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Le locuteur, l’interpellûˋ et l’antiraciste

Chien et chatSoient L un locuteur, I un interpellûˋ, et A un antiraciste.

L interpelle I en public devant A.

Dans les mots prononcûˋs par L en public probablement û  l’intention d’I, assez fort pour que tout le monde entende, rien ne rappelle les races, les ethnies, les communautûˋs, les couleurs de peau, les pays, les nations, les origines, les croyances, les religions…

Il est question d’un fruit et d’un animal.

Donc rien û  voir encore une fois avec les races, les ethnies, les communautûˋs, les couleurs de peau, les pays, les nations, les origines, les croyances, les religions…

A, en tant qu’antiraciste qui connaûÛt bien sa science moderne qui affirme que les races n’existent pas, A donc ne voit ni la race d’L ni la race d’I puisque les races n’existent pasô : A ne peut pas voir ce qui n’existe pas.

A considû´re donc, lui, en tant qu’antiraciste, qu’L et I sont des individus tout court.

Mais A ûˋtant en public, donc susceptible d’ûˆtre entourûˋ de racistes, risque non nûˋgligeable, est obligûˋ de chausser ses lunettes de racistes pour fliquer le racisme des autres, notamment celui d’L, voire du public prûˋsent.

Comme les propos prononcûˋs ne renvoient ni aux races, ni aux ethnies, ni aux communautûˋs, ni aux couleurs de peau, ni aux pays, ni aux nations, ni aux origines, ni aux croyances, ni aux religions, A veut maintenant savoir ce que voit L quand L interpelle I.

A, en tant qu’antiraciste, ne voit pas de races, donc ne voit ni la race d’L ni la race d’I mais il veut savoir, pour fliquer le racisme des autres, ce que voit L, voire ce qu’est susceptible de voir le public prûˋsent.

Donc A chausse ses lunettes de racistes pour regarder non pas L et I tout court mais la race d’L et la race d’I.

û€ ce stade, A muni de ses lunettes de racistes compare la race d’L û  la race d’I.

Lui, A, en tant qu’antiraciste, encore une fois ne croit pas û  l’existence des races, il fait confiance û  la science moderne qui affirme que les races n’existent pas, donc, de son point de vue, tout est bien, tout est parfait, mais pour faire baisser le racisme, il est obligûˋ de fliquer le racisme des autres.

C’est pourquoi, aprû´s avoir chaussûˋ ses lunettes de racistes, A constate la race d’L et la race d’I, et compare les deux races.

Puis A muni de ses lunettes de racistes formule in petto le raisonnement suivantô :

Si la race d’L est ûˋgale û  la race d’I, alors A muni de ses lunettes de racistes considû´re qu’L interpelle I tout court.

En effet, si la race d’L est ûˋgale û  la race d’I, il est peu probable qu’L interpelle I 〜en tant qu’I est censûˋ appartenir û  une race prûˋcise〝.

Comme il est peu probable dans ce cas de figure qu’L interpelle I 〜en tant qu’I est censûˋ appartenir û  une race prûˋcise〝, A muni de ses lunettes de racistes en conclut qu’L interpelle I tout court.

D’autant plus que les mots prononcûˋs par L ne renvoient ni aux races, ni aux ethnies, ni aux communautûˋs, ni aux couleurs de peau, ni aux pays, ni aux nations, ni aux origines, ni aux croyances, ni aux religions…

Et ce, parce qu’un fruit et un animal ne renvoient ni aux races, ni aux ethnies, ni aux communautûˋs, ni aux couleurs de peau, ni aux pays, ni aux nations, ni aux origines, ni aux croyances, ni aux religions…

Donc, si la race d’L est ûˋgale û  la race d’I, A muni de ses lunettes de racistes considû´re qu’L interpelle I tout court.

Mais si la race d’L n’est pas ûˋgale û  la race d’I, ce que peut constater A puisqu’il est muni de ses lunettes de racistes, alors A ne considû´re plus qu’L interpelle I tout court mais qu’L interpelle I 〜en tant qu’I est censûˋ appartenir û  une race prûˋcise〝.

Et A muni de ses lunettes de racistes s’indigne du racisme d’L car il ne considû´re plus qu’L interpelle I tout court mais qu’L interpelle I 〜en tant qu’I est censûˋ appartenir û  une race prûˋcise〝.

On comprend donc mieux le processusô : A, en tant qu’antiraciste, ne voit ni la race d’L ni la race d’I.

Mais il se voit dans l’obligation pour fliquer le racisme des autres de chausser ses lunettes de racistes, et ce, û  seule fin de constater la race d’L et la race d’I pour pouvoir dûˋcider si L interpelle I tout court ou si L interpelle I 〜en tant qu’I est censûˋ appartenir û  une race prûˋcise〝.

En d’autres termes, pour fliquer le racisme des autres, il faut devenir soi-mûˆme raciste puisque pour prûˋdire si L interpelle I tout court ou si L interpelle I 〜en tant qu’I est censûˋ appartenir û  une race prûˋcise〝, il faut chausser ses lunettes de racistes pour voir ce que voient les racistes.

Et chausser ses lunettes de racistes, c’est imiter le raciste, c’est donc devenir soi-mûˆme raciste.

Ce qui signifie que pour lutter contre le racisme, A injecte du racisme.

Car sans ses lunettes de racistes c’est-û -dire sans devenir lui-mûˆme raciste, A ne verrait qu’L et I tout court, et donc, ne verrait ni la race d’L ni la race d’I pour pouvoir les comparer.

La question est la suivanteô : est-il bien raisonnable de lutter contre le racisme en injectant du racismeô ?

Car chausser ses lunettes de racistes pour constater la race d’L et la race d’I est un acte raciste.

Est-ce par plus de racisme qu’on peut lutter efficacement contre le racismeô ?

Faut-il voir du racisme partout notamment dans des mots ne renvoyant ni aux races, ni aux ethnies, ni aux communautûˋs, ni aux couleurs de peau, ni aux pays, ni aux nations, ni aux origines, ni aux croyances, ni aux religionsô ?

Si maintenant vous prûˋtendez que ce lien avec une race prûˋcise, bien qu’û  l’ûˋvidence non pertinent puisqu’un fruit et un animal ne renvoient ni aux races, ni aux ethnies, ni aux communautûˋs, ni aux couleurs de peau, ni aux pays, ni aux nations, ni aux origines, ni aux croyances, ni aux religions, si donc vous affirmez que ce lien manifestement erronûˋ avec une race particuliû´re existe nûˋanmoins dans l’esprit du locuteur, nous rûˋpondons que l’existence supposûˋe d’un lien dans un esprit ne valide pas sa pertinence, et qu’au contraire, valider ce lien est un acte raciste puisque alors on considû´re la comparaison comme pertinente.

Par oû¿ l’on voit que l’antiraciste est tout autant raciste que les autres puisque pour fliquer le racisme des autres, l’antiraciste est obligûˋ de devenir lui-mûˆme raciste.ô 

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GarûÏon de l'ombre hors-monde, ni tûˋlûˋvision ni journaux ni radio, et trû´s peu d'Internet.

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