦ Flex Âŧ travail chez Amazon, aux États-Unis : moyennant des conditions d’accÃĻs trÃĻs simples (majoritÃĐ, permis de conduire, pas d’antÃĐcÃĐdents judiciaires), n’importe qui peut s’improviser coursier pour le compte du gÃĐant en ligne.

oh filocheBien sÃŧr, La flexibilitÃĐ de ce travail (tant dans les horaires que dans le mode de travail dÃĐtachÃĐ de toute hiÃĐrarchie) est le revers d’une piÃĻce oÃđ la couverture sociale est entiÃĻrement laissÃĐe à la responsabilitÃĐ du coursier : l’entreprise permet àÂŦ l’employÃĐ intermittent Âŧ d’amÃĐnager complÃĻtement ses horaires, son lieu de travail, mais ne s’occupe pas de son assurance maladie ou chÃīmage. Rien qu’ici, on comprend dÃĐjà toute l’insurmontable abomination qui peut se lire dans les yeux exorbitÃĐs de l’un ou l’autre de nos militants syndicaux communistes tout droit issu de l’inspection du travail qui, à l’ÃĐvocation d’un tel statut, est dÃĐjà pris d’une rage folle (GÃĐgÃĐ, surveille ta tension).

La rÃĐalitÃĐ c’est que, comme tout le reste, le travail salariÃĐ tel qu’on l’entend de nos jours est quelque chose qui ÃĐvolue à grand pas. La rÃĐvolution industrielle a permis des gains ÃĐnormes de productivitÃĐ par la spÃĐcialisation et la division du travail. L’arrivÃĐe des technologies de l’information est en train de modifier profondÃĐment le rapport qu’on aura avec cette spÃĐcialisation et cette division du travail : l’HumanitÃĐ aura encore longtemps besoin d’experts et de la division du travail, mais un mÊme individu va pouvoir se spÃĐcialiser dans plusieurs domaines et travailler pour plusieurs clients au cours d’une mÊme journÃĐe ou d’une semaine.

En effet, il ÃĐtait jusqu’à prÃĐsent complexe d’organiser, de coordonner, de rÃĐpartir les tÃĒches, de transmettre et de partager l’information ; ceci nÃĐcessitait des infrastructures coÃŧteuses, prÃĐsentes dans des entreprises oÃđ la concentration capitalistique est importante, et constitue de fait un ticket d’entrÃĐe ÃĐlevÃĐ qui imposait aux individus de se joindre à l’entreprise (via le salariat) plutÃīt que de la concurrencer. À prÃĐsent, grÃĒce aux nouvelles technologies, le ticket d’entrÃĐe s’est vÃĐritablement effondrÃĐ : un smartphone ou un appareil ÃĐquivalent (qu’il soit mobile ou spÃĐcialisÃĐ) permet de remplir des douzaines de fonctions d’un seul coup, ce qui crÃĐe de nouvelles opportunitÃĐs pour rÃĐpondre à des besoins existants, et, mieux encore, peut crÃĐer de nouveaux besoins qui nÃĐcessitent de nouveaux emplois. BientÃīt, il ne sera plus nÃĐcessaire, ni rentable (et à terme, ni mÊme possible) de travailler pour le mÊme employeur huit heures par jour, tous les jours, pendant 20 ou 30 ans, et multiplier les employeurs entreprises clientes et les occupations sera monnaie courante.

oooh filocheOr, de façon particuliÃĻrement intÃĐressante, on apprend parallÃĻlement à ces dÃĐveloppements, dans un exemple choisi rÃĐcemment mais en rÃĐalitÃĐ placÃĐ au milieu de cent autres tous aussi illustratifs (GÃĐgÃĐ, si tu me lis, â€Ķ), que les inspecteurs du travail et ceux de l’URSSAF ont une fÃĒcheuse tendance à saboter les contrats des auto-entrepreneurs qui ont eu l’outrecuidance de travailler pour des collectivitÃĐs locales. En effet, depuis avril 2015, le directeur rÃĐgional de l’Urssaf Bretagne a jugÃĐ bon de prÃĐvenir par courrier les ÃĐlus locaux que l’emploi de ces dangereux individus pourraient facilement les faire sombrer dans l’illÃĐgalitÃĐ du travail dissimulÃĐ.

Ce n’est pas une nouveautÃĐ, tant l’inspection du travail que les URSSAF ayant cette propension naturelle à prÃĐtendre dÃĐgotter du travail dissimulÃĐdÃĻs lors que les rentrÃĐes d’argent frais ne sont plus aussi bonnes, et à plus forte raison lorsqu’il s’agit d’indÃĐpendants, de petits patrons, d’auto-entrepreneurs, bref, autre chose que des salariÃĐs. Le coup du DG de l’URSSAF breton ÃĐtait donc prÃĐvisible et il n’ÃĐtonnera que les plus naÃŊfs — ou les plus cyniques — encore prÊts à croire que ces organismes travailleraient vraiment pour l’intÃĐrÊt des parties concernÃĐes (GÃĐgÃĐ, si tu me lis encore, â€Ķ) alors qu’en rÃĐalitÃĐ, ces administrations, quasiment en roue libre, fabriquent tous les jours un peu plus de misÃĻre.

URSSaf

Eh oui : l’État aime les salariÃĐs tendrement, avec gourmandise mÊme parce que ce sont les moutons les plus faciles à tondre. Outre qu’ils remplissent trÃĻs habilement la niche d’action des socialistes et des communistes (celle ÃĐtiquetÃĐe ÂŦ forçats de la Terre Âŧ et ÂŦ classes exploitÃĐs Âŧ), ces salariÃĐs sont aussi la source de la force des syndicats et, par facilitÃĐ de ponction, celle des administrations et des myriades d’organismes sociaux qui tournent autour.

La disparition de ces salariÃĐs signifie trÃĻs clairement l’ÃĐvaporation des syndicats (ou du moins, ceux qu’on connaÃŪt) et la perte complÃĻte du levier des administrations, des organismes ponctionneurs et redistributeurs. En outre, cette disparition signifie aussi qu’on transforme un corps social assez bien dÃĐfini en une masse d’individus assez indÃĐpendants dont les besoins et les demandes sont de moins en moins agglomÃĐrÃĐs et qui, nouvelles technologies obligent, ont les moyens de le faire savoir. Ces diffÃĐrents ÃĐlÃĐments expliquent aussi pourquoi la disparition de ce statut effraye à ce point les ÃĐlus et les administrations qui ne savent absolument pas comment gÃĐrer cette nouvelle donne. Un indÃĐpendant est, par construction, plus difficile à ÂŦ sÃĐdentariser Âŧ, à traquer, à ponctionner.

Mais voilà, posez-vous la question : l’avenir est-il aux grandes entreprises multinationales aux salariÃĐs toujours plus nombreux, ou, au contraire, aux corporations qui reposeront sur le travail collaboratif d’individus dÃĐtachÃĐs ? Bien ÃĐvidemment, il ne s’agit pas de dire ici que les grandes entreprises comptant des dizaines de milliers de salariÃĐs vont disparaÃŪtre du jour au lendemain, mais bien que la tendance nouvelle, celle qui imprimera durablement le XXIÃĻme siÃĻcle ne sera pas celle de la concentration. Pour rappel, l’Éducation Nationale, c’est plus d’un million de fiches de paie. La SNCF, c’est 250.000 employÃĐs. Microsoft n’arrive pas à la moitiÃĐ (117.000 personnes). Google n’en occupe pas la moitiÃĐ (57.000). Quant à Uber, il en compte 2200â€Ķ DÃĻs lors, l’avenir repose-t-il sur de grosses administrations, de grandes entreprises aux bureaucraties lentes à rÃĐagir, ou sur des entreprises trÃĻs dÃĐ-concentrÃĐes capable de s’adapter à base salariale rÃĐduite à sa plus simple expression ?

Or, bien malheureusement, plutÃīt qu’accompagner la sociÃĐtÃĐ dans son changement, plutÃīt que favoriser les auto-entrepreneurs, les petites structures et plutÃīt que favoriser la prise de risque et de responsabilitÃĐ des citoyens qui le font vivre, tout montre que l’État français a choisi de combattre cette profonde mutation, de mettre en œuvre tout ce qu’il pourra pour asticoter, agacer, persÃĐcuter, ponctionner ceux qui tentent de s’adapter à la nouvelle donne.

ForcÃĐment ça va bien se passer.

 

Source H16

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