La Banque publique dâinvestissement (BPI) aura dÃĐcidÃĐment beaucoup fait parler dâelle avant mÊme dâexister.
Par Thibault Doidy de Kerguelen.
DÃĐjà une longue histoire de conflits dâintÃĐrÊts
Conçue au dÃĐpart dans le dos de Jean-Yves Gilet et François Drouin, les dirigeants du FSI et dâOsÃĐo, totalement tenus à lâÃĐcart, la BPI, montÃĐe sur le schÃĐma 51% à lâÃtat et 49% à la CDC doit prendre comme axe de travail les PME en rÃĐcupÃĐrant les attributions du FSI et dâOsÃĐo. Mais trÃĻs vite les patrons de rÃĐgion, emmenÃĐs par le socialiste Alain Rousset (Aquitaine), montent au crÃĐneau, bien dÃĐcidÃĐs à dÃĐcrocher une place de choix dans le nouvel ensemble. Reçus le 12 septembre par François Hollande, ils se voient promettre la prÃĐsidence du comitÃĐ national dâorientation de la future banque, deux siÃĻges au conseil dâadministration et une prÃĐsidence dans les comitÃĐs rÃĐgionaux chargÃĐs dâaccorder des fonds propres. Nous sommes alors un certain nombre, ayant connu les SDR, à craindre le pire, la mainmise des notables locaux en mal de clientÃĐlisme sur ce nouvel outil.
Puis survient lâÃĐpisode du choix de Lazard comme banque-conseil de Bercy : Matthieu Pigasse, le principal associÃĐ gÃĐrant ÃĐtant aussi actionnaire des Inrockuptibles, employeur dâAudrey Pulvar, compagne de Montebourg. On nous jura la main sur le cÅur quâil nây avait pas de lien, que le choix de lâun par le concubin de lâautre nâÃĐtait que pur hasard. NâempÊche que lorsque Montebourg et Pulvar se sont sÃĐparÃĐs, cette derniÃĻre a ÃĐtÃĐ illico virÃĐe des Inrockuptibles, comme quoiâĶ
Et puis il y eut la vive discorde entre Moscovici et Montebourg pour savoir qui en serait le parrain. Et puis il y eut la guerre entre le TrÃĐsor et la CDC pour dÃĐtenir la majoritÃĐ, guerre que Hollande finira par trancher à la ÂŦ radsoc Âŧ pour reprendre lâexpression dâun responsable de CDC par un 50/50 qui nâaugure rien de bon pour sa gouvernance.
Et puis voici maintenant la nomination de SÃĐgolÃĻne Royale au poste de Vice-PrÃĐsident. Inutile de prÃĐsenter lâancienne candidate aux ÃĐlections prÃĐsidentielles, lâancienne concubine de lâactuel PrÃĐsident, câest au titre de PrÃĐsidente de rÃĐgion, donc de notable locale, quâelle est nommÃĐe. Outre lâaspect un tantinet nÃĐpotiste qui plane sur cette nomination dans une structure qui a dÃĐjà connu quelques soupçons, la nomination dâun poids lourd de la notabili-nomenklatur socialiste au poste de vice PrÃĐsident de la BPI ne rassure pas les professionnels sur le futur mode de fonctionnement de lâinstitution. Bien au contraire. Le fiasco dâHeuliez est à bien des ÃĐgards la dÃĐmonstration de ce que nous avons le plus à craindre de cet interventionnisme politique clientÃĐliste qui est le propre de nos pays dâEurope du Sud.
Mais au-delà de ces ÃĐvÃĐnements sulfureux, la BPI se met au travail
La Banque publique dâinvestissement (BPI) vient de lancer deux nouvelles aides financiÃĻres pour aider les entreprises innovantes. La premiÃĻre est le PrÊt pour lâinnovation (PPI) qui, pour un montant compris entre 30 000 et 1 500 000 euros, est destinÃĐ Ã financer les dÃĐpenses matÃĐrielles et immatÃĐrielles liÃĐes à lâindustrialisation et la commercialisation dâune innovation. Ce prÊt est dâune durÃĐe de sept ans, mais remboursable à partir de la troisiÃĻme annÃĐe. ÂŦ Le PPI aidera les entreprises à franchir la « vallÃĐe de la mort », en permettant de financer le passage dâun projet de recherche et dÃĐveloppement à une production industrielle rÃĐguliÃĻre Âŧ, est-il prÃĐcisÃĐ dans un communiquÃĐ du gouvernement (qui, dÃĐcidÃĐment, tient à tenir les rÊnes en direct).
Le second coup de pouce annoncÃĐ par la BPI est le prÃĐfinancement du CrÃĐdit dâimpÃīt recherche (CIR). Il est destinÃĐ aux PME qui en ont dÃĐjà bÃĐnÃĐficiÃĐ lâannÃĐe prÃĐcÃĐdente. Il permet alors de recevoir une avance de trÃĐsorerie sur le CIR de lâannÃĐe en cours, plafonnÃĐe à 80% du montant du CIR de lâexercice prÃĐcÃĐdent. ÂŦ Les PME nâauront donc plus à attendre, comme aujourdâhui, lâannÃĐe suivante pour rÃĐcupÃĐrer le CrÃĐdit dâimpÃīt recherche correspondant : câest une avance de trÃĐsorerie importante qui profitera aux PME innovantes Âŧ, explique le gouvernement dans un communiquÃĐ. Pour rappel, le montant moyen du CIR reprÃĐsente 30% des dÃĐpenses de R&D.
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