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Jour de l’an et tradition de la voiture brûlée.

Selon un cliché presque aussi vieux que la Gaule, la France s’enorgueillit d’être la nation aux 200 fromages. L’image est quand même un peu poussiéreuse et elle a beaucoup servi. Heureusement le vent de l’Histoire et de la modernité a soufflé sur l’Hexagone. Et une nouvelle et fraîche spécificité est venue détrôner le camembert qui pue.

Il s’agit des voitures qui brûlent chaque année à la même date (le 31 décembre). Un rituel initiatique en passe de devenir une tradition très, très française. Cette année seulement 940 véhicules sont partis en fumée, selon les données fournies par le ministère de l’Intérieur. Un peu moins donc que l’année précédente sans qu’on puisse s’expliquer les raisons de cette baisse préoccupante.

Cette tradition obéit à une définition spatio-temporelle parfaitement limpide. Le temps : le soir de la Saint Sylvestre. L’espace : des bouts du territoire français répertoriés soigneusement par les spécialistes. En effet les véhicules de Neuilly ne sont pas touchés par le phénomène. On brûle des voitures dans les « quartiers » et dans les « cités sensibles ». Des voitures de pauvres donc. Salauds de pauvres !

Tous les gouvernements de la République se sont penchés sur cette tradition si particulière. Sous la droite une décision inqualifiable avait été prise. Ne plus communiquer les chiffres globaux ni les résultats détaillés par quartiers de ces feux de joie. Brice Hortefeux – maudit soit son nom – avait considéré en effet que cette transparence motivait dans la surenchère les équipes de la Courneuve, du Mirail, de Trappes etc… Autant organiser des match de foot sans comptabiliser les buts.

Heureusement la gauche a rétabli les règles normales de cette très sportive compétition. Résultat : on brûle autant, ni plus ni moins, sous la gauche que sous la droite. C’est dire si cette tradition est profondément et durablement enracinée dans le terroir français. Elle est tellement nôtre, tellement française, qu’elle ne peut prospérer que sur nos terres.

Toutes les tentatives de délocalisation de ce sport national ont échoué. La Chine où la production automobile est en pleine croissance, et donc riche de cette matière première nécessaire à la célébration festive du 31 décembre, n’en a pas voulu. Les États-Unis, puissance protectionniste, ont également fermé leurs frontières rejetant cette belle tradition alors qu’ils nous avaient quand même imposé Halloween. Le partenariat méditerranéen a, lui aussi, fait un flop. L’Algérie, le Maroc et la Tunisie, reniant tous les liens fraternels et familiaux qui les unissent à nos intermittents du Nouvel An ont fait savoir que leurs prisons étaient ouvertes pour accueillir les sportifs du 31 décembre. Fascistes va…

Donc nous gardons pour nous cette tradition que manifestement personne ne nous envie. C’est notre fierté. Une exception rare dans un monde qui se banalise et s’uniformise. Nous restons ainsi une terre de liberté. Alors que partout ailleurs le fait, gentiment ludique, de brûler des voitures se heurte à une sanglante répression. C’est pourquoi les amoureux de cette belle tradition viennent de plus en plus nombreux chez nous.

D’après Benoit Rayski historien

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