Quand en 1984 sortait un livre intitulé âCes animaux qui nous gouvernentâ où le visage de certains hommes politiques était caricaturé par paliers successifs en animaux divers et variés, il n’est venu à l’esprit de personne de considérer qu’il y avait là du racisme.
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En effet, chaque dessin renvoyait à un individu précis, et non à un individu âen tant qu’il est supposé appartenir à une race précise dans l’esprit du dessinateurâ.
Au nom de quoi a-t-on aujourd’hui à estimer qu’une parole renvoie à un individu âen tant qu’il est supposé appartenir à une race précise dans l’esprit du locuteurâ plutôt qu’à un individu tout court ?
En effet, comme les races humaines n’existent pas d’après la science moderne, il devient par là même impossible d’assigner une race à un individu.
Donc, quand on parle à un individu, on ne peut que parler à un individu tout court, et non pas à un individu âen tant qu’il est censé appartenir à une race préciseâ puisque les races n’existent pas.
Mais on accuse dans certains cas le locuteur d’un procès d’intention, celui d’interpeller une personne âen tant qu’elle est supposée appartenir à une race précise dans son espritâ.
Ainsi, le locuteur n’est plus supposé interpeller un individu tout court, comme ç’a toujours été le cas, il est accusé d’interpeller un individu âen tant qu’il est censé appartenir à une race précise dans son espritâ.
La question est : y a-t-il un critère qui permette de prédire si le locuteur parle à un individu tout court ?
Ou encore, corollaire a contrario : y a-t-il un critère qui permette de prédire si le locuteur parle à un individu âen tant qu’il est censé appartenir à une race précise dans son espritâ ?
On le voit clairement : quand l’interpellé est de la même race que le locuteur, l’accusateur n’accuse pas le locuteur d’interpeller un individu âen tant qu’il est censé appartenir à une race précise dans son espritâ.
Mais si l’interpellé n’est pas de la même race que le locuteur, l’accusateur décide que le locuteur interpelle un individu âen tant qu’il est censé appartenir à une race précise dans son espritâ.
Qui fait cette distinction ? C’est l’accusateur.
Qui fait exister les races en observant bien celle du locuteur et celle de l’interpellé alors qu’il dit lui-même qu’elles n’existent pas ? C’est l’accusateur.
Qui décide que dans un cas on parle à un individu tout court, et dans un autre cas, on parle à un individu âen tant qu’il est censé appartenir à une race précise dans son espritâ ? C’est l’accusateur.
Qui est raciste ? C’est l’accusateur.
En s’indignant dans un cas et pas dans un autre, en observant la race des protagonistes alors qu’il dit lui-même que les races n’existent pas, l’accusateur est tout autant raciste que le locuteur est supposé l’être.
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