Archive | juillet, 2018

Comment le revenu de base universel a créé la main invisible du marché régulateur

Vous l’ignorez sûrement, mais le revenu universel n’est pas une invention d’un quelconque socialiste ou libéral, ni une idée moderne, mais une idée qui a été déjà expérimentée pendant 40 années à grande échelle il y a 240 ans. Son expérimentation, et les conséquences économiques au réel ont engendré la graine et les racines de l’économie moderne.

Malthus, Ricardo, Marx, Polanyi, Smith et même Nixon y ont puisé matière à débattre et en découler des lois et initiatives économiques.

1795 la première loi dite : loi de Speenhamland

Le revenu de base n’est pas une innovation. Le premier essai répertorié connu, a démarré dans les années 1790 dans le conté de Speenhamland en Angleterre.

A cette époque de guerres Napoléoniennes, le temps et la météorologie a tourné, la pluie abondante pendant quelques années de suite, (on accusait pas le réchauffement climatique à cette époque :-)) ) eurent pour conséquence une inflation sur les céréales. Le grain de blé, base de la nutrition de cette époque est devenu inabordable pour les franges de la population les moins aisées.

La pauvreté a augmenté, et même parmi les ceux qui avaient un travail et exerçaient une activité.

Une loi à Speenhamland fut édictée. Un revenu universel pour les agriculteurs, pour acheter du pain fut instauré. Elle a divisé le revenu universel en trois subventions. Pour ceux qui pouvaient travailler, ceux qui ne pouvaient pas, et pauvres oisifs et personnes handicapées.

Démarré à Speenhamland elle fut étendue à toute l’Angleterre l’année suivante.

La loi imposa que chaque homme puisse acheter trois pains de gallon par semaine (environ 4,5kg de pain), plus un pain et demi pour tous les autres membres de sa famille. Cela signifiait qu’un couple avec trois enfants pouvait ramener à la maison l’équivalent de plus de 12,5Kg de pain par semaine.

Cette loi de revenu universel dura 40 ans et eu des conséquences aux antipodes de ses buts initiaux. En 1834, un rapport de la Commission royale sur le fonctionnement des lois sur les pauvres de 1832 qualifia le système Speenhamland de « système universel de paupérisme », et en 1834 l’Angleterre mettra fin au revenu universel.

Le système permettait aux employeurs, de payer des salaires inférieurs au salaire de subsistance, aux salariés de réclamer moins, car le revenu universel compensait la différence et maintenait leurs travailleurs en vie.

L‘Angleterre toute entière, la gueule de bois, décréta que le programme avait totalement échoué et désastreux. Il fut abrogé « tout le monde était d’accord ». Un ressenti d’échec qui servit de base à la science économique Anglaise et ensuite mondiale.

La réalité, le revenu universel a engendré des effets pervers terribles, le surendettement, l’oisiveté, la dépendance, la dévalorisation de la valeur du travail la lutte des classes entre ceux qui finançaient et ceux qui recevaient sans rien faire et en aucun cas a mis fin a la misère ni offert de meilleurs revenus aux gens. Le revenu de base tourna au cauchemar, engendra un nombre de démunis encore plus grand et n’a jamais réduit la misère ou le mal vivre.

Pendant ces 40 années et après, le système a causé beaucoup de débats et monopolisé tous le politiciens de l’époque. Les commentateurs de droite déploraient que la distribution encourageait les classes laborieuses à se reproduire, cela freinait l’innovation dans l’agriculture et coûtait à la collectivité trop d’argent. Les commentateurs de gauche s’indignait du fait qu’elle fournissait aussi une subvention aux agriculteurs riches, qui étaient libres de profiter de l’inflation des biens sans répercuter les augmentations de salaires.

De ces 40 années, les grands théoriciens connus de l’économie y ont puisés des arguments.

Thomas Malthus a postulé que les subventions à la pauvreté incitaient les couples à faire des enfants, au delà du raisonnable en créant une surpopulation, et les déresponsabilisaient de leurs possibilités réelles financières de les élever.

Son contemporain David Ricardo exposa que le modèle de Speenhamland était un revenu invitant à l’imprudence, la déresponsabilisation individuelle et de l’autre dévalorisant les travailleurs manuels de l’industrie.

Adam Smith contemporain de ces années s’en inspira pour montrer l’efficience du marché et de la « main invisible ».

Karl Marx quelques années plus tard a attaqué le système Speenhamland , dans « Das capital ». il chercha à démontrer que les allocations de solidarité sont une incitation à maintenir à un bas niveau les salaires.

Bien plus tard en 1968, les économistes Karl Polanyi et Gary Bekker se sont invectivés sur l’analyse du comportement automatique de l’individu de cette période, comportement calculateur et rationnel envers toujours son intérêt.

En 1969, le président républicain Richard Nixon cherchait à conquérir les votes des gens moins aisés. Il préparait un nouveau programme radical de réduction de la pauvreté « the Family Assistance Plan », lorsqu’un conseiller lui envoya une note sur l’expérience de Speenhamland.

Nixon avait initialement prévu que chaque famille pauvre de quatre personnes en Amérique avec zéro revenu recevrait 1600 dollars par an (l’équivalent d’environ 11000 dollars aujourd’hui), plus des bons alimentaires. Le revenu disparaîtrait à mesure si le gain individuel augmente.

La seule chose qui a survécu de cette ébauche de plan fut la peur de Nixon, inspirée par Speenhamland, d’avoir été un concept pour satisfaire les pauvres oisifs. L’idée que les gens se comportent moins bien et sont moins volontaires lorsqu’ils sont protégés des conséquences.

En avril, le gouvernement finlandais a décidé de mettre en pause un programme de revenu universel de base initié en 2017 sur un échantillon aléatoire de 2 000 chômeurs âgés de 25 à 58 ans sans aucune condition.

Le ministre finlandais des Finances, Petteri Orpo, a argumenté que le programme rendait les gens « passifs ».

Que conclure du revenu universel de base ?

Les propositions de revenu universel de base échouent toujours pour de nombreuses raisons. 

L’universalité tend à diriger les ressources vers les personnes qui n’en ont pas besoin, tout en augmentant la dépendance et en diminuant le travail au sein de la population vraiment démunie.

Les exigences d’un travail rémunéré jouent sur la volonté individuelle, et aident bien plus les personnes dans la pauvreté à atteindre par eux même l’autosuffisance.

La lacune la plus apparente dans l’idée de revenu universel de base est le manque d’exigences de travail.

De plus, la grande majorité de nos concitoyens admettent mal que les gens ne soeint pas obligés de travailler en échange d’avantages sociaux.

Malgré les objectifs admirables de l’offre sur le papier du revenu universel de base, la réalité est que ce revenu réduit le travail, la volonté d’autonomie, augmente la dépendance, et surcharge le contribuable.

Quand le travail n’est, ni plus ni moins « noble » que la collecte d’un revenu universel, c’est toute la prospérité générale qui s’écroule.

Le revenu universel de base a un point commun avec le communisme. La dissuasion pour l’ambition, l’autonomie et la prise de risques.

Les Français septiques qui croient au revenu universel devraient retenir les leçons de 1834 ou aussi l’écroulement de la productivité des anciens pays de l’Est, ou chacun avait un emploi, mais en réalité, sur 10, 2 travaillaient et 8 regardaient, puisqu’à la fin, comme avec le revenu universel ou tout le monde a un revenu garanti, personne n’est motivé.

Quelques sources

http://www.berkshirerecordoffice.org.uk/this-months-highlight/this-months-highlight-2011/speenhamland-system-1795/

https://en.wikipedia.org/wiki/Speenhamland_system

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Parlement européen. La gamelle est meilleure quand on n’a pas à justifier les frais.

La semaine dernière, le lundi 2 juillet 2018, le « Bureau » du Parlement européen a rejeté les propositions visant à renforcer les règles concernant les dépenses des députés.

Vous ne la saviez pas ? Lors d’une réunion tardive, à huis clos à Bruxelles, le jour du match à 17h Belgique-Japon et pendant le match Bresil-Mexique, pendant la coupe du monde en période de départ en vacances, en nombre très faible sans perturbateurs éventuels, l’organe directeur du Parlement a rejeté de modestes propositions visant à introduire à minima une pseudo éthique de responsabilité dans la manière dont les élus peuvent utiliser l’argent.

La proposition demandait seulement de conserver les documents de dépenses, et de déposer à un comptable agréé les factures et justificatifs de dépenses. Une demande, comme vous voyez extraordinaire! Une demande que font des milliers, de chefs d’entreprises, de commerciaux, de techniciens, de chargés de mission, de personnes en déplacement ou personnes qui ont des frais pour travailler.

Avec la GEA «General Expenditure Allowance (Allocation générale de dépenses)» , chaque député obtient 4 300 euros par mois, pour couvrir ses frais de fonctionnement, les frais de transport eux sont une autre allocation différenciée de 4243 euros par an.

Le GEA est « soi-disant » destiné à louer un bureau et assurer les frais de gestion de bureau, les frais téléphoniques et postaux, ainsi que l’achat, l’exploitation et la maintenance de matériel informatique et informatique».

Une enquête séreuse menée l’année dernière par un consortium de journalistes d’investigation dénommé « The MEPs Project » a révélé des abus généralisés du système, avec des bureaux fantômes, des paiements de loyers versés aux partis politiques nationaux ou même des comptes personnels des députés.

Le président du PE, Antonio Tajani, et ses collègues ont  voté contre l’ obligation pour les députés européens de conserver de déposer les reçus de leurs dépenses à un organisme comptable. Ils ont également rejeté la certification des comptes par un commissaire aux compte ou organisme agréé.

Dans la même logique ils ont même rejeté le retour obligatoire des fonds non dépensés à la fin du mandat d’un député. La seule mesure qu’ils ont approuvée est que les députés conservent un compte bancaire séparé pour leurs paiements de dépenses. Vaste blague !

Voici à titre anecdotique l’extrait de visite du parlement d’un blogeur gauchiste invité un jour à Strasbourg:

 20140716_124712« La cantine de l’institution, présente les plats et entrées du jour avec des prix, défiant toute concurrence. Les prix (le plat le plus cher du plus cher était à 7 ,60 euros, l’entrée la plus chère à 2 euros).

En vrac : roulades florentines au parmesan, filet de poulet avec pommes bourgognes et carottes vapeur, croquette aux parmesans, saucisses de tofu sauce méridionale avec ses légumes vapeur, confit d’agneau avec chicon.Un salade bar, des desserts et des boissons, toujours proposés à un tout petit prix. Quasi aucun produit bio à la cantine du Parlement Européen, diététiquement, que quelques yaourts et des jus de fruits. Ils dînent dans un 5 étoiles tous les jours.. »

parlement européen

 

Même si on ne sait s’il faut rire ou pleurer, le sujet principal n’est pas là.

Ce qui choque c’est le concept intellectuel totalement décalé de la société de ces gens.

Elle va mourir du socialisme, ou de son métastase, la social-démocratie.

L’Europe est en train de créer une soviétisation de la société, ou une nomenklatura décide le sort des gens, mais s’exonère pour elle même.

Elle n’est plus libérale.

Ce n’est plus qu’une bureaucratie totalement décalée des peuples.

Elle impose que les normes, mais dans le réel, les gens voient bien qu’appliquées concrètement, elles sont contradictoires, inadaptées, voire farfelues.

Le parlement européen ne défend plus le marché libre, mais le marché protégé du copinage. Les lobbys écolos ou socialistes sont toujours une « bonne excuse » pour exclure, normer, entraver le marché libre et le libre échange.

Les gens comprennent que les normes ne sont plus que des barrières à la concurrence.

Qu’une majorité d’entre elles sont encouragées par le copinage, a remplacé la vraie concurrence.

 

Le décalage avec la société civile est effarent.

Ces gens harcèlent de bureaucratie, de normes, de contraintes, de contrôles, de procédures, de privation de libertés de tous les habitants d’Europe.

Et le minimum du minimum, ils se le refusent à eux même? Soit simplement justifier leurs dépenses…

Ces gens là ignorent les contraintes subies par une PME si sur une facture Bulgare, il manque le numéro de TVA intracommunautaire.

Ces gens là ignorent que la moindre PME en France harcèle ses techniciens, ses commerciaux, personnels en déplacements pour justifier le moindre café, et est redressée par l’URSAFF si elle rembourse les frais sans justificatifs pour « salaire déguisé ».

Ces gens là ignorent les contraintes subies par le marin pêcheur ne mesure pas la taille du poisson.

Ces gens là ignorent les contraintes subies par l’éleveuse de chèvre qui a une porte de 0,9 au lieu de 1m, donc soi disant pas assez large pour faire rentrer ses chèvres.

Ces gens là ignorent que l’artisan qui a transféré le virement de sa TVA un jour trop tard, est pénalisé d’office.

Chaque corps de métier doit tout justifier. Chaque corp de métier doit adapter les normes européennes dont 2 sur 3 sont plus farfelues les unes que les autres…

Par le passé, en 2008, la Cour de justice européenne a contraint et obligé le Parlement européen à publier un rapport d’audit interne exposant  l’abus généralisé des dépenses par les députés européens.

Tous partis confondus le rapport démontre sans mentionner aucun nom, que les députés ont alloué leurs allocations pour les secrétaires et les assistants dans des entreprises familiales y compris des paiements effectués aux assistants des députés qui n’étaient même pas accrédités pour travailler au Parlement. À l’époque, lorsque le système de rémunération était différent, il y avait aussi des primes de fin d’année valant près de 20 fois le salaire mensuel versé aux assistants, juste pour que les députés puissent utiliser leur allocation annuelle complète.

Certains partis aujourd’hui sont poursuivit, mais ce n’est pas du fait des députés mais de la cour de justice.

Ce type de comportement, qui ne change pas au fil des ans, par les plus hauts échelons du Parlement européen la mentalité est assez navrante.

Au départ, créer une assemblée directement élue pour examiner les décisions réglementaires et budgétaires de la Commission européenne et des États membres était une bonne idée. Il ne faut pas oublier que les graves critiques émises chaque année jusqu’en 2017 par l’organisme comptable de l’UE et les États membres comme la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la Suède n’ont pas été suivies d’effets.

En pratique, cependant, nous devons conclure que le Parlement Européen ne fait pas son travail. C’est une honte !

Ils ne se sont pas rendu compte que c’est ce spectacle qui a engendré et engendre la méfiance et le vote du Bexit. Cette assemblée est la première coupable de la défiance du peuple Anglais et de plus en plus d’autres. Les députés européens tous partis confondus, sont des décalés de la réalité des habitants de l’Europe. Non seulement ils ne l’intègrent pas, mais en plus ça continue.

Le Parlement européen a montre un appétit obsessionnel pour des dépenses toujours plus élevées sans tenir compte des intérêts des contribuables et il n’y a pas de règlement trop fou pour les députés européens ;

Le Parlement a approuvé le «principe de précaution», une approche soviétisante bureaucratique intellectuelle de fonctionnaire ou de refus du changement fondée sur le refus du risque et à faire preuve de prudence, même s’il n’y a aucune preuve de préjudice à quiconque.

Ne parlons du spectacle absolument indigent et hautement stupide de déplacer le Parlement entre Bruxelles et Strasbourg une fois par mois et ces des salaires élevés pour les eurodéputés  ou des nombreux autres scandales auxquels le Parlement européen a été mêlé au fil des ans. 

Dans sa décision sur le traité de Lisbonne, la Cour constitutionnelle allemande a  déclaré  que le PE n’était « pas suffisamment apte » à prendre des « décisions représentatives sur la base de la majorité », du moins tant qu’il n’y avait « pas de représentation européenne uniforme ». C’est improbable que cela arrive un jour.

Avec tout cela en tête, nous devrions nous demander pourquoi ne pas supprimer 80% de parlementaires du Parlement européen qui ne servent à rien et se remplissent les poches a décider la taille du concombre à nos frais.

Ces gens détruisent les libertés et le libre-échange. Ils soviétisent la société européenne, et se comportent comme une nomenklatura.

Triste représentation.

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