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Capitalisme, pauvretĂŠ et pyramide sociale

Ceux qui prĂŠtendent que le capitalisme rĂŠgresse, agonise, qu’il est mort, mentent ou se trompent.

Il triomphe au contraire comme il ne l’a jamais fait. Au point qu’il n’y a plus les capitalistes et les autres, il y a une sociĂŠtĂŠ capitaliste se partageant en divers courants ; et qu’ils le veuillent ou non, tous ses membres en font partie, dans des conditions inĂŠgales et dans une adhĂŠsion proportionnelle Ă  ce que chacun en tire … ou n’en tire pas.

Depuis l’avènement de l’industrie, la sociĂŠtĂŠ n’a cessĂŠ et continue de s’enrichir, du simple fait de l’augmentation du nombre de ses membres et de l’activitĂŠ de ceux qui travaillent pour gĂŠnĂŠrer un progrès agissant sur les foules comme le miroir aux alouettes. Les uns en profitent, d’autres en abusent, d’autres encore en souffrent, sans compter ceux qui, dans une utopie allant du blanc au noir, louent ou vitupèrent Ă  qui mieux mieux ses effets les plus dĂŠrangeants. Parmi ces effets la mondialisation, qui n’est pourtant que la manifestation de ce progrès dans tous les domaines, et notamment ceux des communications et des technologies, ayant conduit Ă  la suppression de frontières Ă  l’abri desquelles chacun faisait jusqu’alors sa petite cuisine, de mĂŞme que tous les pouvoirs leurs arrangements.

Pendant ce temps lĂ , toujours aussi obstinĂŠment, les hommes – partagĂŠs entre ceux qui possèdent mais qui en voudraient davantage et ceux qui n’ayant rien en voudraient bien un peu –, ne cessent de prolifĂŠrer dans une pyramide sociale s’atrophiant. La richesse globale atteint des sommets toujours plus ĂŠlevĂŠs depuis lesquels elle alimente les fortunes particulières avant de ruisseler en filets de plus en plus menus, jusqu’Ă  une base surpeuplĂŠe.

À noter comme l’idĂŠe de distribution des richesses de la sociĂŠtĂŠ par ruissellements’applique parfaitement Ă  la pyramide sociale. Comme par une convection rĂŠsultant de l’ĂŠnergie dĂŠpensĂŠe Ă  sa base et en son centre pour crĂŠer la richesse, celle-ci monte vers son sommet et s’y accumule. Après s’ĂŞtre servis et en avoir consacrĂŠ une partie aux investissements nĂŠcessaires Ă  la poursuite ainsi qu’au renforcement de l’activitĂŠ de tous, les pouvoirs en diffusent une partie jusqu’aux niveaux les plus bas de la pyramide sociale par ruissellement. Comme pour un liquide, en rĂŠsultent captages, dĂŠtournements, et ĂŠvaporation. Ce ruissellement ĂŠtant de plus confrontĂŠ Ă  l’ĂŠlargissement de la pyramide et Ă  l’augmentation du nombre de ses habitants allant croissant vers sa base, une dispersion en rĂŠsulte, rĂŠduisant d’autant la part de richesse de chacun de ceux qui l’occupent. Or, la structure pyramidale de la sociĂŠtĂŠ est incontournable ; les rĂŠvolutions prĂ´nĂŠes par certains ĂŠtant condamnĂŠes Ă  n’avoir pour rĂŠsultats que de remplacer les pouvoirs chassĂŠs par d’autres, qui continueront Ă  dominer les masses irriguĂŠes.

Mais pire s’annonce, car si l’aviditĂŠ des hommes n’a d’ĂŠgale que leur imprĂŠvoyance et leur capacitĂŠ Ă  se reproduire, la planète est un espace clos, dont les ressources, connues aussi bien que restant Ă  dĂŠcouvrir, montrent depuis longtemps des limites que des pouvoirs dont c’est le premier rĂ´le, eussent dĂť anticiper, sans parler des consĂŠquences de la pollution et du rĂŠchauffement climatique.

La seule chance qui reste à la société – et peut-être même à notre civilisation –, réside maintenant dans un rééquilibrage urgent de la pyramide sociale, fondé sur un choix entre :

- moins de riches et plus de pauvres

ou

- davantage de riches et moins de pauvres ;

le niveau de justice sociale permis Ă  notre espèce se situant au point d’ĂŠquilibre entre ces deux options.

S’agissant dorĂŠnavant de savoir dans quelle mesure ceux qui semblent frappĂŠs par la fatalitĂŠ peuvent contribuer Ă  un tel rĂŠĂŠquilibrage, seul garant d’une amĂŠlioration de leur condition et de celle de leur descendance, la rĂŠponse leur appartient et consiste Ă  cesser de s’offrir toujours plus nombreux Ă  une sociĂŠtĂŠ qui les consomme Ă  la manière d’un Moloch ? Pour cela, il leur faut absolument rĂŠduire drastiquement des taux de natalitĂŠ qui font d’eux le gros d’un effectif qui est le premier outil de cette sociĂŠtĂŠ, pour laquelle surpopulation signifie main d’œuvre abondante et moins chère.

Il faut cependant que les individus concernĂŠs par une telle rĂŠvolution – rejetant la lutte des classes aussi archaĂŻque que vaine dans laquelle les confinent la plupart de ceux qui se font leurs guides –, soient conscients qu’en rĂŠduisant ainsi leur propre proportion dans la population de la planète, ils rĂŠduiront la base de la pyramide sociale avec pour consĂŠquence d’en ĂŠlever le sommet, donc d’accroĂŽtre la proportion de riches. Mais pour qui un tel rĂŠsultat serait intolĂŠrable, dès lors que serait atteint un double objectif : rĂŠduire la pauvretĂŠ en mĂŞme temps que maĂŽtriser la croissance de la population ?

 

Cet article est tirÊ du blog : http://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com

About Claudec

philosophe autodidacte, franc-tireur de la pensée libre, essayiste "éconologiste et démographilantrosociologue" non lucratif Formé par la rue, la communale, les livres, quelques enseignements et maîtres de rencontre, l'entreprise – de la plus petite à la très grande –, la vie et une expérience personnelle approfondie de la misère. Entrée dans le monde du travail bien avant l'âge légal alors en vigueur, formation permanente ensuite en communication, gestion, informatique, logistique, vente, marketing, organisation, sciences économiques et sociales.

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