Archive | août, 2013

La répartition, c’est le problème.

Retraite-par-répartitionSi la retraite par capitalisation permet d’assurer les retraites et de nourrir l’investissement, la retraite par répartition, au contraire, rend impossible le financement des retraites et cause de graves dégâts à l’économie.

Lors de cet énième débat sur nos retraites, qui rythme désormais le spectacle social-démocratique comme une série avec ses saisons, certains ont raisons comme Jean-Claude Mailly de s’indigner quand on considère l’allongement de la vie comme un problème.

En effet, on ne peut que se réjouir que les gens vivent plus longtemps, et en meilleure santé, et n’étant pas certain de ce qui se cache dans l’au-delà, je préfère m’en tenir à mon existence terrestre le plus longtemps possible, même si elle est semée de vicissitudes et de déceptions à répétitions.

Mais cet allongement de la vie est problématique pour notre système de retraite collectivisé et par répartition, et je précise bien pour ce système-là, et uniquement celui-là. En effet la retraite se faisant plus longue, les actifs (termes élogieux pour désigner ceux qui doivent payer pour ceux qui ne travaillent plus) se voient contraints de supporter une charge toujours plus grandissante de retraités ; problème aggravé quand il y a en prime une inversion de la pyramide des âges (le problème se poserait aussi sans cette inversion).

Alors ce qui est un progrès indéniable devient soudainement une source d’inquiétude ; le retraité coûte cher. Et ce fardeau nous appauvrit, nourrissant le mécontentement populaire. Il n’est pas rare que j’entende, ci et là, certains se demander s’il est nécessaire de vivre si longtemps, et surtout pour finir en ces tissus de souffrances ridés qui se débattent stérilement dans leur lit.

Évidemment toutes ces belles âmes n’iraient jamais jusqu’à les euthanasier ces pauvres vieux. Mais après tout, rien que d’en évoquer l’idée inspirerait des plus radicaux qui pour sauver notre belle société collectiviste se dévoueraient pour la bonne cause.

Mais le cœur du problème réside dans cette affirmation que le vieux a un coût, ou du moins que les retraites deviennent un fardeau. C’est s’imaginer que nous sommes face à une impasse, à un problème insoluble, à un effet secondaire de notre société actuelle et c’est surtout ne pas comprendre pourquoi les gens vivent si longtemps, et encore moins pourquoi la retraite par répartition est condamnée à disparaître.

Si l’on vit plus longtemps, ce n’est pas le fruit du hasard, mais de l’accumulation du capital. Une accumulation de capitaux qui s’est faite génération après génération, étape par étape, progressivement, laborieusement, améliorant notre productivité, libérant du temps pour nos loisirs, nous assurant des plages de repos et augmentant notre espérance de vie. Dans une société où l’on produit en une journée de quoi se nourrir un jour, et uniquement un jour, il n’y a nul temps libre, mais seulement une vie marquée du sceau de la précarité et de la brièveté. Si l’on a permis à des gens de vivre leur dernier jour sans travailler, ou d’avoir simplement des loisirs, ou mieux encore des vacances, du temps libre en somme, c’est que l’on était en mesure de produire de quoi les nourrir, ainsi que nous par la même occasion et le même jour, en leur épargnant ce labeur. Il ne peut en être autrement.

Cette accumulation de capitaux a permis tous les progrès de la science dont nous bénéficions aujourd’hui. Et c’est toujours cette accumulation de capitaux qui a permis cette géniale invention qu’est la retraite par capitalisation.

Mais pour accumuler du capital, il faut être dans une société où l’on produit plus que ce que l’on consomme. Sans cela, il n’y a aucun espoir d’améliorer nos conditions de vie. C’est sans appel.

Et il s’avère que nos sociétés sont gangrenées par des institutions qui détruisent plus de richesses qu’elles n’en produisent et qui, inéluctablement, pour subsister, se financent sur la richesse des autres, comme des parasites. Cependant tant que leurs destructions n’excédaient pas ce que nous pouvions épargner en capitaux, le progrès était encore possible. Mais quand vint le jour où ces institutions détruisaient plus que ce que nous produisions, alors en lieu et place de nous réformer, nous nous sommes endettés. Nous avons reporté les conséquences néfastes de ce processus de destruction sur les générations suivantes.

Et le jour viendra où les générations suivantes seront les générations actuelles : elles devront régler les comptes légués par leurs parents. Ce qui sera impossible. Car ces institutions auront œuvré encore, et la destruction sera telle que le solde ne pourra être réglé par manque de moyens.

L’ironie est que parmi ces institutions, il y a celle en charge de nos retraites !

Alors que la retraite par capitalisation permet non seulement de finir ses jours sans travailler mais aussi d’œuvrer à l’amélioration de nos conditions de vie en général par les capitaux qu’elle rend disponibles, la retraite par répartition, au contraire, rend impossible le financement des retraites et, par son coût, engendre des dégâts dans tous les autres domaines de la société.

Mais si nous en sommes arrivés là, c’est que nous sommes les victimes d’une intoxication massive nous faisant croire que la retraite, mais aussi la santé ou l’éducation ne sont pas soumis aux mêmes lois que les industries dites classiques. Ils ne peuvent que consommer du capital et ne sont producteurs d’aucune richesse. Ce qui est paradoxal pour des choses censées nous protéger du besoin.

Alors que par le développement de ce couple capital/productivité, nous avons rendu disponibles nourritures, habits, ordinateurs, logements et j’en passe, sans que cela ne se fasse aux détriments de qui que ce soit, mais en étant un plus pour la société, un bienfait, un gain et non un coût, pour la retraite, en ne prenant qu’elle, ce ne serait pas envisageable, impossible, utopique. Cette même retraite qui, si l’on suit consciencieusement les règles économiques les plus simples, ne peut être rendue possible que par l’amélioration de notre productivité.

Voilà le plus grand enfumage de notre époque.

Il n’y a aucune raison que la retraite, l’éducation ou la santé ne deviennent pas un gain pour la société, une contribution à l’amélioration de notre vie, comme le sont les autres biens et services, et cela par l’accumulation de capitaux.

Mais trop soucieux de conserver leurs privilèges, ou bien victimes de leurs propres croyances (ce qui est pire), beaucoup refusent de revenir sur les fondations d’un système, comme la retraite par répartition, qui ne peut qu’inéluctablement  emporter la société dans les abîmes de la faillite.

Alors on préfère voir la vieillesse, qui devrait nous réjouir, comme un fardeau, un malheur, un coût.

Et cela promet des lendemains qui vont chanter joyeusement.

Souce:  http://boboliberal.blogspot.fr/

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Si Jacques Blondel avait été lâche, il serait toujours en vie…

Si Jacques Blondel avait été lâche, il serait toujours en vie…

presse

Claude Askolovitch s’est exprimé sur RTL au sujet du meurtre de Jacques Blondel, ce retraité de Marignane qui, au retour de la plage, a voulu barrer la route à deux malfrats à scooter venant de braquer un bureau de tabac. Selon le journaliste, c’est Jacques Blondel qui « a fait des deux voyous des assassins », et c’est un « gâchis terrible ».

C’est vrai, si Jacques Blondel n’était pas mort, il faudrait le sanctionner. Merde quoi, les deux gars roulaient bien tranquillement à leurs petites affaires et l’autre, qu’on n’avait pas sonné, vient se mettre en travers de leur chemin. De quoi j’me mêle ? A voulu jouer les héros, et toc, a transformé deux petites racailles ordinaires en grands criminels. Ça devrait être puni par la loi. Ce n’est rien que de l’incitation au meurtre. Limite si Marwan Rezgui – celui qui, selon toute probabilité, a tiré – ne devrait pas se retourner contre la veuve et les orphelins. Ou monter une association de défense contre les victimes, sans lesquelles, si l’on y réfléchit bien, il n’y aurait pas d’assassin. Martingale qui pourrait également profiter aux femmes qui, si elles n’avaient pas été si appétissantes, auraient été, à l’évidence, un peu moins violées…

En attendant une marche blanche en faveur des aigrefins en question, humanistes en butte à l’incompréhension de leurs contemporains ?

Plus sérieusement, on pensait pourtant que les Français étaient devenus des gens sensés et raisonnables. Qu’ils avaient appris à détourner les yeux et à prendre fissa la tangente sitôt qu’une vieille dame se faisait tirer son sac, qu’une jeune fille se faisait importuner dans le métro, qu’un ado se faisait insulter pour une cigarette. Eh bien non, restent toujours des fortes têtes. Quel « terrible gâchis ».

Prenez une Anne-Lorraine Schmitt. Si elle s’était laissé obligeamment violer, son agresseur ne l’aurait pas poignardée, et d’un violeur elle n’aurait pas fait un tueur. Quel « gâchis terrible » là encore…

Et je ne parle pas de tous ceux que l’on a plantés pour un « mauvais regard ». S’ils avaient humblement gardé les yeux rivés sur leurs pieds, leurs assassins n’auraient pas été tentés de s’en prendre à eux et seraient toujours de braves voyous de banlieue anonymes qui n’encombreraient pas (encore) les prisons françaises. Vraiment, quel foutu gâchis…

Laissez-vous faire, n’opposez aucune résistance, investissez, pour vos déplacements, dans des œillères afin d’éviter, par un coup d’œil indiscret, d’être témoin de ce que vous n’auriez jamais dû voir et d’être ainsi tenté d’intervenir. Oubliez ce que veulent dire les mots « défense », « secours », « assistance » et « courage » et tout va bien se passer.

Et si, d’aventure, l’appartement de Claude Askolovitch venait à être cambriolé près de chez vous, sa voiture fracturée sous vos fenêtres, son portefeuille subtilisé sous vos yeux, surtout ne dites rien. Passez votre chemin, ne jouez surtout pas les Clint Eastwood. Ne courez pas le risque coupable de transformer une petite frappe en assassin ; lequel Askolovitch, soyez en sûr, vous en sera infiniment reconnaissant.

Source: Gabrielle Cluzel

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